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Représentation, reconnaissance et identité culturelle. Le lien social à l'épreuve de la pluriculturalité

Représentation, reconnaissance et identité culturelle. Le lien social à l'épreuve de la pluriculturalité

Publié le par Florian Pennanech (Source : Sébastien Rouquette)

Appel à communication :

Représentation, reconnaissance et identité Culturelle.

Le lien social à l'épreuve de la pluriculturalité

Colloque 26 et 27 novembre 2009

Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand II)

L'objet de ce colloque pluridisciplinaire portant sur les notions de représentation, reconnaissance et identité culturelle invite à s'interroger sur un double mouvement.

Avec la montée de l'individualisme et le brassage des populations de nos sociétés de communication pluriculturelles, les constructions identitaires sont d'une part revendiquées comme plurielles, y compris chez un même individu : identité de genre, « ethnique », religieuse, professionnelle, territoriale, sociale, nationale, etc.

Plurielles et plus complexes, ces questions de reconnaissance, de représentation d'identités culturelles sont d'autre part perçues comme des enjeux à l'importance croissante.

Des enjeux individuels quand il s'agit de la construction de l'image  de soi et de l'autre, de l'identité culturelle revendiquée et perçue, une construction qui peut refléter une opposition ou une correspondance.

Des enjeux collectifs qui concernent la production des catégories identitaires, en particulier stigmatisantes, et au-delà de leur représentation dans les médias ou dans la société civile et politique

L'objectif de ce colloque pluridisciplinaire (information/communication, interculturel, sociologie, etc.) est donc d'aborder ces questions selon quatre approches complémentaires :

Axe 1 : production et représentation de minorités visibles et invisibles

La question de la diversité culturelle est publiquement posée depuis une vingtaine d'années dans les médias de masse (Guy Lochard, 2006).

Elle prend le plus souvent la forme de questionnements à partir d'une notion marquée (Martinello, Marco, 2006), celle de « minorités visibles ». La promotion de ce terme par plusieurs associations militantes vise à mettre au centre du débat public la question de la représentation de population « non-blanche » dans les médias[1].

Parallèlement, si de multiples études ont démontré que les médias offraient en effet un miroir déformant de la société, quels que soient les programmes, celles-ci ont également montré combien ces distorsions étaient diverses : (Malonga, Marie-France, 2000 et 2006 Rouquette, Sébastien, 2001 ; Coulomb-Gully, Marlène, 2007, etc.). Le dernier rapport établi à la demande de l'INA et du CSA en précise l'ampleur pour les médias audiovisuels[2].

Ainsi, « la part des personnes vues comme arabes (2%), asiatiques (2%) ou autres est particulièrement faible relativement à celle des personnes vues comme noires (8%) ». Mais c'est également vrai de la culture populaire : les employés 16% au lieu de 30%) et « les ouvriers ne représentent que 2% de la population du corpus étudié » (au lieu de 23%). C'est aussi vrai de la sous-représentation des femmes, etc.

En quels termes ces questions de mises en visibilité ou invisibilité de communautés sociales, culturelles ou identitaires se posent-elles dans les différents médias ? Qui et de quelle manière s'exprime-t-on sur le concept de colorblindness ?

Pourquoi, dans une société pluriculturelle, certaines revendications identitaires sont-elles plus mises en avant que d'autres ? Quels facteurs expliquent ces différences ? En quoi la fragmentation de l'espace médiatique change-t-il la donne ? Faut-il traiter ces questions reposant sur des clivages entre individus et groupes sociaux de manière séparée ou au contraire conjointe ?

Axe 2: image de l'autre : entre stéréotype et reconnaissance

La question de la diversité culturelle se pose également à travers celle de la reconnaissance de l'image de l'autre. Elle est généralement conçue à travers des stéréotypes. Les stéréotypes ont deux versants. D'un côté, « organise l'identification/inclusion de l'individu à une collectivité de valeurs communes et l'altérisation/exclusion des autres ». De l'autre « le stéréotype facilite la communication, tout en économisant de longues répétitions de choses déjà assimilées, et contribue à faciliter l'échange d'informations, car le degré de redondance en est élevé ; l'effort d'assimilation intellectuelle que doit faire le récepteur en est réduit grâce aux processus automatisés de réflexion implicite » (Boëtsch, Gilles et Villain-Gandossi, Christiane, Hermès, 2001)

C'est en répondant à ces questionnements que nous pourrions mieux comprendre un tel phénomène : quelle est l'importance des stéréotypes dans la définition de l'image d'autrui ? La fragmentation des identités individuelles se traduit-elle par une multiplication des stéréotypes à travers ses moeurs, ses valeurs, usages, fêtes et religion… ? Dans quels cas s'approprie-t-on des clichés et des stéréotypes sur l'Autre ? De quelles façons évoluent-ils ?

Dans une société pluriculturelle, Comment des cultures peuvent-elles résoudre les situations de tensions ? Commet comprendre l'autre dans sa diversité et sa différence ?

Axe 3 : quelle reconfiguration du lien social dans des sociétés pluriculturelles ?

Un troisième enjeu entraîné par cette dimension pluriculturelle de notre société touche à la reconfiguration du lien social.  Comment, dans le cadre d'une société pluriculturelle, les hommes arrivent-ils à faire tenir ensemble la communauté qu'ils composent (Supiot, Alain, 2005) ? Comment la sociabilité prend-elle, dans la pratique, en compte la dimension pluriculturelle de nos sociétés ? Voit-on émerger, ici ou là, les prémices d'un lien social qui dépasserait le clivage entre multiculturalisme et républicanisme (Dacheux, Eric, 2008) ? De nouvelles formes de régulations sociales émergent-elles ?

Axe 4 : organisations sociales et solidaires et diversité culturelle des publics

Il est enfin intéressant d'étudier comment se déploient ces questions dans un domaine plus circonscrit de la société civile ou politique. A cet égard, la façon dont les organisations de l'économie sociale et solidaire sont confrontées à la question de la diversité culturelle de leurs publics offre un terrain d'analyse particulièrement intéressant. Via des fondations, des associations, des mutuelles, des coopératives, les organisations de l'économie sociale et solidaire cherchent à replacer « l'homme au coeur du système économique en innovant et en favorisant l'entreprenariat collectif ». Comment ces organisations, dans leurs pratiques quotidiennes, prennent-elles en compte la diversité culturelle des publics auxquels elles s'adressent ? Par quelles modalités mettent-elles en place des espaces publics de proximité ?

Bien entendu, pour chacun de ces axes, les travaux portant sur des expériences menées dans d'autres aires géographiques que l'Union européenne sont les bienvenus.

► Dates et lieu

26 et 27 novembre novembre à l'université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand II)

Lieu de la Conférence

MSH de Clermont-Ferrand, 4 rue Ledru, 63057 Clermont-Ferrand

► Planning

Dates à retenir
6 juin 2009 : date limite de réception des propositions de communication
29 juin 2009 : retour des évaluations au(x) auteur(s)
12 septembre 2009 : envoi des textes définitifs
26 et 27 novembre 2009 : colloque

►Procédure de soumission des communications

les propositions sont à envoyées soit à :

habib.boussadia[@]univ-bpclermont.fr (remplacer [@] par @)

sebastien.rouquette[@]univ-bpclermont.fr (remplacer [@] par @)

Nom - Auteur principal

Autres auteurs

Institution

Fonction

Adresse

Courriel

Axe

Titre de la communication

Mots clés

Résumé (5000 signes)

► Validation et publication

Les textes seront lus en double aveugle par le comité scientifique et seront publiés sur internet, sous format PDF sur le site du colloque, sous formes d'archives ouvertes validées

Par ailleurs, le comité d'organisation envisage de réaliser un projet d'ouvrage collectif. Le comité d'organisation du colloque se réserve le droit de faire le cas échéant une sélection dont le choix sera effectué ultérieurement de manière collégiale.

► Responsables scientifiques du colloque

Habib Boussadia (Docteur en lettres, Université Blaise Pascal)

Sébastien Rouquette (MCF, communication, Université Blaise Pascal)

►Comité scientifique :

Éric Agbessi : (MCF, anglais, Université Blaise Pascal)

Louis Bavent (MCF, psychosociologie, Université Blaise Pascal)

Éric Dacheux (PR, UFR LACC, communication, Université Blaise Pascal)

Gloria Maffet (MCF, espagnol, Université Blaise Pascal)

Dana Martin (MCF, allemand, Université Blaise Pascal)

Arnaud Mercier (PR, Communication, Université de Metz)

François Jost : (PR, Communication, Université Paris III)

Maguy Pothier (PR, Linguistique, Université Blaise Pascal)

Pierre-André Tremblay (PR, dpt. Sciences humaines, Université du Québec à Chicoutimi)

► Comité d'organisation

Webmaster du colloque : Souad Touhami (ATER, communication, IUT Roanne Université Blaise Pascal)

Lamia Badra (MCF, UFR Lettres, Université Blaise Pascal, communication)

Agnès Bernard (Docteur en communication, service de communication de la ville)

Cécilia Brassier-Rodrigues (MCF, communication, UFR LACC, Université Blaise Pascal)

Alain Bussière (PRAG, sciences sociales, UFR LACC Université Blaise Pascal)

Tourya Guaaybess (MCF, communication, IUT Montluçon, UBP)

Ahmed Ghouati (MCF, communication, IUT Clermont-Ferrand I)

Clémentine Raineau (Docteur en anthropologie, MSH Clermont-Ferrand)

Hélène Guyot-Sander (MCF, allemand, UFR LACC Université Blaise Pascal)

Jean-Jacques Thibon (MCF, arabe, UFR LACC Université Blaise Pascal)

Bénédicte Sisto (MCF, anglais, UFR LACC Université Blaise Pascal

► Frais d'inscription
Participation professeur, maître de conférences et professionnels : 40 €
Taris étudiants dont Doctorants: 20 €
Pour les modalités d'hébergement, merci de contacter le comité d'organisation


[1] Minorité visible étant alors l'expression codée de minorités culturelles « ethniques », « raciales » ou d'immigration ; selon un mécanisme d'euphémisation étudié par Perry Anderson (2004) à partir de la notion de société multiculturelle.

[2] Rapport de novembre 2008,  dir. Eric Macé, corpus d'une semaine de télévision en février 2008