Essai
Nouvelle parution
Sabine Chaouche, L'Art du comédien. Déclamation et jeu scénique en France à l'âge classique (1629-1680)

Sabine Chaouche, L'Art du comédien. Déclamation et jeu scénique en France à l'âge classique (1629-1680)

Publié le par Thomas Parisot (Source : Sabine Chaouche)

Sabine Chaouche, L'Art du comédien. Déclamation et jeu scénique en France à l'âge classique (1629-1680), Paris, Honoré Champion, collection Lumière classique, 2001, 464 p.

EAN : 9782745303516
73,20 €

Présentation de l'éditeur :
Existe-t-il un art "dramatique" à part entière au XVIIe siècle ou n'est-il qu'une branche de la rhétorique comme le prétendra Grimarest en 1707 ? Se fondant principalement sur les règles de l'actio rhétorique, le jeu du comédien est inséparable de l'art oratoire à l'âge classique : l'acteur a adopté une "mécanique" du geste et de la voix (codifiée depuis l'Antiquité) tout en l'adaptant au monde théâtral. Il s'est conformé à une esthétique qui privilégiait la non sensibilité au texte théâtral. Animer le discours, revenait à déclamer, pour l'acteur comme pour l'orateur, avec "emphase" et à conduire avec le plus d'art possible le discours. Au-delà des images conventionnelles sur le caractère "pompeux" de la déclamation, cet ouvrage s'attache à mettre en lumière une pratique qui visait à l'éloquence idéale par la perfection et la maîtrise de l'art de la parole. À travers ses conventions gestuelles, ses conventions de diction des vers et d'articulation des lettres, l'art du comédien s'avère complexe au théâtre parce qu'il ne peut jamais être entièrement "oratoire". La construction d'un "jeu" du comédien au XVIIe siècle passe par une réflexion sur la fonctionnalité du texte et sur le rôle du mouvement sur scène. Molière, en donnant au geste le statut d'un langage pouvant agir plus fortement que la parole sur le public, et Racine, en créant au coeur du poème dramatique des effets scéniques pathétiques, ont permis chacun l'avènement d'un art véritablement "dramatique", où spectaculaire (qu'il soit verbal ou visuel) et théâtralité deviennent le fondement même non plus d'une "action" mais bien d'un "jeu" du comédien.