Compte-rendu publié dans Acta fabula, "Sainte-Beuve : le critique libre" par Patrick Thériault
Portraits contemporains
Sainte-Beuve
édition de Michel Brix
Paris : Presses universitaires de Paris-Sorbonne, coll. "Mémoire de la critique", 2008.
Présentation de l'éditeur :
" The acutest critic the world has seen " : le critique le plus pénétrant, le plus fin, qu'on ait jamais vu.
L'éloge vient d'un orfèvre en la matière, Henry James, au début del'article que le romancier américain consacra en 1875 à Sainte-Beuve.Les Français sont restés sourds, malheureusement, à cette déclarationet le XXe siècle a vu au contraire l'étoile du critique des Lundissingulièrement pâlir. Cautionnée par Proust et par Malraux, ratifiéepar les pontifes de la " nouvelle critique ", la condamnation deSainte-Beuve et de sa " méthode " semblait d'autant plus indiscutableque ses oeuvres n'étaient plus accessibles.
C'est un triste constat: ni les Portraits contemporains ni les Causeries du lundi ni lesNouveaux lundis n'ont fait l'objet, au XXe siècle, de la moindreréédition. Depuis une vingtaine d'années, pourtant, on assistesimultanément au reflux de la " nouvelle critique " ainsi qu'à unrenouveau éditorial autour de Sainte-Beuve. La présente édition desPortraits contemporains vient donc à son heure pour offrir au lecteurmoderne, qui voudra s'y plonger, une source irremplaçable deconnaissances sur le romantisme français, une réflexion sur le statutde la littérature, et une leçon d'indépendance intellectuelle.