Questions de société
SLR répond à V. Pécresse:

SLR répond à V. Pécresse: "Un exercice d'autosatisfaction dans un climat délétère" + le PS dénonce les mensonges de V. Pécresse. Communiqué de B. Monthubert (18/09/09)

Publié le par Bérenger Boulay

 L'association Sauvons la Recherche (SLR) riposte aux déclarations de Valérie Pécresse, le 17 septembre 2009, sur la rentrée universitaire.


Un exercice d'autosatisfaction dans un climat délétère

http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article2874

SLR, le 18 septembre 2009

Lorsde son discours de rentrée, la ministre de l'enseignement supérieur etde la recherche a encore une fois exhibé son imperturbableautosatisfaction, son art du mensonge par omission, son incapacité àpercevoir la réalité du terrain. Pendant ce temps, notre communautéorganise la rentrée dans un manque chronique de moyens, après des moisde mobilisations contre des réformes mises en place dans laprécipitation et sans réelle concertation. Cette mobilisation auraréussi à limiter les dégâts en ce qui concerne le statut des enseignantchercheurs, à freiner le désengagement de l'Etat dans l'emploiscientifique et à sauver, du moins provisoirement, le CNRS. Mais ilreste beaucoup à faire et les étudiants et le personnel abordent larentrée dans des conditions plus désastreuses que jamais.

La ministre prétend que le taux d'encadrement est passéde 25 étudiants par titulaire en 2000 à 20 aujourd'hui. Probablementest-ce pour tenter de justifier la politique calamiteuse de l'emploiscientifique menée par le gouvernement et que nous n'avons eu de cessede combattre. Faut-il souligner que les données statistiques duministère montrent au contraire que ce taux est resté stable à un peuplus de 20 pendant ces années, alors que la moyenne des pays de l'OCDEest à 15 ? Est-il besoin de comparer ces chiffres avec ceux des classespréparatoires et des grandes écoles ? En outre, la construction delogements étudiants dont elle s'autocongratule est dérisoire parrapport aux besoins et bien loin des engagements de la construction de5000 nouvelles chambres par an. La revalorisation des bourses estnotoirement insuffisante au regard de l'augmentation des fraisd'inscription, des transports et de santé. Voilà la triste réalité.

La ministre se félicite de l'augmentation du budget dela recherche et de l'enseignement supérieur. Elle omet soigneusement dedire qu'il s'agit avant tout d'un transfert de budget interministérielpour payer les retraites des personnels dépendant de notre ministère etque les universités avec le passage à l'autonomie ont des chargesnouvelles. Elle refuse également de s'interroger sur l'efficacité ducrédit impôt-recherche qu'un rapport récemment publié a pourtantgravement mise en doute (voir ici).Elle se réjouit du budget de plan de réussite en licence, mais oubliede préciser que les universités n'ont ni les locaux, ni les enseignantspour le mettre efficacement en place. En outre que pèsera-t-il face àla dégradation des conditions d'études dans le secondaire et leprimaire, qui enverront dans les universités des étudiants encore plusmal préparés qu'auparavant ? Et alors que bien des pays décident defaire de la recherche et de l'enseignement supérieur une véritablepriorité, la France apparaît comme le mauvais élève : dans un rapportpublié par l'OCDE on apprenait ainsi que notre pays, dans son plan derelance de l'automne, consacre 4,7 milliards aux ponts et routes et 46millions à la recherche-développement (voir ici).

Il y a quelques mois, la ministre laissait répandre larumeur selon laquelle le nombre d'inscriptions à l'université serait enbaisse, du fait du mouvement de protestation contre ses réformes. Aprésent, elle se félicite qu'il n'en soit rien et cherche à en tirerles bénéfices politiques, alors qu'il ne s'agit probablement que del'effet de l'augmentation du chômage des jeunes (qui, depuis un an, aaugmenté de 28%). Elle se réjouit de voir autant d'universités passer àce qu'elle prétend être de « l'autonomie », en omettant de dire que laloi les y contraint avant 5 ans et que la carotte de miettes de budgetest là pour les inciter à le faire dans la précipitation.

Docteur ès-langue-de-bois, la ministre affirme qu'aprèsune première année de "refondation", une seconde de "construction","voici venu le temps de la consolidation et de l'ambition retrouvée".Pour nous, son passage à notre ministère restera marqué par ces troismots : "stupéfaction", "colère" et "écoeurement".

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Rentréeuniversitaire 2009 : le Parti socialiste dénonce les mensonges deValérie Pécresse - Communiqué de Bertrand Monthubert, 18 septembre 2009

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2949

http://presse.parti-socialiste.fr/2009/09/18/rentree-universitaire-2009-le-parti-socialiste-denonce-les-mensonges-de-valerie-pecresse/

Alorsque le gouvernement se félicite de sa rentrée, il convient de rappelerquelques faits et de rectifier quelques approximations et mensonges.

Le taux d'échec en 1er cycle reste trop élevé, à 50%, avec toutesles inégalités sociales et tous les gaspillages qui en résultent.Contrairement aux affirmations de la ministre, l'encadrement desétudiants ne s'est pas amélioré. Il est resté stable à 20 étudiants parprofesseur, alors que la moyenne des pays de l'OCDE est à 15.

Les moyens nouveaux évoqués par Valérie PECRESSE ne correspondentpas à la réalité. Il est tout simplement faux d'affirmer que la dépensepar étudiant a augmentée de près de 300 euros en trois ans. Les 1 300000 étudiants à l'université doivent se demander où cet argent estpassé.

L'essentiel des moyens nouveaux a été consacré à des dotations encapital, et pas des moyens disponibles tout de suite pour améliorer lefonctionnement des Universités. L'argent réellement utilisable de cesdotations correspond au mieux, chaque année, à 5% des sommes annoncées.Pendant ce temps, les conditions de vie étudiante (santé, transports,logement) se dégradent : cette dégradation favorise l'échec et laségrégation sociale, ce que ne peuvent masquer quelques opérationsmédiatiques.

À cause de cette politique, le nombre d'inscrits en université abaissé de 10 % en cinq ans, avec une désaffection importante pour lessciences fondamentales et les sciences humaines. Si ces tendances seconfirment, la proportion des bacheliers continuant leurs études vacontinuer de baisser

C'est une catastrophe pour notre pays, que les mensonges dugouvernement ne parviennent pas à cacher. Le Parti socialiste demanded'urgence que l'Université et la recherche se voient attribuées lesmoyens nécessaires pour permettre à la France de regarder l'avenir avecconfiance. Car c'est à l'Université que cet avenir se dessine.

Communiqué de Bertrand MONTHUBERT,
Secrétaire national à la Recherche et à l'enseignement supérieur

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Réponse de l'UMP (AFP, le 19 septembre 2009)

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p.gifp.gifp.gifL'UMP dénonce le "procès d'intention" du PS sur la rentrée scolaire

Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a accusé vendredi le PS dese livrer à un "procès d'intention" en dénigrant la rentrée scolaire.

"Leprocès d'intention fait par le PS au gouvernement n'est pas tolérabled'autant que c'est sciemment que ce parti trompe les Français pourinquiéter les étudiants, leurs familles et toute la communautéuniversitaire", affirme M. Lefebvre dans un communiqué.

LePS a dénoncé vendredi les "mensonges" de la ministre de l'Enseignementsupérieur à propos de la rentrée scolaire, en affirmant que "les moyensnouveaux évoqués par Valérie Pécresse ne correspondent pas à laréalité".

Or, selon le porte-parole de l'UMP,"les engagements sont bien tenus et les budgets des universitésaugmentent bien en moyenne de 20% en fonctionnement et eninvestissement, hors dotations en capital du plan campus".

"Chacunpourra d'ailleurs le vérifier lors de la présentation officielle deschiffres université, au conseil national de l'enseignement et de larecherche", prévu lundi prochain, ajoute M. Lefebvre.