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Revue internationale Henry Bauchau. L'écriture à l'écoute

Revue internationale Henry Bauchau. L'écriture à l'écoute

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Chiara Elefante)

 

 

Revue internationale Henry Bauchau. L'écriture à l'écoute

 

 

N°4, 2011 :

Traduction, réception

 

sous la direction de Chiara Elefante

(Université de Bologne)

 

 

 

Depuis une vingtaine d'années, différents pays européens et extra européens ont commencé à s'intéresser à l'oeuvre d'Henry Bauchau, au début sous l'impulsion de quelques spécialistes et critiques, ensuite grâce à l'initiative d'éditeurs qui en ont promu la traduction. L'oeuvre de l'écrivain belge est actuellement traduite, quoique non intégralement, en anglais, allemand, chinois, espagnol, grec, italien, japonais, néerlandais, portugais, roumain, russe, tchèque, turc.

Toutefois, hormis la table ronde des traducteurs organisée dans le cadre du colloque de Cerisy en 2001 et les rares études publiées par les traducteurs eux-mêmes, les traductions restent encore largement inexplorées et insuffisamment approfondies. Le prochain numéro de la Revue internationale Henry Bauchau. L'écriture à l'écoute se fixe l'objectif de poser, au centre de l'attention des spécialistes, l'oeuvre de Bauchau en traduction, en suggérant différentes pistes de réflexion envisageables pour collaborer à cette livraison :

 

- L'histoire des traductions des oeuvres de l'auteur est à retracer ; elle pourrait analyser différents aspects, de la distribution en termes de langues et de pays à l'analyse chronologique, qui varie selon les différents marchés éditoriaux. Des considérations intéressantes peuvent naître en observant, par exemple, les collections au sein desquelles les oeuvres de l'auteur ont été insérées ;

- L'expérience des traducteurs est intéressante en tant que pratique par excellence de la lecture et de l'interprétation de l'oeuvre traduite ou à traduire. Les rapports que les traducteurs ont éventuellement établis avec l'auteur, ou le choix inverse, tout aussi légitime, d'éviter tout contact avec l'écrivain, méritent d'être examinés ;

- Un autre aspect éclairant concerne le modus operandi des traducteurs : ont-ils traduit à partir d'un projet personnel de traduction, ou ont-ils été requis par les éditeurs ?

- Les rapports entre les différentes traductions restent à approfondir : là où plusieurs traducteurs se sont penchés sur les ouvrages, une interaction s'est formée. Les traducteurs ont été confrontés à des questions identiques, telles que : faut-il privilégier la cohérence traductive, afin que le lecteur puisse reconnaître certains personnages ou certains contextes narratifs déjà rencontrés, ou vaut-il mieux, en cas de désaccord avec une traduction précédente, retraduire, en perdant cependant ainsi la continuité de certaines récurrences dans l'écriture ? Dans le cas d'une pluralité de projets éditoriaux, on peut aussi s'interroger sur les raisons qui ont détourné certains de la poursuite du projet de traduction, et encouragé d'autres à s'engager activement dans le défi de la diffusion de l'oeuvre ;

- Quelles sont les principaux problèmes de traduction que pose l'écriture d'Henry Bauchau ? S'agit-il des particularités stylistiques ? Des obscurités liées au rapport omniprésent entre écriture et psychanalyse ? Y a-t-il des oeuvres, tels que les romans, par exemple, qui sont plus aisément traduisibles et dont la transmission est plus facile ? Les journaux de Bauchau semblent, si l'on observe les traductions existantes, presque « intraduisibles ». Y a–t-il des raisons commerciales à cette situation, ou s'agit-il plutôt de différences qui relèvent des traditions littéraires des pays où l'oeuvre de l'auteur est diffusée ? La production poétique est encore, elle aussi, largement inconnue aux publics de pays non francophones. Comment les traducteurs se sont-ils comportés face à des passages narratifs que l'auteur avait déjà, lui-même, transposés en langage poétique ? Peut-on parler, à propos de l'écriture de l'auteur, d'une sorte de « traduction intralinguistique » qui dériverait de la tentative de traduire en plusieurs genres (narratif, poétique, théâtral) des personnages, des mythes, des contextes similaires ?

- Quelles sont les caractéristiques et les constantes linguistiques de l'oeuvre de Bauchau ? (Il suffit de penser à l'emploi des formes pronominales ou à l'organisation temporelle des oeuvres romanesques de l'auteur, toujours très complexe, pour se rendre compte que son écriture demande une analyse linguistique approfondie pour pouvoir en apprécier toute la richesse). Ces caractéristiques, ont-elles pu influencer les traductions et les décisions éditoriales dans les pays non-francophones ?

- Comment l'oeuvre de l'auteur a-t-elle été reçue par les polysystèmes littéraires au sein desquels elle a pu s'insérer grâce aux traductions ? A-t-elle influencé, de quelque manière, l'évolution de ces polysystèmes ?

 

Ces quelques pistes de réflexion, qui donnent la possibilité aux chercheurs de s'orienter vers la linguistique, la traductologie ou la réception, peuvent être élargies et approfondies par tous ceux qui s'intéressent aux particularités littéraires, stylistiques et linguistiques de l'oeuvre de Bauchau et à sa réception.*

 

Les propositions sont à remettre à Chiara Elefante (chiara.elefante@unibo.it) pour le 10 mars 2011.

Les textes des articles (harmonisés selon les normes éditoriales de la revue) seront à remettre au 30 juin 2011 (dernier délai) pour une parution dans le numéro 4, décembre 2011.