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Appels à contributions
S'adapter ou périr ? Comment les professionnels de la culture négocient le virage numérique

S'adapter ou périr ? Comment les professionnels de la culture négocient le virage numérique

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Le Guern Philippe)

 

S'adapter ou périr ?

Comment les professionnels de la culture négocient le virage numérique

 

 

Appel à contributions pour la revue Sociologie de l'Art

 

Responsable : Philippe Le Guern

(Professeur, Université d'Avignon et Centre Norbert Elias)

 

 

 

 

1/ Argumentaire :

 

En moins de deux décennies, les usages de l'outil numérique et en particulier l'internet sont venus bouleverser à la fois les professions et l'activité culturelle, les filières économiques, les canaux de diffusion, les modalités de prescription et d'établissement de la valeur des oeuvres et leur esthétique même, à tel point que certains théoriciens contemporains issus des cultural studies se hasardent aujourd'hui à diagnostiquer la fin de la culture entendue comme processus de classement des oeuvres et des artistes selon la différence de talents.

Ce type de discours prophétique sur le destin de la culture repose sur plusieurs arguments : un effacement des hiérarchies et une reconfiguration des valeurs, le numérique remettant en question les circuits traditionnels d'accès à la carrière et les formes de consécration ; la remise en question de la division traditionnelle des tâches et des métiers, avec des technologies intégratrices multifonctionnelles, «tout en un», permettant théoriquement à un même individu de créer, distribuer et promouvoir son oeuvre ; la mise en crise du statut de l'artiste ou du moins de la croyance en l'exceptionnalité du talent avec l'émergence des «nouveaux amateurs» (Nick Prior / André Gunthert).

Ces arguments sont eux-mêmes sous-tendus par l'idée selon laquelle l'internet et l'abaissement de coûts d'acquisition des technologies numériques produisent de nouvelles opportunités pour l'activité créatrice, effaçant partiellement les asymétries traditionnelles qui placent les artistes en situation de dépendance à l'égard des producteurs, des distributeurs et des canaux d'information (Pierre-Michel Menger).

Dans ce contexte, il nous semble important de nous interroger sur la manière dont les professions culturelles ont négocié le virage numérique, la façon dont cette mutation a modifié leur façon de travailler, la définition des statuts et des tâches, les formes de coopération et les hiérarchies, les identités. On se demandera également si elle a produit des formes de déclassement ou au contraire a offert de nouvelles opportunités de travail ou a favorisé l'apparition de nouveaux métiers, voire si dans certains domaines elle a exacerbé les écarts de notoriété. Par « professionnels de la culture », nous entendrons ici non seulement la figure de l'artiste mais bien plus généralement l'ensemble des professions coopérant au sein des mondes de l'art, de la production à la médiation des oeuvres (par exemple, du musicien au disquaire).

 

Les articles proposés pour ce numéro devront permettre de faire le point sur la question suivante :

 

 

Quelles modifications suscite le virage numérique et quelles sont les postures adoptées par les professionnels concernés ? : Comment peut-on décrire et analyser l'impact du numérique sur la transformation des métiers culturels ? Quel est l'incidence d'une telle mutation sur les façons de travailler, sur la division des tâches, sur les normes régulant le fonctionnement collectif à l'intérieur d'un groupe professionnel, etc. ? Comment analyser l'apparition de nouveaux entrants sur le marché du travail ? Et comment rendre compte de la façon dont les professionnels font face aux changements numériques, de la résistance face aux nouveaux outils et aux nouveaux contextes qui en découlent à l'adhésion à ces mêmes outils ? Quelles nouvelles opportunités - économiques, esthétiques, organisationnelles - offre le passage au numérique, qu'il s'agisse par exemple des caméras HD ou de la 3D, ou encore des Home Studio en musique, etc. ? Enfin, le numérique et en particulier l'internet modifient t-il les processus d'accès à la notoriété ?

 

 

 

2/ Calendrier et modalités pratiques :

 

- Date limite pour l'envoi des articles : 10 juin 2011

- Date de réponse aux auteurs : 15 juillet 2011

- Délai de réécriture en cas de demande par les évaluateurs : 30 octobre

- Nombre de signes demandés : 25.000

- Contact mail du responsable : leguern@aol.com

- Comité d'évaluation : Philippe Le Guern (Université d'Avignon), Hugh Dauncey (Université de Newcastle), Marie Buscatto (Université Paris 1), Laure de Verdalle (CNRS), Gwenaele Rot (Université Paris 8), André Gunthert (EHESS)

 

- Consignes de présentation : http://sociologieart.free.fr/appels.htm

 

 

- Chaque auteur d'article devra mentionner son :

- Prénom, Nom

- Statut, lieu d'exercice (laboratoire et/ou université), ville, pays, mail

- Titre de l'article

- Résumé (10 lignes maximum) en français/anglais/espagnol

- Mots clés (5 à 10 maximum) en français/anglais/espagnol