Au lendemain des fastueuses célébrations parisiennes du 450e anniversaire de la naissance du dramaturge, la passion Shakespeare embrase toutes les librairies sinon tous les plateaux de théâtre. Outre les essais d' Y. Bonnefoy, Shakespeare : théâtre et poésie (Gallimard, coll. Tel), qui lit le dramaturge en poète, et les tragédies comme des poèmes dramatiques, ou de P. Brook, le plus français des metteurs en scènes anglophones, La Qualité du pardon. Réflexions sur Shakespeare (Seuil), traduit par J.-Cl. Carrière, on trouvera ces jours-ci un inattendu recueil de Lettres à Shakespeare (Th. Marchaisse éditions), signées notamment par G. Banu et P. Bergounioux. Une correspondance collective, "tour à tour jubilatoire et savante, intime et violente, qui s'ouvre sur l'histoire mouvementée de cette passion française et se clôt par un retour inattendu, où il apparaît que le fantôme du père de Hamlet n'est pas près de cesser de hanter notre temps". D. Goy-Blanquet fait paraître de son côté Shakespeare et l'invention de l'histoire (Classiques Garnier), qui dresse l'inventaire des lieux de naissance du drame shakespearien, contexte idéologique, politique et sociologique, entourage et inspirations littéraires, sources historiques, intrigues et personnages, histoire critique, mises en scène et mises en film.