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Septième rencontre annuelle de l'ACÉF XIX

Septième rencontre annuelle de l'ACÉF XIX

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Geneviève Sicotte)

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Septième rencontre annuelle de l'ACÉF XIX (Association canadienne des études francophones du XIXe siècle)

Congrès de la Fédération canadienne dessciences humaines

Université Concordia (Montréal), 31 mai- 2 juin 2010

Appel de communications (ateliers et communications libres)

Pour proposer une communication,veuillez envoyer par courriel un titre et un résumé d'environ 200 mots enspécifiant l'atelier auquel vous souhaitez participer.

Contact : Geneviève Sicotte <gsicotte@alcor.concordia.ca>

Date limite : le 30 novembre 2009

1- Expérience, pratique et écriture du voyage en mode naturaliste

Responsable : Frédéric Da Silva(University of Guelph)

Ilsemble exister comme un antagonisme dans les rapports qu'entretinrent lesnaturalistes avec le voyage comme pratique physique, la littérature de voyageet a fortiori le récit de voyage.

Si le récit de voyage est un genre aujourd'huireconnu et sur lequel il existe de nombreuses études, il semble avoir été endisgrâce chez les écrivains naturalistes de la fin du XIXe siècle,peut-être en réaction contre une pratique chère aux romantiques (voyage réel oufictif), à moins qu'il ne soit laissé aux soins de spécialistes (explorateurs,militaires, savants).

Les écrivains naturalistes ont gardé l'image degrands casaniers, leur nom étant souvent associé à leur lieu devie (Flaubert à Croisset, Daudet à Champrosay, Zola à Médan, Maupassant à Étretat,sans oublier le fameux « Grenier » des Goncourt). Par contre on ignoresouvent qu'ils eurent une expérience de voyageur (Zola se déplaçant pourpréparer une description et se documenter insitu, Daudet découvrant l'Algérie et bien d'autres encore...).

Si Zola consacre un roman au voyageferroviaire, il ne peut se résoudre à en faire sa matière seule, et La Bête humaine est tout autant un romanpolicier qu'un roman de l'inconscient refoulé. Et, bien qu'il se livre dans Fécondité à une étonnante ouverture versl'exotisme et sa dimension coloniale, l'accès à cet ailleurs ne se fait pasdirectement mais par le biais d'un récit dans le récit. C'est qu'il y a bienchez lui, comme chez ses épigones, une réticence à inclure le voyage dans unprojet réaliste/naturaliste, comme si, en somme, l'auteur craignaitd'enfreindre la visée strictement objective qui préside à sa création.

On peut imputer cette réticence de Zola à samince expérience du voyage, mais il n'y a rien de tel chez Maupassant. Sapassion pour la navigation est bien connue, moins connue est son expérience devoyageur et de voyageur diariste. De ses voyages en Afrique du Nord, parexemple, Maupassant rapporte une série de chroniques très riches qui se lisentautant comme un reportage réaliste sur la France coloniale que comme desimpressions de voyage. En revanche, on n'en retrouve que très peu de tracesdans ses oeuvres de fiction : quelques nouvelles, Marocca, Un soir, Allouma, et de minces occurrences dansles premiers chapitres de Bel Ami.

Dans l'oeuvre de Paul Bonnetain, au contraire,le voyage (sous toutes ses formes et par toutes les latitudes) est omniprésent. C'est du reste par ce trait qu'il semble s'être affranchi d'une écritured'émule de Zola, écriture par ailleurs menacée par le ressassement des mêmesmotifs. Mais dans son cas, la critique lui dénie toute originalité et met endoute son réalisme, comme si définitivement la prise en compte de l'altérité(géographique, culturelle, individuelle) était intrinsèquement incompatibleavec l'étude des moeurs et du quotidien.

Cet atelier se propose d'envisager la placeoccupée par le voyage dans la littérature à vocation naturaliste, de proposerdes pistes de travail sur la dimension prise par une activité relevant dudomaine biographique et celle de sa retranscription ou non dans l'espace de lafiction. Il ne s'agira pas simplement d'inventorier les différents modes delocomotion ou les divers espacesgéographiques explorés dans par la littérature de la fin du XIXe siècle, mais de se placer dans la perspective d'une réflexion sur le voyagecomme motif réaliste/naturaliste et comme expérience ou écriture de rupture.

2- Relire leromantisme au Canada. Nouvelles approches, nouveaux regards

Responsable :Marie-Frédérique Desbiens (Université Laval)

Le romantisme canadien-français a longtemps été perçu comme une versionédulcorée et tardive du grand courant européen. Pour les premiers critiques dela littérature québécoise qui y voient surtout de la « pacotilleromantique », des « primevères romanesques » et de la« poudre de romantisme ou de perlimpinpin », il n'aurait donné quequelques notables fruits dans la seconde moitié du XIXe siècle avecles écrits d'Henri-Raymond Casgrain, d'Octave Crémazie et de Louis Féchette.Encore en 1992, le seul ouvrage publié sur le sujet à ce jour, un collectifintitulé Le romantisme au Canada,conclut à la résistance des Canadiens de l'époque face à ce courant, bien queplusieurs des textes qu'il comporte démontrent son impact indéniable sur lesdébuts littéraires au pays dans les années 1830 à 1850. Depuis, des travauxd'envergure sur les romantismes européens, sur les romantiques « mineurs »,sur les identités nationales, sur la presse, le feuilleton et les écrituresintimes ont paru qui ont entraîné un renouvellement des perspectives dansl'étude des mouvements et des genres romantiques. C'est dans cette optique et àla lumière de ces avancées récentes que le présent atelier voudrait permettrede jeter un regard neuf et actuel sur le romantisme au Canada trop souventnégligé par l'histoire littéraire.

Des interrogations diverses peuvent et doivent ainsise trouver à la base des communications proposées. Quelles sont les influencesdu courant français sur la naissance des genres majeurs du romantisme auCanada, tels la poésie, l'histoire et le roman historique ? Quelle placeoccupent les genres marginaux, feuilletonesques, journalistiques ou personnelsdans la définition du romantisme canadien ? Quels sont les procédés littéraireset la rhétorique empruntés par les premiers auteurs romantiques au Canada, desplus connus comme François-Xavier Garneau aux moins connus commeJoseph-Guillaume Barthe ? Quels parallèles peut-on établir avec les romantismesdes nations périphériques italienne, polonaise ou irlandaise ? Quelles oeuvresdu romantisme français et des autres romantismes ont circulé au Canada et ontpu servir de modèles pour les écrivains canadiens du XIXe siècle ?En quoi et comment le romantisme a-t-il marqué l'avènement, mais aussi tout ledéveloppement de la littérature francocanadienne que nous connaissonsaujourd'hui ? Par ce type de questions et en privilégiant des approchesmultiples, tant contextuelles que textuelles, cet atelier voudrait en sommerelire le romantisme au Canada, mouvement qui se trouve à l'origine de lalittérature canadienne-française et dont les échos continuent parfois derésonner dans certaines oeuvres contemporaines.

3- France-Allemagne : rencontres et retrouvailles

Responsable : HélèneCazes (University of Victoria)

Atelier conjoint avec l'Association des professeurs d'allemand (CAUTG) et avec l'Association des professeurs de français des universités et des collèges canadiens

Plusieurs chapitres de l'histoire littéraire française sontracontés comme le développement fécond d'influences ou lectures venantd'Allemagne : depuis le partage de références savantes ou populaires au MoyenAge, le dialogue entre la France renaissante et l'empire de Charles Quint,jusqu'au retentissement des mythes mis en récit par Goethe, la diffusion desidéaux et imaginaires romantiques, l'universalisation des mouvements marxistes,cent autres occasions s'offrent au critique pour relever la fécondité desvoisinages et parentèles intellectuels des deux voisins. Ces relations, parfoisoccultées, parfois éclairées par les nationalismes des deux acteurs, semblentfonder la modernité qui explose sous forme Dada en pleine première guerre mondiale.Or il ne suffit ni ne satisfait de prononcer le mot « influence » : lachronologie fait-elle hiérarchie ? l'impact suscite-t-il unretour d'influence, de reconnaissance, de création ? le modèle sert-il, defait, de miroir aux consciences esthétiques ? En proposant une rencontreconjointe entre trois associations, dont les communications seront données enanglais ou en français, nous espérons faire naître un débat pluridisciplinairesur les liens entre identité nationale et création, mais également entreinfluence et invention de soi. Centré autour des grands dialogues quereprésentent le romantisme et les premières décennies du septième art enEurope, cet atelier tentera de penser l'influence comme rencontre et l'histoirelittéraire comme retrouvailles.


4- Enchantement et désenchantement dans l'univers d'Alfred de Musset

Responsable : Daniel S. Larangé (Université McGill)

« Le mal existe, mais pas sans le bien ; comme l'ombre existe, mais pas sans la lumière »

(Lorenzaccio, Acte III)

Alfred de Musset (1810-1857),dont le bicentenaire sera célébré en 2010, a souffert de vagues d'enchantement etde désenchantement qui ont rythmé tant sa vie personnelle que l'époque dont ilaurait été à la fois l'enfant béni et l'enfant ingrat. Afin de commémorer sa mémoiretout en relisant « le XIXe siècle à travers les âges »,selon la formule de Philippe Muray, il faudrait faire oeuvre de réflexion en méditant sur la constitution et lapropagation de ce « romantisme » que le poète, auteur dramatique, prosateur,romancier, conteur et aphoriste chante contre les turpitudes des désillusionset dans l'espoir de nouvelles révélations.

Cet atelier invite à uneréfléchir sur les mécanismes du désenchantement du monde– le recul des croyances religieuses ou magiques comme moded'explication des phénomènes, impliquant une perte de sens du monde – décrits par Marcel Gauchet (Le Désenchantement du monde, Paris, Gallimard, 1985), sur la natureet la fonction de ces crises quisembleraient se multiplier depuis l'émergence d'une conscience romantique. PaulBénichou propose de lire le processus de l'enchantement, du désenchantement etdu réenchantement du monde dans le traitement de l'amour : « Touttient pour Musset dans l'amour, ce qui n'est pas, contrairement à l'opinion courante,le cas de la poésie romantique en général. Et cet amour, qui est son seul sujet,est chez lui l'échec de l'amour, la relation à l'être aimé étant sourceinfaillible de souffrance » (Paul Bénichou, L'École du désenchantement, Paris, Gallimard, 1992, p. 103). Or laquestion du désenchantement du monde reste toujours d'actualité en nos temps decrises.

À partir d'une combinaison deces axes, plusieurs problématiques peuvent être explorées dans le corpus desoeuvres d'Alfred Musset, comme :

· l'actualité de la lecture des oeuvres d'Alfred de Musset

· la dialectique du désenchantement et de l'enchantement

· le rôle complexe de l'amour dans le monde

· le dandysme et la décadence comme révolte contre Dieu

· les figures de l'ineffable et de l'impossible

· la sotériologie de la souffrance

· le rapport du réel au fantastique

5- Mythes et littérature au/du dix-neuvième siècle

Responsable : Roxane Petit-Rasselle(Franklin and Marshall College)

Cetteséance s'intéresse à deux questions primordiales : le mythe dans lelittéraire, et le mythe littéraire. Avec Hugo, Lamartine, Lorrain, Maistre,Rachilde et Vigny (pour ne citer qu'eux), la littérature du XIXe siècle contient de nombreuses traces de mythes antiques, qu'il s'agisse demotifs, d'archétypes ou de simples références. Avec Dumas père et Hugo, onassiste à la naissance de mythes littéraires : Les Trois Mousquetaires, LeComte de Monte-Cristo, Notre-Dame deParis et Les Misérables. Nousexaminerons – mais ne nous limiterons pas – aux questions suivantes :

(1) Comment penser l'inscription du mythe dans lalittérature du XIXe siècle ? Le mythe est-il logos spermatikos – ou Verbe fécondant–, ou est-ce la littérature qui l'enrichit ? Le mythe a-t-il la fonctiond'un substrat syntaxique et/ou symbolique dans ses textes-hôtes du XIXe ?Peut-on admettre, avec Claude-Lévi Strauss, que sa dégénérescence, consistant às'étirer de l'intérieur et à devenir cyclique, trouve une construction analoguedans le récit littéraire, et particulièrement dans le roman-feuilleton, dont lapériodicité vient du signifiant imposé de l'extérieur avec la presseécrite ? Les écrits du XIXe siècle ont-ils perpétué le code dumythe fondateur, ou l'ont-il recontextualisé, modifié et/ou adapté à leurépoque ?

(2) D'aucuns élargissent la définition du mythelittéraire à des figures historiques, héroïques et politiques, comme Napoléon,ou encore à des stéréotypes comme celui du Juif errant, que des récits ont misen scène. Tandis que des approches semblables sont encouragées, nousprivilégierons les oeuvres qui, depuis leur parution, exercent une fascinationtraversant le temps et les frontières. Certains écrits du XIXe siècle ont-il mythisé un phénomène ? Ou bien ont-il enregistré ce que laconscience commune a mythisé ? Quelle importance accorder à la productionet à la réception ? Le mythe littéraire est-il complètement indépendant dumythe ? Quels sont les éléments qui permettent à un récit de devenir unmythe littéraire ? Comment les avatars d'un mythe littéraire né au XIXe siècle le perpétuent-ils aujourd'hui ?

6- Littérature du XIXe siècle, lecteurs du XXIe siècle

Responsable : Margot Irvine(University of Guelph)

Cet atelier, prévu sous forme de table ronde, sera un forum d'échangeconcernant les pratiques et les philosophies de l'enseignement de lalittérature du XIXe siècle dans le contexte canadien actuel. Nousvous invitons à proposer une courte présentation, d'une dizaine de minutes,faisant part de votre expérience d'enseignement. Tous les sujets relatifs àl'intégration des nouvelles technologies à l'enseignement de la littérature duXIXe siècle seront les bienvenus.

À titre d'exemple, la réflexion pourrait porter sur :

- Lire Facebook vs lire Balzac,Dumas, Sand, Flaubert, Zola...

- Les romans du XIXe siècle en hypertexte

- Les supports technologiques pour l'enseignement de la littérature du XIXe siècle

- Comment présenter la pertinence du XIXe siècle pour unlectorat contemporain ?


7- Communications libres

Uneséance sera consacrée aux communications libres.