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Revue Proteus n°1, Médium dans l'ère des médias

Revue Proteus n°1, Médium dans l'ère des médias

Publié le par Natalie Maroun (Source : revue Proteus)

Revue Proteus n°1, Médium dans l'ère des médias

Lemédium est une notion qui, appliquée à l'art, remplit deuxobjectifs contradictoires.

Lepremier est critique, il réside dans l'appréciation des enjeuxspécifiques d'une oeuvre en fonction de son support d'expression.Il en va ainsi par exemple du modernisme, défendu parClement Greenberg dans les années 1950, d'après lequel lapeinture exprimelapureté de son médium dans la planéité.

L'autreest utilitaire, puisque le recoursau médium servait à la classification plus ou moinsraisonnée des oeuvres dans les institutions muséales. Par là ilsemble que la notion porte un regard sur les oeuvres d'art par lebiais de leur constitution matérielle, laquelle départage lesartistes non pas selon leur façon d'être mais selon leurs façonsde faire. Il y aurait donc plusieurs arts parce que les métiersd'arts travaillent chacun un matériau différent.

Or,ces objectifs se trouvent bouleversés par des pratiques artistiquesindifférentes aux cadres théoriques et pratiques préétablis. Leprojet romantique allemand d'exécuter une oeuvre d'art totale(Gesamtkunstwerk)provoque un bouleversement de l'unité de médium en prétendantreprésenter l'unité de la vie par la stimulation de plusieurssens. À l'inverse, si l'on peut dire, l'apparition de l'artconceptuel à partir de la fin des années 1960 marque le débutd'une rupture, diversement consommée entre l'idée d'art et samatérialisation physique quelle qu'elle soit. L'oeuvre selivrerait au spectateur sur un mode indiciel, par un ensembled'informations permettant de se faire une idée de l'oeuvre plusque de la scruter. En outre,on remarqueque cette forme d'art se prête assez bien à l'ekphrasis,l'évocation médiane d'une oeuvre par la description.

Onvoit par là combien la frontière entre médium et médiapeut être à la fois mince et problématique. Mais ilconvient de l'interroger plus en détail, à une époquedite « médiatique », où nos moyens decommunication modifient notre compréhensionde l'art, ancien ou actuel, et questionnent sa mission depréservation.

Sensiblesà ces changements, bon nombre d'artistes jouent sur les problèmesassociés à la valeur d'exposition benjaminienne à travers cesquestions : qu'exposer ?et est-il possible de penser une oeuvre sans médium spécifique ?

Peut-êtrel'infiltration de l'art dans les médias traditionnels (presseécrite, télévision, radio) et moinstraditionnels (Internet) répond-elle à la question.

Celle-cidemeure : et si l'exposition devenaiten soi un médium ?


Paradoxalement,ce sont peut-être des considérations liées au marché del'art qui permettraient de mieux cerner les enjeux de ces créations.En tout état de cause, si le concept de médium peut resteropératoire pour comprendre l'art contemporain, il apparaîtimportant de reconsidérer l'extension du concept et sa pertinencerelative à un projet artistique.

Cesquelques interrogations sur le médium en art et bien d'autres –sous forme d'axes deréflexions rassemblés ci-dessous – formeront la matièrede ce numéro 1 de larevue Proteus.


-Exposer les médias

-Le paragone, parallèle des arts selon leurmédium

-L'intermédialité (dessins sculpturaux, texte pictural, etc.)

-Usurpation du médium (ces photographies qui sont des sculptures, cessculptures qui sont des peintures, etc.)

-L'ekphrasis

-Le langage dans l'art conceptuel

-Les artistes et les médiums (voyantes, marabouts)

-L'art virtuel / Net art

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