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Territoires de la fiction (Séminaire Univ. Bordeaux)

Territoires de la fiction (Séminaire Univ. Bordeaux)

Publié le par Marc Escola (Source : Alice Vintenon)

Séminaire « Territoires de la fiction »

Université Bordeaux Montaigne

UFR Humanités – Département de lettres

Equipe TELEM – 2015-16

salle I 301

 

Arpenter les « territoires de la fiction », c’est d’abord s’interroger sur les aires où se déploie le texte fictionnel. Une première géographie apparaît, délimitant les territoires de différents genres littéraires recourant à la fiction, mais également ceux de textes scientifiques qui la convoquent dans le cadre de stratégies illustratives, didactiques… Il s’agit alors de comprendre le(s) places et rôle(s) que joue la fiction dans les stratégies du récit ou de l’essai pour identifier des évolutions historiques propres à chaque genre. Cela nous invite à mener une étude comparative mettant au jour les divergences, concurrences ou complémentarités que ces textes développent les uns à l’égard des autres par le truchement de la fiction.

La démarche trans-séculaire du séminaire permettra d’observer les relations que la littérature entretient avec les discours extérieurs d’ordre scientifique, philosophique, religieux ou idéologique, qu’elle les arraisonne ou, au contraire, qu’elle soit annexée par eux.,

Mais on comprend que cette analyse de l’extension des territoires de la fiction implique quelques interrogations sur la nature de la fiction. Peut-on simplement l’opposer aux discours référentiels / rationnels et la catégoriser en termes de proposition non-vériconditionnelle ? La fiction recouvre-t-elle forcément le seul territoire de l’imaginaire ? Sur quoi reposent sa fonction et sa légitimité dès lors qu’elle se déploie dans le champ des savoirs ?

Lieux du savoir, mais aussi de la production de représentations, ces « territoires fictionnels » mouvants nous interdisent de considérer la fiction littéraire comme un « simple » miroir de la réalité. S’il convient d’analyser les modalités et fonctions cognitives de la fiction, on veillera également, par-delà l’identification de potentiels marqueurs de fictionnalité, à mener une réflexion d’ordre pragmatique en prenant en compte le rôle joué par le lecteur.

Le séminaire est envisagé comme un atelier de travail, appelant la participation active des étudiants.

 

Calendrier

  • séances introductives
    • 19 novembre : définition de la problématique de travail
    • 3 décembre : lecture analytique d’un corpus de textes théoriques de référence
  • séance 1 / 21 janvier : Éléonore Andrieu, « L'émergence des "textes littéraires médiévaux" au XIIème siècle: une communauté textuelle laïque et ses territoires"
  • Séance 2 / 28 janvier : Pierre Darnis, Textes historiques, textes bureaucratiques : de nouveaux moules narratifs pour la fiction au Siècle d’or ? Cervantès, le récit picaresque et Don Quichotte. L’Espagne du Siècle d’or est un carrefour dans lequel convergent de multiples pratiques narratives, qu’il s'agisse des récits épiques dans la veine du Roland furieux ou des chroniques des soldats partis pour le « Nouveau Monde ». En raison de l’imposante bureaucratie institutionnalisée par le roi Philippe II, ce territoire a également vu l’émergence de formes plus originales de prose qui ont pu influencer la manière d’écrire le récit. Cette communication proposera de nous interroger sur des « territoires » a priori étrangers au concept (anachronique) de « littérature » mais qui l’ont probablement nourris et renouvelés. Se pourrait-il que le « roman moderne » et Don Quichotte aient émergé sous la pression de nouvelles formes de récits ? L’enjeu de cette communication sera d’évaluer, à travers le genre picaresque et le Quichotte de Cervantès, le poids de formes « extra-littéraires » dans l’évolution du « roman moderne ».
  • Séance 3 / 4  février : Françoise Poulet, Les territoires de la folie dans la fiction du XVIIe siècle : de la marginalité à l’envahissement de la déraison
  • Atelier A / 18 février : commentaire collectif d’un ouvrage critique : Dorrit Cohn, Le Propre de la fiction, [1997], Paris, Seuil, 2001
  • Séance 4 / 3 mars : Catherine Ramond, Le roman-mémoire au XVIIIe siècle : « feintise » ou fiction ? Comme leur double nom le signale, les romans-mémoires, qui ont connu une vogue considérable dans la première moitié du XVIIIe siècle, se situent à la frontière, parfois indécise, entre la littérature factuelle, celle des Mémoires authentiques, et la littérature de fiction, celle des romans. Cette place ambigüe, qu’on a pu qualifier de « feintise », les rend propres à interroger la contiguïté des formes factuelles et fictionnelles du récit à la première personne, mais aussi leurs limites.
  • Séance 5 / 10 mars : Magali Fourgnaud, Insertion de discours économiques et philosophiques au cœur d’un conte de fées au XVIIIe siècle, l’Histoire du prince Titi de Thémiseul de Saint-Hyacinthe. Cette communication se propose d’examiner comment fiction et théories économiques et philosophiques s'entremêlent au cœur du conte-roman de Thémiseul de Saint-Hyacinthe, l’Histoire du Prince Titi (1736). Considéré généralement comme un des premiers modèles du prince éclairé, le conte échappe à l’allégorie économique, cherchant avant tout à mettre à l’épreuve les systèmes de pensées répandus dans le milieu des élites du début du XVIIIe siècle. Le pacte de lecture induit par cette démarche expérimentale favorise l’éveil critique et la conscience politique du lecteur.
  • Séance 6 / 17 mars : Éric Bordas (titre à préciser)
  • Séance 7 / 24 mars : Lucie Gournay & Lionel Dufaye, Parce que ou la cause perdue de Bouvard et Pécuchet
  • Séance 8 / 31 mars : Jean-Paul Engélibert, Fiction et factographie : questions de délimitation de territoires
  • Atelier B / 7 avril : commentaire collectif d’un « classique » littéraire