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Rohmer, Un cinéma de transparence de d'ambiguïté (littérature et cinéma)

Rohmer, Un cinéma de transparence de d'ambiguïté (littérature et cinéma)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Jean Cléder)

            Critique de cinéma depuis la fin des années quarante, Éric Rohmer a pris la direction des Cahiers du Cinéma à la mort d'André Bazin en 1958. Il passe à la réalisation dix ans plus tard, en même temps que ses collaborateurs des Cahiers Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, François Truffaut.

                En quarante ans de carrière, on peut dire que le cinéaste a construit son oeuvre sans jamais changer de direction quant à son système de production, ses méthodes de tournage, sa conception de la vérité au cinéma. De même ses détracteurs pourraient-ils dire qu'il raconte toujours la même histoire : on y retrouve immanquablement des garçons courant après des filles et inversement.

                Pourtant ses films composent un ensemble de variations très subtiles sur le thème des rapports amoureux et des jeux de séductions, que l'on ne peut réduire à un marivaudage superficiel et bavard on parle beaucoup en effet dans le cinéma d'Éric Rohmer, mais la parole y est toujours mise en concurrence avec des corps, des images, des événements, un montage qui viennent en contester la suprématie.

                Ainsi d'une série à l'autre (les Six contes moraux, les Comédies et proverbes, les Contes des quatre saisons) et au coeur même de chaque série les enjeux et les structures du récit se modifient afin de mettre en scène, pour les mieux comprendre peut-être, les mécanismes énigmatiques du sentiment amoureux. En dehors des séries principalement, quelques adaptations inclassables manifestent d'une autre manière l'attachement d'Éric Rohmer à la littérature : La Marquise d'O. (1976), Perceval le Gallois (1978), Le Rayon vert (1986)L'Anglaise et le duc (2001).

 

Table Ronde

jeudi 25 novembre à 14 heures au Tambour ; Université Rennes 2

Éric Rohmer : Un cinéma de transparence et d'ambiguïté

                Si l'on considère aujourd'hui l'oeuvre d'Éric Rohmer dans son ensemble, soit une vingtaine de longs métrages, de nombreux documentaires pour la télévision, un roman, des nouvelles, une importante contribution critique et théorique à l'histoire du cinéma, force nous est de constater que cet ensemble est à la fois complexe et singulier. La singularité de son parcours tient sans doute à l'insistance avec laquelle le cinéaste a tracé sa propre voie, sans égards pour les modes et l'industrie. La complexité de l'oeuvre procède d'un constat très simple concernant l'ambiguïté fondamentale de la réalité que le cinéma, mieux que les autres arts, aurait pour tâche non pas de dissiper, mais de mettre en scène.

                Au cours de cette table ronde, nous essaierons de réfléchir sur le travail d'Éric Rohmer en multipliant les angles d'approche de sa pratique du cinéma : la production et la préparation des films, le travail avec les acteurs, les structures du récit, les relations entre cinéma et littérature, la représentation des rapports amoureux et ses enjeux...

Intervenants : Alain Bergala (Université Paris III), Jean Cléder (Université Rennes 2), Françoise Etchegaray (directrice de Production), Amanda Langlet (actrice), Gilles Mouëllic (Université Rennes 2).

Projections

Conte de printemps (1990),  Conte d'été (1996), La Collectionneuse (Six contes moraux, IV ; 1967),  Le Genou de Claire (Six contes moraux, V ; 1970), Pauline à la plage (1982),  Ma Nuit chez Maud (1969), Le Rayon vert (1986) ,  L'Anglaise et le duc (2001)

Cette table ronde et cette rétrospective sont le résultat d'une collaboration entre l'UFR Arts, Lettres, Communication de l'Université Rennes 2, l'association Clair Obscur, le Cinéville Rennes-Colombier.