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Représentations de la mer dans le monde hispanique : XVIème - XVIIIème  siècle

Représentations de la mer dans le monde hispanique : XVIème - XVIIIème siècle

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Lise Demeyer)

Représentations de la mer dans le monde hispanique : XVIème - XVIIIème  siècle

Journée d’étude – vendredi 16 mars 2018

Université du Littoral Côte d’Opale – UR HLLI

Comité organisateur :

Lise Demeyer (PRAG, HLLI), Florence Madelpuech-Toucheron (MCF, HLLI)

 

Dans le prolongement des manifestations déjà organisées au sein de l’HLLI autour de la thématique de la mer, et dans le cadre des activités transdisciplinaires du laboratoire sur l’espace littoral, nous souhaitons réfléchir plus précisément sur les représentations maritimes dans le monde hispanique à l’époque coloniale.

Notre journée d’étude, qui se tiendra le 16 mars 2018, souhaite étudier les différentes représentations de la mer (entendue aussi comme océan) depuis sa définition géographique jusqu’à sa représentation dans les arts du monde hispanique.

La période envisagée s’ouvre avec les grandes découvertes de la Renaissance et s’étend  jusqu’au Siècle des Lumières, avant que la sensibilité romantique n’investisse cet espace d’un lyrisme particulier. Elle correspond approximativement à l’époque de l’empire colonial espagnol où, par exemple, la notion d’outre-mer (ultramar) se développe.

Lieu de communication et de conflits, objet d’un savoir scientifique et de représentations artistiques, la mer ne cesse d’interroger et d’inspirer les hommes de la péninsule ibérique et de l’Amérique hispanique. La présence maritime influence-t-elle la production artistique ? La représentation de la mer est-elle différente depuis l’Espagne ou depuis ses territoires ultramarins ? Comment évoluent les projections fantastiques portées sur la mer jusqu’à l’époque médiévale à partir des connaissances nouvelles sur l’Océan Atlantique et les nouveaux territoires ?

La réflexion engagée pourra être menée du point de vue de l’historien, mais aussi selon une perspective artistique (littérature, peinture, sculpture).

Trois axes sont ainsi proposés pour orienter la réflexion :

1. La mer comme élément géographique et politique : à partir de différentes sources (récits de voyage, chroniques, journaux de bord (bitácora), cartographie (scientifique et/ou espace mental), projet de budget d’expédition…), on s’interrogera sur la mer comme élément naturel qu’il faut traverser pour aller d’un point à un autre et sur les implications matérielles que cela entraîne. Mais on analysera également les raisons pour lesquelles on navigue. La dimension politique de ces expéditions et les enjeux de pouvoir(s) qu’elles révèlent seront ainsi examinés. On pourra envisager également la mer en tant que lieu de/en mouvement(s), espace de déplacement, de découverte et d’échange. Comment la mer devient à cette époque coloniale l’espace précurseur de la mondialisation ? La guerre sur mer implique-t-elle d’autres enjeux ? Est-elle le lieu où se cristallisent les crises internationales, où se joue le tracé de nouvelles frontières ? Peut-on déjà y voir le seuil périlleux des immigrations intercontinentales ? Ces échanges maritimes nouveaux modifient-ils économiquement, culturellement et socialement les villes portuaires (pensons aux tiendas de ultramar) ?

 

2. La mer comme thème (source d’inspiration) : les arts se font souvent caisse de résonance de l’actualité historique et il faudra analyser comment ils peuvent faire écho à ces conflits politiques maritimes en représentant la mer. Mais la mer ne revêt-elle pas en elle-même un certain protagonisme dans différentes œuvres en littérature (roman, poésie, nouvelle, théâtre), en peinture et en sculpture, au-delà du simple élément ornemental ou décoratif ? Certaines époques lui ont-elles accordé plus d’importance que d’autres ? Il serait également intéressant de voir comment le théâtre en particulier rend compte de la mer qu’il ne peut pourtant pas représenter matériellement sur scène. Existe-t-il néanmoins des comédies « marines » ? Par ailleurs, peut-on établir une relation entre le lieu de production de ces « œuvres marines » et la situation géographique de ces lieux, selon qu’il s’agisse d’une zone côtière ou non ? En prose, que nous dit la figure du pirate, par exemple, sur l’imaginaire de la mer développé dans les fictions ? La problématique de ce qu’on appelle désormais le commerce triangulaire est-elle traitée ?

 

3. La mer et l’au-delà (imagination/spiritualité/symbolisme): selon le degré de connaissances scientifiques, l’homme n’a pas regardé la mer de la même façon. Elle est tantôt objet de fantasmes traduisant un appétit conquérant ou parfois source d’inquiétudes, peuplée de créatures imaginaires. Quelles traces avons-nous de cette lecture ? Il faut aussi se demander si la mer a été investie de croyances ou fait l’objet de culte, comme l’est la terre pour les indiens (Pachamama, Coatlicue, madre tierra, etc.). Existe-t-il une dévotion particulière pour des saintes ou des saints liés directement à la mer, que l’on invoque avant les grandes traversées ou que l’on retrouve associés aux saints patrons de telle ou telle ville (par exemple, la figure de Santiago, de San Pedro et San Pablo à Jaramijó en Equateur)? Y-a-il des fêtes populaires également liées à la mer ou connaît-on des lieux de pèlerinage situés sur le littoral (Santa marinera à Valence, Virgen del Carmen, patrona de marineros à San Fernando, Santiago de Compostela)? On pourrait également étudier la présence d’éléments marins comme la coquille, symbole des pèlerins, dans les retables et les statues, et même dans des ensembles architecturaux éloignés du littoral.

 

Cette journée d’étude est le premier volet d’une réflexion pluridisciplinaire qui donnera lieu à un colloque international au printemps 2019.

Les propositions de communication, de 1500 signes maximum et accompagnées d’une brève biographie de leur auteur, seront reçues jusqu’au 10/12/2017  à :

lisedemeyer@hotmail.fr et ftoucheron.ulco@icloud.com

Les communications, en français et en espagnol,  ne devront pas excéder les 25 minutes.

Des informations sur les modalités pratiques seront données ultérieurement aux communicants.

La rencontre se tiendra sur le site de Boulogne-sur-Mer (ULCO)

 

Comité scientifique :

Jacqueline Bel, Professeur des Universités, Université du Littoral Côte d’Opale.

José Manuel Camacho, Catedrático, Universidad de Sevilla.

Florence Dumora, Maître de Conférences, Université de Reims Champagne-Ardenne

Michèle Guillemont, Professeur des Universités, Université de Lille 3

Alexandra Merle, Professeurs des Universités, Université de Caen Normandie.

Isabelle Pouzet, Maître de Conférences, Université du Littoral Côte d’Opale.

  • Responsable :
    Lise Demeyer
  • Adresse :
    Université du Littoral