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Roman et phénoménologie

Roman et phénoménologie

Publié le par Alexandre Gefen


COLLOQUE INTERNATIONAL « ROMAN ET PHENOMENOLOGIE»<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

organisé par Monique Gosselin-Noat (Université Paris X-Nanterre)
 et Yves Baudelle (Centre Roman 20-50)

(Université de Lille 3, Villeneuve dAscq, Maison de la Recherche, 23-24 mai 2002)

 En première analyse, il sagira, bien sûr, de mesurer linfluence de la phénoménologie sur les écrivains qui sen sont réclamés (Sartre, Sarraute, Robbe-Grillet...). Mais on ne sen tiendra pas forcément aux romanciers explicitement marqués par Husserl ou ses successeurs, on pourra aussi sattacher à relire les oeuvres de fiction à la lumière de la phénoménologie, que cette lecture se fonde ou non sur une filiation avouée. Du reste, les affinités entre lunivers du roman moderne et les grands thèmes de la phénoménologie ne manquent pas. Ainsi lEcole de Genève a-t-elle naguère ouvert la voie en considérant loeuvre littéraire comme lexpression dune vision du monde. Depuis Flaubert, depuis Proust, la modernité du roman serait même dans cette cristallisation dun rapport au monde, de sorte que les relations à lespace et au temps, le traitement des objets et des corps sont autant de directions majeures dune phénoménologie du roman. Loin dêtre absente de la fiction, la référence, si lon en croit P. Ricoeur, ne sy trouve dès lors que tenue en suspens, en attente dune refiguration de la réalité quotidienne et de nos actions par le monde du texte. Introduite dès Le Temps raconté, la notion didentité narrative permet alors de résoudre de façon dynamique, toujours selon Ricoeur, les anciennes apories de la conscience de soi.
 Plus classique est la question de la conscience dautrui, les problèmes de lintersubjectivité constituant à la fois une thématique privilégiée du roman contemporain, par exemple chez Sarraute, et le fondement de la phénoménologie de la lecture développée par W. Iser. De façon moins générale, on pourra encore confronter létude systématique, par les phénoménologues, des différentes positions de la conscience ­ selon quelle est imageante, hallucinée, onirique... ­ avec lexpression de plus en plus approfondie de la vie mentale que se sont employés à donner les novateurs du roman depuis linvention des courants de conscience.
 Dans tous les cas, léclairage phénoménologique du roman est dautant plus stimulant pour la critique quil interroge le fond préréflexif et antéprédicatif de notre présence au monde, en deçà des représentations constituées et comme en deçà de la langue elle-même. Ici le thème phénoménologique de la chair du monde rejoint lune des préoccupations de la conscience linguistique moderne : celle de lincarnation des signes. Or il nest pas sûr que linvention dune langue située au plus près des phénomènes et en prise immédiate sur les choses soit lambition du seul poète. A cet égard la notion de style, chère à Merleau-Ponty, devrait être lune des plus fructueuses de ce colloque, parce quelle est lentrelacs dune forme et dun sens, le lien entre la configuration dun dire et une manière dêtre au monde.


PROGRAMME DEFINITIF
 
Jeudi 23 mai 2002

Matin

 

 9 h : Accueil des participants.
 9 h 30 : Ouverture du colloque.
 9 h 45 : Marc Richir (F. N. R. S. et Université Libre de Bruxelles) : «Imagination, écriture romanesque et lecture»
 10 h 30 : Jean-Claude Coquet (Université Paris VIII) : «Langage-réalité et régime de la fiction : quest-ce que «décrire» ? Ce que nous apprend aujourdhui la phénoménologie du langage»
 11 h 15 : pause.
 11 h 30 : Jean-Pol Madou (Université de Savoie) : «La phénoménologie de Michel Henry et la poétique romanesque»

12 h 15 : déjeuner.

Après-midi


 13 h 30 : Philippe Zard (Université Paris X-Nanterre) : «Larbre et le philosophe. Du platane de Barrès au marronnier de Sartre»
 14 h 15 :Laurent Dubreuil (Université Michel de Montaigne-Bordeaux III) : «La phénoménologie fantastique de Maurice Blanchot dans Thomas lobscur»
 15 h : pause.
 15 h 15 : Beryl Schlossman (Carnegie Mellon University, Pittsburgh) : «Figures de linvisible : le corps, le temps, lautre (sur Beckett et Catherine Colomb)»
 16 h : Nicolas Castin (Paris) : «La chair selon Valère Novarina»


Vendredi 24 mai 2002

Matin

Salle des colloques

 9 h 30 : Florence de Chalonge (Université Charles de Gaulle-Lille III) : «Poétique et phénoménologie : le point de vue et la perception»
 10 h 15 : Anne Simon (C.N.R.S.) : «Horizons temporels et charnels du paysage proustien»
 11 h 15 : Pierre Gille (Université de Nancy II) : «Lêtre, le temps, lart, une triade symbolique pour le roman français de lentre-deux-guerres ? (daprès Le Plan de lAiguille de Cendrars et Journal dun curé de campagne de Bernanos»)

Salle 19

 9 h 30 : Evelyne Thoizet-Loiseau (Université dArtois) : «Expériences poétiques de la dés-illusion dans les récits de Nathalie Sarraute»
 10 h 15 : Yves Baudelle (Université Charles de Gaulle-Lille III) : «Robbe-Grillet et la transposition romanesque de Husserl»
 11 h 15 : Malika Temmar (Université de Picardie) : «Les croisements de lécriture romanesque de Claude Simon et de la phénoménologie merleau-pontyenne».

12 h : déjeuner.

Après-midi

Salle des colloques

 13 h 15 : Roland Breeur (Katholieke Universiteit te Leuven) : «Pourquoi le réel nest jamais beau. Limaginaire de Proust à Sartre»
 14 h : Jean-François Louette (Université Louis Lumière-Lyon II) : «La phénoménologie dans La Nausée : géométrie, brumes, apparitions»
 14 h 45 : pause.
 15 h : Jacques Deguy (Université Charles de Gaulle-Lille III) : «LEtranger ou le paradis perdu de lantéprédicatif»
 15 h 45 : Jean-Yves Masson (Université Paris X-Nanterre) : «Lusage ludique de La Phénoménologie de la perception dans la trilogie romanesque de Gert Jonke»

Salle 19

 13 h 15 : Sarah-Dominique Rocheville (Université de Montréal) : «Cette voix qui me presse de laccueillir : le geste décriture chez Louis-René Des Forêts»
 14 h : Eric Clemens (Facultés Universitaires Saint-Louis, Bruxelles) : «Phénoménologie et autodéconstruction du roman»
 14 h 45 : pause.
 15 h : Marie-Hélène Boblet-<?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" />Viart (Université Charles de Gaulle-Lille III) : «Comment dire la chair du monde ? Toucher, voir et savoir dans les romans de Sylvie Germain»
 15 h 45 : Sophie Klimis (Université Libre de Bruxelles) : «Le corps comme interface entre le monde de la vie et le monde du texte dans Les Catilinaires et Métaphysique des tubes dAmélie Nothomb»

CONTACTS :

 Mme Marie-France Fayolle (Bureau de la Recherche, tél. 03 20 41 61 33, fax : 03 20 41 65 44, m-f.fayolle-pilarski@univ-lille3.fr) et Yves Baudelle (baudelle@univ-lille3.fr)