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Sciences et littératures au XXe siècle : le siècle de l'incertitude ?

Sciences et littératures au XXe siècle : le siècle de l'incertitude ?

Publié le par Julia Peslier (Source : Evelyne Thoizet)

Sciences et littératures au XXe siècle : « Le siècle de l'incertitude ? ».

Journée d'études organisée par Anne-Gaëlle Weber et Evelyne Thoizet.

Université d'Artois, Arras, le 25 septembre 2009.

Dans la continuité des « histoires croisées des sciences et des littératures au XIXe siècle », la journée d'études consacrée au XXe siècle a pour but de poursuivre l'analyse des discours scientifiques du point de vue littéraire et des discours littéraires du point de vue scientifique, en prenant en compte les changements profonds des sciences au XXe siècle : accélération des découvertes et de leur mise en application, développement des croisements disciplinaires, remise en cause du rapport au réel et de la notion d'existence objective.

D'une part, et compte tenu de ces bouleversements, on pourrait étudier les discours des scientifiques qui empruntent à la littérature ses modèles narratifs, poétiques ou critiques et s'interroger par exemple sur le rôle de la fiction comme champ d'expérimentation ou comme moyen de vulgarisation, sur la reprise de certains genres littéraires, sur l'inévitable tension entre la mise en forme littéraire et les éléments de discontinuité propres au texte scientifique (insertion d'équations, de schémas, de notes explicatives, de titres ou d'anecdotes) ainsi que sur le rôle dévolu au savant.

D'autre part, les nouvelles zones d'incertitude ouvertes par les sciences au XXe siècle laissent à la littérature un monde à redécouvrir, à réenchanter ou à dénoncer : on pourrait notamment s'intéresser aux disciplines scientifiques qui inspirent l'écrivain du XXe siècle (qu'elles soient traditionnelles comme la médecine, les mathématiques, ou nouvelles comme les neurosciences, la physique quantique ou l'astrophysique), aux modalités d'insertion du discours scientifique dans le texte littéraire, à l'influence des concepts d'indéterminisme, d'incertitude, de probabilité, aux choix génériques ou rhétoriques des écrivains, sans toutefois en rester à une simple utilisation métaphorique ou analogique.

Il s'agit aussi de tenter de définir la périodisation et la topographie des champs communs au discours scientifique et au discours littéraire : les grandes scansions des sciences modernes correspondent-elles à des mouvements littéraires ou culturels, comme on l'a dit, par exemple, du postmodernisme et de la physique contemporaine ? Dans quels lieux culturels et institutionnels les savants et les écrivains peuvent-ils se rencontrer ? On pourrait ainsi élargir le corpus des écrits scientifiques et littéraires à des textes moins étudiés comme les dialogues et les correspondances entre écrivains et savants, entre universitaires littéraires et universitaires scientifiques, les articles de presse et les textes de vulgarisation.

Se pose enfin le problème de la légitimité de la critique littéraire quand elle reprend à son compte des concepts scientifiques : selon quelles modalités ces concepts sont-ils transférables d'un champ de la connaissance à un autre ? Qu'en est-il par exemple de la polémique déclenchée par Sokal et Bricmont en 1997 ? Il s'agit ainsi de s'interroger sur la frontière mobile entre « scientifique» et « littéraire » comme on l'a fait lors de la journée d'études sur le XIXe siècle, en mettant l'accent sur le croisement et la redistribution des disciplines au XXe siècle.

Les propositions de communications sont à envoyer jusqu'au 15 mars 2009 à Evelyne Thoizet (evelyne.thoizet4@free.fr).