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Sur la route, dans la rue : le vagabond

Sur la route, dans la rue : le vagabond

Publié le par Florian Pennanech (Source : Francis Desvois)

Colloque international : Sur la route, dans la rue : levagabond

Pau, 02-04 décembre 2010

Au commencement de l'humanité était le nomadisme, au gré dessaisons et des ressources immédiatement disponibles : chasse, pêche, cueillette; puis vinrent l'agriculture et l'élevage, garantissant la régularité del'alimentation et un certain confort. La sédentarisation généralisée del'activité économique et sociale, très majoritairement ressentie comme unprogrès, commença à repousser de fait le nomade en marge de la société, dansune altérité radicale : de l'incompréhension d'un mode de vie à la méfiance,puis à la répression, il n'y avait qu'un pas qui fut vite franchi. En Europe,pourtant, jamais on ne cessa de se déplacer et de vivre (en–) dehors, que cesoit par choix ou sous la contrainte. Dès le Moyen Âge, la ‘mode' du pèlerinageà Compostelle lança sur les routes des milliers de personnes qui n'étaient pasforcément animées d'une foi d'airain. Elles y croisaient les reliquats, acteurset spectateurs, des innombrables conflits locaux ébranlant un continent quin'en finissait pas de digérer la chute de l'Empire romain : civils en fuite etsoldats en campagne, coquins et marauds, colporteurs et prophètes, etc. ; avec,pour la plupart, une forte propension à une interprétation personnelle de laloi et des coutumes locales qui n'améliorait certes pas leur image. Depuis, lessociétés judéo-chrétiennes hésitent entre fascination et répulsion pour un modede vie enviable (foin des contraintes !) mais détestable (le parasitisme). Trèstôt, elles se sont dotées d'un arsenal juridique permettant de trier le bon grain(le pèlerin, le prêtre) de l'ivraie (le fainéant, le gitan, le juif...). Lalittérature s'est alors emparée de ces odyssées minuscules pour ne plus yrenoncer, bientôt suivie des arts plastiques et graphiques.

Ce colloque se propose de fixer une image du vagabond dansles cultures occidentales et dans une perspective diachronique (du Moyen Âge ànos jours). On établira d'abord un cadre sociologique de l'impact de cettequestion (juridique, religieux, social, médical, culturel et autres), enconfrontant les différentes approches de ce phénomène et les évolutionsqu'elles ont connues : de la compassion à la distance ; de la charité à larépréhension ; de l'accueil à la répression, l'exclusion, voire la liquidationphysique... On s'intéressera ensuite au vagabond (et au vagabondage) commepersonnage éminent, qu'il en soit la victime ou le promoteur, de l'altérité auservice de la création : du pèlerin médiéval au SDF, en passant par le picaro,le gitan, le Wanderer, le hobo, le beatnik ou le hippie –liste non-exhaustive–,pour tenter de faire émerger un paradigme. Tous les domaines des arts pourrontêtre abordés ; toutes les approches sont les bienvenues.

Les propositions (200 mots maximum) devront nous parveniravant le 1°février 2010. Le nombre de participants sera limité à 70. Un ouvragecollectif réunissant les contributions des participants au colloque (aprèsaccord du comité scientifique et du comité de lecture) sera publié courant2011.

Contacts : morag.landi@univ-pau.fr(anglais, allemand)

francis.desvois@univ-pau.fr(langues romanes)