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Les écritures du géographique (Paris)

Les écritures du géographique (Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : parisgeo.cnrs.fr)

Séminaire "Les écritures du géographique" (Paris)

"Géographies, littératies, enquêtes en lecture-écriture : que dit et que fait la géographie des développements contemporains des pratiques d'écriture-lecture ici et ailleurs ?" par Frédéric Barbe

Il s'agit de revisiter les relations des géographes à l'écriture, au delà des croyances littéraire et académique.

Ces relations ordinairement silencieuses peuvent notamment apparaitre au grand jour, dans nos frottements pédagogiques (que transmettons-nous aux étudiants de relatif à l'écriture ?), dans des échanges sur des textes en pré-publication, dans les rendus et les livrables (attendus, souhaitables, incongrus, etc.) de projets de recherche, dans la négociation du passage des publications au numérique, dans le devenir même des carrières (ceux qui n'écrivent plus, ceux qui écrivent trop), dans le choix d'écrire pour tel ou tel public, d'user de la diversité linguistique et de l'écart à la norme monolingue française, dans le projet d'accéder à une certaine notoriété, dans la provocation ou l'étonnement à la lecture de textes de non-géographes qui nous semblent de la (bonne) géographie.

Il est utile en effet de questionner la relation entre les modes d'écriture effectifs, disponibles ou potentiels et les positionnements mêmes de la géographie (des géographes français). En nous saisissant du carnet de terrain ou d'enquête, du récit de voyage, d'écritures situées dans l'expérience du terrain, immédiate ou décalée, des protocoles et des dispositifs d'écriture, des questions éditoriales renouvelées (modes de publications, publics recherchés, économie de la discipline, projets d'écriture), des approches fictionnelles ou poétiques, nous souhaitons montrer la diversité, la prolifération, la mutation et la sélection des formes d'écriture de la géographie (au sens darwinien que Franco Moretti attribue au champ littéraire) et ce que cela peut produire dans notre discours et notre action. L'hypothèse du pacte de non-lecture, entendu au double sens de Peter Sloterdijk et de Pierre Bayard, nous paraît devoir être associée à ces questions :  comment continuer à lire dans l'explosion des publications, dans la validation de parcours scientifiques par la productions d'écrits très peu lus, de l'écart possible "entre une compétence authentique et une vaste simulation de la même compétence" (Sloterdijk) jusqu'à tout remettre en cause dans un relativisme généralisé.


Bref, dans ce contexte aussi troublé, la réflexivité sur ses propres pratiques d'écriture, qui passe nécessairement par des moments collectifs réguliers, semble requise. Alors quels sont les outils à notre disposition ? Dans quelle mesure, ce qu'on appelle la lecture-écriture, la littératie (décrites dans le monde anglophone par les literacy studies) est-elle une variable très importante de la formation et de la relation de la géographie (des géographes) au reste de la société ? Dans quelle mesure pouvons-nous imaginer une approche transitionnelle de l'écriture-lecture pour nous-mêmes, géographes ?

 

Le lieu : Laboratoire Géographie-cités (Equipe EHGO), 13 rue du Four, 75 006 Paris (3ème étage, bibliothèque)

Le moment : 9h 30-12h 30

Organisateurs du séminaire : Muriel Rosemberg, Pascal Clerc, Olivier Orain