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Scénographie de la maladie et de la mort au XIXe et XXe s. 41 th NeMLA

Scénographie de la maladie et de la mort au XIXe et XXe s. 41 th NeMLA

Publié le par Marielle Macé (Source : Clarisse Couturier-Garcia)

Scénographie de la maladie et de la mort au XIXe et XXe siècle.

 

Écrire son mal, écrire sa mort

 

 

Appel à contribution, Call for Papers (source : Clarisse Couturier-Garcia)

 

41st Anniversary Convention, Northeast Modern Language Association (NeMLA)

 

April 7-11, 2010

Montreal, Quebec - Hilton Bonaventure

 

Session Littérature française du XIX, XX et XXIe siècle.

 

 

Scénographie de la maladie et de la mort au XIXe et XXe siècle.

 

Écrire son mal, écrire sa mort

 

 

 

Le XIXe siècle a souvent mis en scène la maladie dans son univers romanesque. Thème quasi-romantique, il devient un topos littéraire prolifique, on est atteint de langueur, on souffre de phtisie, on meurt de la poitrine. Ces maux sont réservés aux jeunes filles vraiment pures selon la tradition, mais Alexandre Dumas fera renaître sous sa plume la belle Marie Duplessis, courtisane raffinée, nommée Marguerite Gautier dans La Dame aux camélias. Déjà vivante, elle s'était donnée elle-même un personnage. Dans la dimension d'un drame sentimental, Dumas offre l'immortalité à celle qui meurt dans la misère et la maladie. Elle est de ces héroïnes qui se meurent doucement mais en souffrant, jusqu'à maculer de sang les précieux mouchoirs derrière lesquels elles dissimulent leur bouche sensuelle. Et tout cela dans la fleur de l'âge.

Il existe nécessairement une esthétique de la maladie : le personnage paraît serein mais se trouve rongé de l'intérieur, sans cesse dissimulant ses maux. La maladie est décrite avec romantisme et foule d'images poétiques. On meurt doucement et dans les bras de l'être aimé à qui on échappe. La scénographie de cette mort lente donne lieu à un étirement du récit jusque dans l'usage de l'enchâssement des textes. Le narrateur rencontre un jeune homme qui lui fait le récit terrible de la mort de sa bien-aimée. Cette technique narrative qui propose une double énonciation par le truchement des locuteurs intermédiaires met à distance le lecteur qui assiste, impuissant, au déroulement fatal de cette destinée fauchée alors qu'elle est à son zénith.

Au milieu du XXe, on ne meurt plus de la poitrine, les romans mettent en scène d'autres maladies plus en accord avec le monde contemporain et bien sûr on pense tout de suite à l'écriture du Sida. Hervé Guibert est l'une des figures majeures et l'un des symboles très fort de cette jeunesse anéantie par le VIH. Ses oeuvres d'autofiction, qu'elles soient sous forme de journaux intimes, de récits ou de romans dessinent une nouvelle esthétique du mal physique. Le regard est devenu clinique, acéré au point d'en être cru. La maladie n'est plus mystérieuse et perd de son romantisme. Le discours devient médical, le corps est perçu davantage comme un réceptacle souffrant et non plus comme une enveloppe charnelle sensuelle. La distance entre le narrateur et le lecteur est raccourcie, au point que le lecteur peut se trouver capable de ressentir physiquement les souffrances du personnage. On meurt tout autant mais de plus près ; l'instance narrative est très intime avec le lecteur. Quel chemin parcouru entre La Dame aux camélias et Le Protocole compassionnel !

 

 

Les travaux de cette séance s'intéresseront donc à la mise en scène des récits de maladies du XIXe au XXe siècle et chercheront à révéler leurs fonctions romanesques. Comment se fait l'évolution du regard sur le thème littéraire de la maladie et de la mort qui en résulte ? Est-ce une nouvelle forme de romantisme et de lyrisme que de décrire la lente déchéance de son corps malade ?

On pourra aussi s'interroger sur la place du lecteur dans l'évolution de cet incontournable topos.

Enfin, les communications voudront explorer toutes les évolutions littéraires, génériques, physiologiques et historiques du thème de la maladie mortelle dans le texte romanesque des XIXe et XXe siècles.

Merci d'envoyer votre proposition (250 -500 mots) in french or in english à Clarisse Couturier-Garcia, professeur de lettres, garciaclarisse@yahoo.fr,

Deadline: September 30, 2009

 

 

Please include with your abstract:

 

 

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A/V requirements (if any; $10 handling fee)

 

 

The 41st Annual Convention will feature approximately 350 sessions, as well as dynamic speakers and cultural events. Details and the complete Call for Papers for the 2010 Convention will be posted in June: www.nemla.org.

 

 

Interested participants may submit abstracts to more than one NeMLA session; however panelists can only present one paper (panel or seminar). Convention participants may present a paper at a panel and also present at a creative session or participate in a roundtable.

 

 

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