Questions de société
Répression du mouvement universitaire: Motion du CEVU de l'Université d'Artois (20/05) + soutiens à Clément Onimus et Guillaume Cingal + violences policières à La Rochelle (21/05/09)

Répression du mouvement universitaire: Motion du CEVU de l'Université d'Artois (20/05) + soutiens à Clément Onimus et Guillaume Cingal + violences policières à La Rochelle (21/05/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Ci-dessous:

- Motion du CEVU de l'Université d'Artois (condamne la criminalisation etc.)

- Soutien à Clément Ominus, jugé le mercredi 27 mai

-  Pétition de soutien à Guillaume Cingal, enseignant-chercheur de Tours victime de répression policière.

-  « Que de haine et de violences dans notre ville paisible de la Rochelle ! » (collectif Poolp, 23/05/09). Sur la répression à La Rochelle le 21 mai, lors de la venue de Darcos +  "Au large, la manifestation".

+ autres liens


Motion du CEVU de l'Université d'Artois (20 mai 2009)

 http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2625

L'ampleur et la durée du mouvement étudiant et enseignant qui touche lesuniversités depuis bientôt 4 mois, nécessitait la mise en place de mesuresspéciales relatives à la validation des semestres et à la possibilité de latenue des examens.

Les mesures mises en place à l'université sont satisfaisantes, mais nedoivent pas nous faire oublier la gravité des reformes mises en place par legouvernement.

Ainsi, nous réaffirmons notre opposition inconditionnelle, à la LRU, et auxréformes et décrets dits, de la masterisation de la formation desenseignants, du statut des enseignants-chercheurs, du contrat doctoralunique, qui visent à dégrader la qualité de l'enseignement au profitd'économies budgétaires.

Nous tenons également à exprimer nos inquiétudes quant au comportement deValérie Pecresse et Xavier Darcos, dont les dernières déclarations sur lavalidation des diplômes visent à provoquer le monde universitaire et àdécrédibiliser des inquiétudes pourtant légitimes.

Nous témoignons de nos inquiétudes quant au traitement médiatique dumouvement qui semble de plus en plus acquis à la cause gouvernementale etest en partie responsable de l'enlisement du conflit.

Enfin, nous condamnons la criminalisation qui est faite de la contestation(évacuation d'universités par les CRS, arrestations arbitraires). Nous nepouvons concevoir, que dans un pays démocratique la seule réaction dugouvernement face aux mouvements sociaux en cours soit le déploiement d'unarsenal sécuritaire particulièrement violent.

Nous considérons que la situation de crise sans précédent dans laquelle setrouvent les universités, résulte du mépris et de l'absence totale d'écoutedu gouvernement. Ils sont responsables de cette situation, et le mouvementdans les universités n'a pas à porter le poids de cette stratégie dangereusequi vise au pourrissement du mouvement.

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Soutien à Clément Ominus:

 Mercredi matin (27 mai 2009)  aura lieu le procès de Clément Onimus, accusé deviolence avec arme contre agent des forces de l'ordre à l'issue d'unemanifestation le mois dernier. Vous en avez sans doute entendu parler parles nombreux appels à témoin qui ont circulé sur internet, comme celui ci :

Message de Clément Onimus, doctorant-moniteur, arrêté par la police lors dela manifestation de la Sorbonne :

Clément Onimus, doctorant-moniteur à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes età l'Université Paris 4, a été interpellé lors d'une manifestationd'enseignants-chercheurs, jeudi 26 mars sur la place de la Sorbonne. Il estaccusé à tort de “violences avec arme sur un CRS”. Malgré le caractèretotalement saugrenu de ce chef d'accusation, les CRS étant desfonctionnaires assermentés, leur parole vaut pour preuve. C'est donc àl'accusé de prouver son innocence ! Nous vous prions de bien vouloir diffuserlargement ce message. Et d'entrer en contact avec nous par cette adressemail : onimus.clement@orange.fr, si vous possédez des photos et des vidéos decette manifestation.TOUTES les images nous intéressent, y compris celles où Clément n'apparaîtpas, y compris celles où seules les forces de l'ordre apparaissent.Merci de nous aider et de diffuser ce texte.

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Pétition de soutien à Guillaume Cingal, enseignant-chercheur de Tours victime de répression policière.

http://www.mesopinions.com/Petition-de-soutien-a-Guillaume-Cingal--enseignant-chercheur-de-Tours-victime-de-repression-policiere-petition-petitions-d8960ceeb48aae3247f8be6f85861a5d.html

A l'attention de : M. le Procureur de la République de Tours ; M. le Président de l'Université François-Rabelais

Pétition de soutien à Guillaume Cingal, enseignant-chercheur de Tours victime de répression policière et injustement poursuivi

Le 31 mars 2009, Guillaume Cingal, directeur du département d'anglais àl'Université de Tours, avait organisé avec une collègue la proclamationsolennelle des démissions de 75 universitaires de leurs responsabilitésadministratives et pédagogiques. Cette cérémonie, qui s'est dérouléesur le parvis des facultés de Lettres & Langues et d'Arts &Sciences humaines (site dit « Tanneurs ») en présence des médias, a étésuivie d'une remise officielle de la liste des démissionnaires à laPrésidence, puis d'une « Ronde des Pitoyables » sur la placeAnatole-France. Un incident ayant éclaté entre les policiers et un SDFlors de cette ronde, Guillaume Cingal s'est approché de l'attroupementet a cherché à prendre des photos ; dans la confusion, il a été frappéau ventre par le policier qui avait contrôlé son identité sous prétexteque chercher à prendre une photographie était un acte répréhensible.
Victime d'un malaise, il a été transporté aux urgences, mais à sasortie de la clinique l'attendait un fourgon de policiers qui lui ontproposé de l'emmener au Commissariat pour porter plainte. Une foislà-bas, il a été mis en garde à vue pour « rébellion, outrage etviolence sur policier ». A sa sortie de garde à vue, l'affaire n'a pasété classée sans suite. Les nombreux témoignages rassemblés parGuillaume Cingal corroborent tous l'absence totale de tout lien entreces accusations et la réalité des faits.

L'enquête est en cours, et Guillaume Cingal a rassemblé, avec sesavocates, de nombreux témoignages prouvant la vacuité des accusationsinitialement portées contre lui. Il encourt, si l'affaire est portéedevant le Tribunal Correctionnel, jusqu'à 3 ans de prison ferme, et unedestitution de la fonction publique.

Malgré les témoignages de sympathie fournis par de nombreuxcollègues de son université et d'autres établissements dans toute laFrance, le C.A. de l'Université de Tours n'a pas voté de motion desoutien, et a refusé toute forme d'assistance juridique, au motif quel'enseignant-chercheur n'était pas alors dans l'exercice de sesfonctions.

Nous soussignés demandons l'abandon des répressions policières demouvements de protestation pacifiques, l'abandon des poursuitesjudiciaires contre Guillaume Cingal, ainsi que le soutien actif del'Université François-Rabelais à l'enseignant-chercheur.

Une pétition a été lancée.

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Sur le site du collectif Poolp:

« Que de haine et de violences dans notre ville paisible de la Rochelle ! » samedi 23 mai 2009

Que de haine et de violences dans notre ville paisible de la Rochelle ! Témoignage.
 Manifestation contre Xavier Darcosà l'appel des organisations syndicales enseignantes le 21 mai à laRochelle.

Un cortège de 150 personnes environ s'est déplacé duparvis de la Fac de Lettres (FLASH) vers l'Encan à 10h30. Les forces del'ordre bloquaient l'accès par la passerelle pour l'Encan, lieu ducongrès de la PEEP qui avait invité Darcos pour l'ouverture.

1èreagression: Nous faisions face aux policiers lorsque 5 minutes plustard, sans aucune raison, sans sommation, sans le moindre scrupule lepolicier le plus en vue sur les photos et tenant en main unvaporisateur de lacrymogène, l'a utilisé contre nous, il l'a dirigé surnos visages et à bout portant. Il y avait des enfants dans la manif etdes personnes âgées mais cela n'a pas semblé l'émouvoir.
2èmeagression: Une manifestante (avec un dossard jaune sur les photos)ayant emprunté la passerelle pour nous rejoindre, passe près despoliciers, ils l'empoignent, la gaze et la jette très violemment àterre. Une dame se baisse pour l'aider à se relever, elle se fait gazerà son tour à bout portant.
3ème agression: Alors que nous sommesproches des barrières, le policier en question en a profité pour vidersa bouteille de gaz sur nous toujours à bout portant (voir photo avecle jet de gaz et les mains encore sur la barrière). Nous nousdispersons le temps de reprendre notre respiration et de calmer laviolente douleur aux yeux. Lorsque je reviens je vois un homme de 72ans à terre, pris d'un malaise après le gazage, je lui prends son poulsqui est rapide et irrégulier. Les pompiers sont appelés, nous leplaçons en PLS en attendant leur arrivée, ils le conduisent à l'hôpital(voir photo). Il en ressortira heureusement en début d'après midi unefois le malaise passé.
Nous sommes tous profondément choqués par cetexcès de violence, de zèle, d'agressivité face une manifestation trèspacifique composée majoritairement d'enseignants et de professeurs desécoles en formation.
Un dispositif vertigineux de policiers, decars de CRS, armés jusqu' aux dents nous accueillaient à chaquecarrefour munis ou non de lacrymogène.
Aujourd'hui nous  constatonsque ce sont les policiers qui provoquent les manifestants, y comprislorsque ceux-ci sont calmes et  pacifistes. Ce type de pratique remeten question nos droits et notamment celui de manifester. Certainspoliciers n'hésitent pas à mettre nos vies en danger en nous attaquantde la sorte. Le sentiment d'impunité qui est le leur doit nous alerteret nous obliger à renforcer notre vigilance. Ne les laissons surtoutpas prendre le dessus, soyons toujours plus nombreux à nous faireentendre pour la sauvegarde de nos droits républicains et de notresystème démocratique.
Un de nos collègues était dans la salle ducongrès et a pu entendre le discours de Darcos, empreint de haine et demépris pour les manifestants. Il n'a pas hésité à utiliser le MENSONGEpour discréditer notre manifestation. Il a affirmé que nousmanifestions pour empêcher le congrès de la PEEP de se tenir, que nousétions des centaines, que le mouvement de Ségolène Royal "désird'avenir" avait affrété des bus pour nous rejoindre et que la FCPEavait appelé à cette manif. TOUT EST FAUX !!! Nulle volonté d'empêcherla tenue du congrès. Personne du PS, pas de FCPE, et juste au plus grosde la manif  environ 200 personnes.
Honte à eux, Honte au gouvernement, Honte à Sarkozy et aux policiers aux ordres, aveuglément, jusqu'où ?
Continuons à nous mobiliser pour défendre la liberté d'expression et la démocratie, A bientôt dans la rue !
Je suis prête à porter plainte avec ceux qui le souhaitent [pour ce faire, prendre contact à partir de Poolp].

- Lire aussi "Au large, la manifestation" publié sur Sud-Ouest.com. (lire surtout les commentaires).

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Sur le site du collectif Poolp: 

Les violences policières, la répression policière et judiciaire, engénéral et contre le mouvement d'opposition aux réformes universitairesen particulier, s'intensifient. Il est hélas difficile de relayerexhaustivement  les informations à ce sujet. Plusieurs blogs, sites oucollectifs s'y efforcent cependant, notamment : Fabula, SLU, Universités et universitaires en lutte, un collectif de Paris 5 qui a ouvert un livre noir des violences policières ... Sur les violences policières et autres "bavures" récentes (à Londres, Strasbourg, Bastia), voir aussi cet article de Rue 89 (avec videos), ainsi que le bulletin Résistons ensemble (n°74, avril 2009) sur Mille Babords.
Consulter aussi sur Poolp, la rubrique Répression(s).