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Rhétorique et Traduction

Rhétorique et Traduction

Publié le par Marion Moreau (Source : Florence Lautel-Ribstein)

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Rhétorique et Traduction

Organisé par SEPTET, Société d'Etudesdes Pratiques et Théories en Traduction
et
LLL, Laboratoire Ligérien deLinguistique
de l'université d'Orléans

en collaboration avec

l'HTLF, l'Histoiredes traductions en langue française de Paris-Sorbonne


Université d'Orléans
Jeudi 26 etvendredi 27 janvier 2012


5, rue du Carbonne (Bâtiment IRD)
45000Orléans




Comité organisateur :

Pierre Cadiot (Université d'Orléans)


Florence Lautel-Ribstein (Universitéd'Artois)


Antonia Cristinoi (Université d'Orléans)


Gabriel Bergounioux (Université d'Orléans)

Pour les Latins, le terme Traductio désignaitune figure de rhétorique. On mesure ainsi la pertinence d'une rencontre portantsur les liens entre traduction et rhétorique. Aujourd'hui, la rhétorique, toutcomme la traduction, rapproche des champs disciplinaires variés :linguistique, littérature, anthropologie culturelle, philosophie du langage,etc.


Les différents axes de travailsuivants pourront être explorés :



1. La traduction à l'aune desconceptions de la rhétorique

La rhétoriquepeut-elle être encore aujourd'hui conçue comme un ajout, un supplément d'âme etde présentation, voire un masque (plutôt qu'un visage) ? Autrement dit, larhétorique cessant progressivement de se confondre comme dans l'Antiquité gréco-romaineavec l'art de dire, mais aussi de penser, peut-elle être confondue avec un ensemblede procédés, qui sans être strictement ornementaux, l'engagent néanmoins dansle sens d'une esthétique seconde, comme c'est le cas chez un Fontanier parexemple ? Le traducteur doit-il alors considérer qu'un « contenu »invariant est ainsi masqué ? Par voie de conséquence, la rhétoriquepeut-elle se confondre avec un aspect de l'art du traducteur qui serait defaciliter (mais aussi éventuellement d'agrémenter) la lecture ? Lesdimensions clairement « rhétoriques » du texte-source (par exempleles questions précisément dites « rhétoriques », liées à la seulegestation du texte) doivent-elles être gommées dans le travail du traducteur ?

La rhétorique du traducteur a-t-elleune dimension « critique » ? Est-elle censée véhiculer (aussi)le point de vue singulier du traducteur ? Quelle est la part de la rhétoriquedans le fait qu'historiquement les traductions ont si souvent fait l'objet d'adaptationsmarquées par la censure, l'idéologie, la volonté pédagogique, etc ? Quelssont les liens avec l'argumentation ? Le texte, la « lettre »,doivent-ils dans l'acte de traduire s'effacer derrière des intentions, représentationnelles,polémiques et autres ? La rhétorique est-elle une « technique »ou un art « tactique » ? Le traducteur doit-il être rusé ?

Doit-on à rebours s'attacher àrelever, comme le fait Dumarsais, des liens étroits entre grammaire et rhétorique(nonobstant le trivium médiéval) ? La rhétorique, au contraire de l'idéecommune, plonge-t-elle ses racines au coeur même de la langue ? Quellesseraient les conséquences d'une réponse positive pour la traduction ?

2. La traduction entre champs rhétorique,poétique et émotionnel

Quels sont les liensentre rhétorique en tant que visée d'action, proche de la pragmatiquemoderne et poétique en tant qu'imitation d'action (mimesis) ?La traduction doit-elle être conçue comme une action, rendre le texte-sourcetoujours plus efficace, ou doit-elle déployer et explorer les sources de sapropre poéticité ?

La rhétorique est-elle délibérément « cibliste » ?Est-elle idiosyncrasique, un art différent dans chaque langue particulière… ourelève-t-elle au contraire de techniques tendanciellement universelles ?

La distinction entrerhétorique et poétique ne serait-elle pas une conséquence d'une vision réductricede ce qu'était la rhétorique des origines, celle d'Aristote, comme semblent l'attestercertaines des plus récentes traductions de son texte fondateur et qui montrentl'indissociabilité non seulement des propriétés sémantiques et esthétiques dulangage, mais aussi de ses propriétés esthétiques et poétiques ?

On peut s'interroger sur le statut,instable et évolutif, de l'émotion lorsqu'elle est amenée à s'inscrire dans lechamp rhétorique, que ce soit comme objet de représentation (rhétorique despassions) ou comme mode d'élocution visant à des effets perlocutoires. Qu'àl'occasion d'un événement émotionnel, on convoque le concept de thymie en sémiotiqueou tout autre concept affine, comment cette « subconscience » où se déploientles instances affectivo-émotives est-elle saisie dans l'acte traductif ?

   3. Rhétorique et traduction dans leurs dimensionsphilosophiques et sémiologiques

On pourra d'une part s'interrogersur les points suivants :

La rhétorique ne serait-elle pas aufond de nature philosophique ? Peut-on y voir l'art même de former desconcepts en les délivrant ?

La rhétorique se confond-elle avec lapragmatique moderne (wittgensteinienne, austinienne, etc) ?

D'autre part, il conviendra de seposer la question :

– des liens que la rhétorique noueavec la sémiologie et/ou la sémantique discursive et textuelle. Comment latraduction doit-elle prendre en compte des effets comme l'idiomaticité, lecliché, le stéréotype, llemblème, les « métaphores conceptuelles »,etc ? Les questions évidemment décisives de l'analogie, de la polysémie,de l'implicite, de l'inférence, comme mécanismes de production des textessont-elles rhétoriques et relèvent-elles à ce titre d'un chapitre autonome del'art du bien traduire ? …

– des liens entre rhétorique,traduction et phénoménologie : le « contenu » peut-il êtredistingué de son apparaître, de ses modalités de donation ? L'essencefigurale du langage renvoie-t-elle à l'expérience immédiate, au « corps vécu » ?La traduction est sans arrêt confrontée à cette alternance de présentation(figurale, motivée, phénoménologique) et la gestation de contenus de représentation.Tout accès au réel est partiel, de l'ordre de l'esquisse, mais il s'impose avec laforce du tout : ce que la tradition figure en termes - trop analytiques - de métaphore,métonymie, synecdoque, etc. renvoie à cette réalité en quelque sorteanthropologique, mais très différemment d'une langue à l'autre. Comment latraduction doit-elle affronter ce problème ?

Calendrier

15 juin 2011 : envoi d'un résuméde deux pages environ et d'une courte bio-bibliographie à FlorenceLautel-Ribstein :

30 juin 2011 : notification dela décision du Comité scientifique

1 mars 2012 : envoi des articles(max. 45,000 caractères espaces compris) à Camille Fort

Les textes descommunications seront publiés dans la revue SEPTET, Des mots aux actes, oule cas échéant soumis à la Revue de Sémantique et Pragmatique

Comité scientifique 

Pierre Cadiot (Université d'Orléans)

Antonia Cristinoi (Université d'Orléans)

Annie Cointre (Université de Metz)

Véronique Duché (Université deMelbourne)

Camille Fort (Université de Picardie)

Jean-René Ladmiral (Université deParis Ouest-Nanterre et ISIT)

Michèle Lorgnet (Université deBologne)

Jean-Yves Masson (Université deParis-Sorbonne)

François Nemo (Université d'Orléans)

Yen-Mai Tran-Gervat (Université de Paris-Sorbonne Nouvelle)