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Représentations du corps dans les sciences humaines et sociales (Bucarest)

Représentations du corps dans les sciences humaines et sociales (Bucarest)

Publié le par Marc Escola (Source : Elena Ion)

Représentations du corps dans les sciences humaines et sociales

Le corps a influencé l’imaginaire des artistes ou des scientistes dès l’Antiquité et jusqu’à nos jours, la notion subissant des modifications en fonction de l’espace mental de chaque époque. Si pour les antiques il était synonyme de la matière et de la faiblesse, en s’opposant à l’esprit et aux vertus, modèle qui s’est propagé jusqu’au Moyen Age, pour l’homme de la Renaissance la suprématie de l’esprit est abandonnée, en faveur de l’étude de la matière. Ainsi, il commence à déchiffrer la morphologie interne du corps, ou il se penche sur l’étude de l’extérieur en essayant de comprendre les malformations ou la maladie. La fascination pour le corps charnel continue jusqu’au XX ème siècle, quand Charcot et Freud sont attirés par la partie invisible du corps et ils découvrent le rôle de l’inconscient. La naissance de la psychanalyse a marqué l’imaginaire corporel, la pudeur excessive étant remplacée par les émotions et l’érotisme, qui ont déclenchée l’orgie moderniste de Baudrillard. Après la Deuxième Guerre Mondiale et l’apparition des régimes totalitaires, qui abolissent la propriété individuelle et la vie privée, les notions de corps et de corporéité reçoivent des nouvelles acceptions. Ainsi, le corps intime est dissous en faveur du corps social, du corps – masse. En dépit de ce changement de perspective, l'homme comprend que le corps reste l'unique possession palpable, qu’il est une réalité à raconter et pas à décrire, sur laquelle on peut expérimenter la liberté intérieure. Mais, le corps est également conçu comme un moyen d’exprimer non-verbalement des vérités interdites par la censure. Par exemple, à l’époque communiste, le corps, soumis aux excès alcooliques et sexuels, aide à créer l'illusion de la  désinhibition, de la liberté portée à l'extrême. Maintenant, le défi de l’écrivain est celui de trouver une méthode d’écriture et d’analyse littéraire (la somatographie), qui lui permet de s’échapper aux rigueurs linguistiques pour rendre la sensation même. Cette vision s’oppose à l’image du corps du monde capitaliste, marqué par la schizophrénie, pour laquelle le corps n’est qu’un objet, une machine-désir (Deleuze, Guattari), jamais satisfait.

Quant au posthumanisme, il semble récupérer la curiosité pour l’étude médicale du corps, en analysant cette fois-ci l’augmentation du corps par la technologie prothétique. Des artistes comme Stelarc, fascinés par les découvertes médicales, testent les limites du corps, justement pour comprendre la relation de l’homme avec cet objet ambivalent qui est la prothèse.

Vu que, de nos jours, les concepts de corps et de corporéité soient intensément débattus, le premier numéro de la revue Doc.Eu se propose de réfléchir autour de ces notions qui n’ont pas encore épuisé leurs ressources.

Les axes de réflexion sont :

Représentations du corps dans la littérature et les arts Le corps comme marqueur du discours Corps social/corps individuel La maladie et les métamorphoses du corps

Modalités de soumission :

Les articles, rédigés en français, anglais ou roumain, comporteront maximum 8000 signes et ils seront accompagnés par une notice biographique de 5 lignes (comprenant le nom, l’appartenance institutionnelle et l’adresse électronique). Les normes de rédaction seront délivrées à la demande des intéressés. Les articles doivent nous parvenir jusqu’au 14 août 2017 à : doc.eu2018@gmail.com 

Calendrier :

Réception de l’article : 14 août 2017 au plus tard

Transmission de l’avis motivé : 15 septembre 2017

Publication du numéro : octobre 2017

  • Responsable :
    Doc.Eu
  • Adresse :
    Bucarest, Roumanie