Questions de société
Répression administrative (Strasbourg): témoignage (09/06/09)

Répression administrative (Strasbourg): témoignage (09/06/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Voir aussi: Strasbourg: répression administrative contre un biatoss militant (juin 2009)

Répression administrative : témoignage édifiant à Strasbourg.

Message édifiant reçu sur la liste de discussion de la coordination nationale des universités.

J'en profite pour parler de mon propre cas.
J'ai été pas mal mobilisé durant les grèves et actions entre janvier et avril dernier.
J'ai participé à 5 ou 6 CNU, et en ai organisé une à Strasbourg avec l'aide de quelques enseignants (je suis Biatos)
A la fin du mouvement Strasbourgeois, j'ai très rapidement été touché par une répression hiérarchique.
Il est vrai que je faisais partie des acteurs principaux du mouvementlocal, et  que j'avais réussi à organiser de nombreuses AG Biatos assezconséquentes (quelques fois 150 personnes, ce qui était historique àStrasbourg, puisqu'aucun Biatos n'avait jamais été engagé dans unmouvement de contestation local)
Je suis responsable administratif. Mon Directeur est venu me voir pourme conseiller de collaborer afin de changer de poste, sinon on meforcerait à partir en faisant « des papiers contre moi ». Il mefallait, d'après lui, un poste plus technique et plus cadréhiérarchiquement. J'ai refusé bien entendu ce chantage. Mon Directeurest revenu à la charge en me mettant en cause devant tout le service.J'ai tenu bon. La semaine suivante, changement de stratégie : « noussommes partie sur de mauvaises bases, en fait nous avons découvert vosgrandes compétences professionnelles et nous voulons vous proposer unposte plus en adéquation avec vos grandes compétences »

J'ai été convoqué chez la DRH. Deux syndicalistes m'ontaccompagné.  Il m'a été proposé 2 postes : un en lycée (une vraiepromotion !!!!), l'autre comme adjoint au chef de bureau marchéspublics en services centraux (sous le chef de département, sous leDirecteur de la direction financière, sous le secrétaire généraladjoint, sous le secrétaire général…et ouais nous sommes universitéLRU), un poste effectivement plus cadré hiérarchiquement et plustechnique (en ce moment je suis responsable administratif d'une UFRPhysique, 1000 étudiants, 270 enseignants, 70 biatos avec les labos ;je n'ai qu'un supérieur hiérarchique, le Directeur de la composante, etbien entendu le secrétaire général et le président de l'Université)

Ils veulent ou me dégager de l'université ou tout au moins êtresûrs que je ne sois pas à un poste politique où je pourrai avoir desinfos stratégiques.
J'ai refusé immédiatement ces postes. S'en est alors suivie une attaqueprofessionnelle en règle (« sans lien avec la grève », me fut-ilassuré), faite de rumeurs et prétendus commérages

Depuis, je suis placardisé. Mes collaborateurs ont reçu ordre dene plus me mettre en copie de leurs mels, et de ne plus me donnerd'informations. Des groupes de travail, des réunions, se fontconstamment sans que j'en sois informé.

Aujourd'hui, le dernier dossier que j'avais en charge m'a été retiré.

J'attends la suite

Des syndicats ont proposé de négocier avec la direction qu'ilsme placent dans un autre poste à responsabilité et salaire équivalent,et seulement si cette demande était refusé de réagir aux pressions quime sont faites.
Je me permettrai de continuer à vous tenir informé des pressions etmenaces qui me sont faites, au lendemain de la grève, « sans aucunlien, bien évidemment, avec celle-ci »

Et vive l'entreprise universitaire.”