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Vulgarisation artistique ou élitisme culturel ? Les traces matérielles de l’idéologie éditoriale de Jugend (1896–1940) et de Pan (1895–1900) (ENS Paris)

Vulgarisation artistique ou élitisme culturel ? Les traces matérielles de l’idéologie éditoriale de Jugend (1896–1940) et de Pan (1895–1900) (ENS Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Evanghelia Stead)

La revue munichoise Jugend et la revue berlinoise Pan envisageaient un lectorat très différent. Alors que Jugend visait le grand public, avec son prix modique de 12 marks pour un abonnement annuel, un seul fascicule de Pan coûtait 25 marks – inabordable pour un salarié moyen. D’apparence luxueuse et soignée, Pan s’était érigée sur la base théorique selon laquelle l’éducation artistique d’une petite élite serait suffisante, car celle-ci, installée dans les positions clés de la diffusion culturelle, imposerait son goût au peuple. Jugend fit le contraire et supprima l’élite de l’équation culturelle en s’adressant directement au peuple. Son impact culturel fut tellement important qu’elle donna son nom au mouvement d’Art Nouveau en Allemagne : Jugendstil. En revanche, la révolution par le haut de Pan échoua sous le poids de son comité de direction composé d’historiens de l’art. L’intervention discutera les implications matérielles dictées par la ligne éditoriale, élitiste ou populaire, ainsi que l’idéologie au sein de ce discours culturel.