Ecrivains juifs de langue française
Séminaire
Le but du séminaire est de montrer que l’origine juive a été un facteur déterminant dans les œuvres de plusieurs écrivains au cours du XXe siècle. De l’affaire Dreyfus à la création d’Israël en passant par la Seconde Guerre mondiale, la judéité a évolué entre affirmation et dénégation identitaire. Elle a été en butte aux haines et à la contestation, mais a suscité aussi intérêt, empathie et dialogue. Elle est parfois encore aujourd’hui tenue pour accessoire dans la réception de certaines œuvres alors qu’elle a aussi déterminé en profondeur autant une esthétique qu’une éthique.
Première séance : Le moment de l’affaire Dreyfus (mercredi 29 janvier 2014)
Le début du siècle s’est ouvert par un événement sans précédent, l’affaire Dreyfus, qui a mis au cœur des débats la question de la judéité et de l’antisémitisme, en obligeant les uns et les autres à prendre position. Contre le nationalisme et l’antisémitisme de Maurras, Barrès, Drumont, les intellectuels juifs et non juifs se regroupent et légitiment une parole littéraire et politique fondée sur la question de l’origine juive. C’est ainsi que s’est constitué ce qu’on a pu appeler la Renaissance juive, regroupement de sensibilités plus que mouvement esthétique, où la littérature de la judéité a affiché des choix résolument politiques à travers André Spire, Henri Franck, Albert Cohen ou Edmond Fleg. Dans le même temps, des écrivains « israélites » taisent ou cachent leur origine et se fondent dans le paysage littéraire français (Nozière, Savoir, T. Bernard, M. Schwab, etc.).
La séance se déroulera en deux temps :
Une présentation des enjeux historiques, politiques et littéraires qu’affrontent les intellectuels français au moment de l’affaire Dreyfus. Une étude plus précise d’un écrivain et de son œuvre (André Spire, Jean-Richard Bloch ou Henri Franck)
Intervenants : Catherine Fhima (historienne, EHESS) ; Nelly Wolf (Littérature française, université Charles de Gaulle-Lille III)