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Appels à contributions
Romain Rolland & l'Inde

Romain Rolland & l'Inde

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Association Romain Rolland - Ambassade de l'Inde)

                     « Romain Rolland et l’Inde : un échange fructueux »

              Célébration du Centenaire du prix Nobel de Littérature décerné à Romain Rolland en 1915

Colloque organisé par l’Ambassade de l’Inde en France et l’Association Romain Rolland avec le soutien des Archives de France

17 et 18 juin 2015 à Paris

Sorbonne - Ambassade de l’Inde

sous le Haut Patronage de son Excellence Arun K.Singh et du Recteur François Weil, Chancelier des Universités de Paris

président d'honneur du Colloque : professeur Bernard Duchatelet

président du Comité scientifique : Roland Roudil

Comité scientifique :

Azarie Aroulandom président de l'Association Tagore Sangam

Guillaume Bridet, professeur de Littérature française à l’Université de Dijon

Chinmoy Guha, professeur, université de Calcutta et traducteur émérite

Jean Lacoste, philosophe

Michaël de Saint-Cheron, philosophe des religions, écrivain

Apoorva Srivastava, conseiller (Presse, Information et Culture) de l’Ambassade de l’Inde en France

Dr Henri Vermorel, psychanalyste Archives de France. Mission aux Commémorations nationales
Philippe-Georges Richard, Conservateur général

Coordination des manifestations :

Martine Liégeois, présidente de l’Association Romain Rolland

Viviane Tourtet, Assistante de Rédaction des Nouvelles de l’Inde (Service Presse, Information et Culture)

Actes du colloque publiés par l’Association Romain Rolland sous la direction de Roland Roudil

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Appel à contribution

Présentation

Dès ses années de formation à l’Ecole Normale supérieure, Rolland s’intéresse aux religions d’Asie que lui fait découvrir le romantisme français et allemand. Le thème de l’Orient est d’ailleurs plusieurs fois abordé dans Jean-Christophe.

Très impliqué, après la guerre, dans le débat Orient-Occident, Rolland s’intéresse à  Mohandas K. Gandhi et son satyagraha comme moyen non-violent de libération des peuples. Suite à l’invitation de Rabindranath Tagore, l’écrivain est même tenté par le voyage vers les « hauts plateaux de l’Himalaya », « berceau de l’Humanité » à ses yeux. Le dialogue avec l’Orient doit permettre à l’Europe de sortir des ténèbres dans lesquelles l’a plongée la guerre et de concilier les « deux hémisphères » de l’esprit, même si rationalisme et spiritualisme ne recoupent pas les deux continents géographiques. Sa profession de foi universaliste lui fait ainsi relier la mystique hindoue (Sri Ramakrishna et Swami Vivekananda) et la mystique des chrétiens d’Europe (Maître Eckhart, Saint-Jean de la Croix) ; le Brahmo Samaj réalise ce renouveau religieux qu’il appelait de ses vœux lorsqu’il évoquait dans Jean-Christophe la « petite légion des modernistes » de l’Eglise catholique.

Ses convictions d’intellectuel engagé n’entrent pas alors en contradiction avec l’affirmation du pouvoir des forces spirituelles (« L’Annonciatrice », dernière partie de l’Âme enchantée). L’attente du grand Soir se confond avec l’espoir d’une Cité idéale construite par la foi en la fraternité des hommes, celle à laquelle s’intéressent le néo-vedanta, mais aussi Léon Tolstoï et Walt Whitman, ou les transcendantalistes américains comme Ralph Waldo Emerson et Henry David Thoreau.

Proposition de thèmes

Les contributions pourront porter sur les points suivants :

Dans l’imaginaire géographique de Rolland, quelles places tiennent l’Orient, l’Asie et l’Inde ? D’un point de vue idéologique, que peut le recours à la culture de ces continents pour sauver  l’Occident d’un déclin confirmé par le conflit européen ?

Les thèmes à explorer peuvent porter sur l’Inde scientifique (J. C. Bose et la foi en la science) ; l’Inde philosophique et religieuse par la mise en résonance des mystiques hindoue et chrétienne, et la confrontation, dans la suite de l’éclair de Spinoza, de la sensation océanique et du vedanta (relation épistolaire Romain Rolland-Sigmund Freud).  

D’un point de vue littéraire, la présence de l’Inde peut être relevée dans l’œuvre romanesque (Jean-Christophe et l’Âme enchantée), tout comme la place de ses écrits dans le champ littéraire de « l’indianisme » de l’entre-deux-guerres, aux côtés de René Daumal, René Guénon ou Sylvain-Lévi. A ce propos le rôle majeur de la reconnaissance de Tagore dans la France littéraire et intellectuelle des années 1920 est à souligner.

La réception de Gandhi en Europe, qui alimente le débat sur la non-violence dans la lutte révolutionnaire, peut permettre une approche de l’Inde vue sous l’angle politique. Cet « Appel de l’Orient » (Cahiers du Mois, mars-avril 1925), intimement lié à la faillite spirituelle de l’Europe, conduit à des prises de position anticolonialistes dont témoignent les « Courriers de l’Inde », dans la revue Europe.

Dans le domaine musicologique, la conception de la création musicale de Rolland peut être confrontée à celle de Tagore (ou de Gandhi) telles qu’elles se dégagent de leurs discussions sur ce sujet, et compte tenu du rôle particulier joué en Europe par la musique et la danse indienne dans l’entre-deux-guerres (Uday Shankar, l’amitié d’Alain Daniélou et de Tagore). A cela s’ajoutent, du point de vue relationnel, les amitiés que surent nouer l’écrivain et les intellectuels Indiens, que ce soit Tagore, J. C. Bose ou Kalidas Nag, autour de la musique, de la peinture, de la science ou de la littérature.

La présence de Rolland en Inde – lui qui a su faire redécouvrir les mystiques indiens dans leur propre pays – peut retenir l’attention. On pourrait souligner ainsi la place occupée par Rolland au Bengale, et plus largement, l’importance de la culture européenne à Calcutta, ville cosmopolite depuis la fin du XVIIIe siècle, siège d’une culture à la fois indienne et nourrie de l’étranger (de l’Angleterre notamment), culture hybride propice à la rencontre avec l’Occident.

L’inventaire des ouvrages de la bibliothèque indienne de l’écrivain à la BnF et l’étude des dédicaces donnent à ce propos un aperçu de cette réception, mais aussi des goûts de l’auteur pour tout ce qui venait de cet orient asiatique qu’il vénéra dans les années 20 et au début des années 30.

Soumission 

Les propositions d’environ 250 mots suivis d’une brève bibliographie sont à envoyer pour le 30 janvier 2015  à : Roland Roudil (r-roudil@orange.fr).

Calendrier :

Les candidats retenus en seront avisés : fin février 2015.

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