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Signatures dans la bande dessinée : styles, emprunts et collaborations

Signatures dans la bande dessinée : styles, emprunts et collaborations

Publié le par Emilien Sermier (Source : CRAS)

 

APPEL A CONTRIBUTIONS

Signatures dans la bande dessinée : styles, emprunts et collaborations

 

Le dimanche 25 mai 2014 aura lieu la deuxième édition du CRAS (ou Colloque de Recherche en Arts Séquentiels) sous le titre Signatures dans la bande dessinée : styles, emprunts et collaborations. À l’occasion de ce colloque, nous vous invitons à vous interroger sur la signature, que nous concevons comme un ensemble de traits caractéristiques que l’on peut reconnaître, par exemple, dans le texte ou le dessin d’une bande dessinée et qui est censé permettre d’attribuer cette dernière à un bédéiste, ou à un genre, une maison d’édition, un courant artistique, une époque, une nation, etc. Autrement dit, la signature correspond au style, singulier ou collectif, qu’un bédéiste inscrit dans sa bande dessinée. Or, un bédéiste peut aussi emprunter une signature qui n’est pas la sienne. Il peut également signer avec un ou plusieurs autres bédéistes une bande dessinée à laquelle ils ont collaboré. Ces trois cas de figure correspondent à trois axes théoriques autour desquels nous vous invitons à articuler vos réflexions : celui du style, celui de l’emprunt et celui de la collaboration.

 

Questions de style

Peut-on dire d’un bédéiste qu’il possède un style — un seul ? Qu’en est-il, alors, des bédéistes dont le style évolue, ou de ceux qui alternent entre différents styles ? Doit-on considérer le texte et les dessins comme les manifestations d’un même style ou y a-t-il un style pour les dessins et un autre pour le texte ? Quelles relations le style des dessins de bédéistes comme Gotlib, Chris Ware, ou David B. entretient-il alors avec le style de leurs textes ? Peut-on dire du style d’un bédéiste qu’il est « féminin », « occidental » ou « contemporain » ? S’agit-il alors de différents aspects de son style, ou d’autres styles qui s’ajoutent au sien ? Qu’en est-il d’un bédéiste qui conforme son style à celui de sa maison d’édition ou, au contraire, d’un bédéiste dont le style est imité, repris, institutionnalisé ? Quelle influence le style d’un bédéiste comme Hergé ou Osamu Tezuka a-t-elle sur les productions des générations subséquentes ? 

 

Questions d’emprunt
Comment un bédéiste hérite-t-il du style de ses prédécesseurs ? Qu’en est-il du pastiche en bande dessinée ? De la parodie ? Le plagiat peut-il constituer un procédé artistique légitime ? Que penser alors des fanfics, ou des doujinshi ? On pourrait, notamment, s’intéresser à la controverse suscitée par Larcenet, qu’on a souvent accusé de plagiat avant que son style n’arrive à maturation avec sa série Blast. Quelles sont les modalités de la citation graphique ? Par exemple, quels enjeux soulève la reprise de certains tableaux de Velazquez et de Picasso dans Tuez Velazquez de Philippe Girard ? Comment un bédéiste qui adapte une œuvre littéraire ou cinématographique appose-t-il sa signature sur son adaptation ? Par exemple, qu’en est-il de l’adaptation en bande dessinée par Jimmy Beaulieu du dernier film de Denis Côté, Vic et Flo ont vu un ours ? Peut-on relever un emprunt lorsqu’on étudie un bédéiste anonyme ? Qu’en est-il de l’envers de l’emprunt ; de ceux qui font passer leur travail pour celui d’un autre ? 


Questions de collaboration
Une bande dessinée peut porter les traces de son époque, de sa nation, mais qu’en est-il, plus précisément, des œuvres signées par plus d’un artiste ? Quels sont les enjeux d’une collaboration, par exemple, lorsque les rôles sont clairement répartis comme c’est le cas entre Uderzo et Goscinny ou, au contraire, lorsqu’ils sont absolument partagés comme c’est le cas entre Loisel et Tripp ou au sein du couple d’artistes Kerascoët ? Les univers des maisons d’éditions américaines DC ou Marvel doivent-ils être considérés comme des collaborations ?

Pour participer
En espérant que certaines de ces questions vous aient inspirés, nous vous invitons à nous envoyer une proposition de contribution d’ici le 3 février 2014 au colloqueras@gmail.com, dans laquelle vous vous présenterez brièvement et exposerez, en trois cents à cinq cents mots, l’objet de votre réflexion et l’hypothèse que vous souhaitez vérifier, en indiquant clairement le titre de votre communication, ainsi que les œuvres sur lesquelles vous souhaitez travailler.

Votre proposition sera soumise anonymement à notre comité scientifique, qui l’évaluera en fonction de votre respect de la thématique du colloque, de la qualité de votre réflexion et de la qualité de votre expression écrite.

Si votre proposition est retenue, vous disposerez, le jour du colloque, de vingt minutes pour présenter votre communication et de quinze minutes pour répondre à des questions. Avec votre collaboration, les actes du colloque seront ultérieurement publiés sur le site internet du CRAS.

Le colloque aura lieu à Montréal ; nous préciserons où exactement aussitôt que possible.

Pour plus de renseignements, nous vous invitons à nous contacter au colloqueras@gmail.com et à consulter notre site internet au colloqueras.wordpress.com, ainsi que notre page Facebook au www.facebook.com/colloqueras.


Le comité organisateur du CRAS

Florence Grenier-Chénier, étudiante à la maîtrise en littératures de langue française à l’Université de Montréal

Mathieu Laflamme, étudiant au doctorat en études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal

Marilyn Lauzon, maître en littératures de langue française diplômée de l’Université de Montréal et étudiante au département de psychopédagogie et d’andragogie de l’Université de Montréal