Questions de société
Rentrée 2010 : le rapport qui contredit Luc Chatel (màj 19/09/10)

Rentrée 2010 : le rapport qui contredit Luc Chatel (màj 19/09/10)

Publié le par Bérenger Boulay

32 élèves en 6e dans un collège (voir ici), suppression de l'Education civique faute de moyens (voir là), etc. Petits tracas de rentrée?

Un rapport interne sur la rentrée 2010 dépeint une situation bien plus sombre que celle affichée par le ministre: crédits de fonctionnement insuffisants, rabotages de la formation des profs, manque de remplaçants, malaise des cadres, etc. Un article de Louise Fessard (Mediapart) présente le texte intégral du rapport "confidentiel" du MEN, issu de l'IGAENR [Inspection générale de l'administration de l'Education nationale et de la Recherche].

 Sur le site du Café Pédagogique : Verbatim. Si la lecture d'un rapport de l'inspection générale peut sembler a priori aride au commun des mortels, le nouveau rapport interne rendu public par de nouvelles fuites et publié par Médiapart est d'un grand intérêt. Cela, quelle que soit votre catégorie. Que vous soyez administrative désespérée des bugs de Chorus, enseignant agacé de travailler dans trois établissements, prof d'école se demandant pourquoi la formation continue disparaît, stagiaire effaré par son entrée dans le métier, ou inspecteur d'académie inquiet devant l'incapacité de ses services à répondre aux exigences du service public, la dernière synthèse de l'Inspection générale (IGAENR) sur la rentrée 2010 a au moins un chapitre écrit pour vous. Son mérite sera de conforter votre sentiment : oui, tous les étages de la maison Education Nationale sont en voie de délabrement, suite à l'inconséquence, la vue à court terme et l'aveuglement idéologique de ceux qui conduisent une politique qui ne mène nulle part. A telle point que les commentaires sont superflus, tant les extraits sont signifiants. Lire la suite.

Dimanche 12 septembre, sur RTL, Luc Chatel, a répondu avoir tenu compte de ce rapport : «Nous sommes intervenus pour que la rentrée se passe bien», a assuré le ministre, expliquant que le document «avait pour vocation de m'alerter sur d'éventuelles difficultés dans l'organisation de la rentrée (mais) ne décrit pas la situation actuelle». Tout le monde y croit...

Rentrée scolaire : le rapport qui contredit Luc Chatel - Louise Fessard, Mediapart, 10 septembre 2010

http://www.mediapart.fr/journal/france/100910/rentree-scolaire-le-rapport-qui-contredit-luc-chatel

Mediapart publie un rapport interne, destiné au ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, sur la rentrée scolaire 2010. Ce rapport de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR), daté de juillet, montre que le tableau rose dépeint par Luc Chatel lors de sa conférence de presse du 30 août, où il avait réussi à ne pas citer une seule fois les 16.000 suppressions de poste de la rentrée, était, pour rester poli, un pur exercice de communication.

Les retours des correspondants académiques synthétisés par trois inspecteurs généraux de l'IGAENR révèlent des administrations locales aux abois, dont les crédits de fonctionnement ne suffiront même pas à finir l'année 2010. Si la rentrée est « techniquement réussie » grâce « au savoir-faire technique des rectorats et des inspecteurs d'académie », les inspecteurs généraux tirent la sonnette d'alarme face à des restrictions budgétaires « qui vont créer des tensions et préparent assez peu l'avenir ».

Lire la suite sur le site de Mediapart ou sur SLU.

Voir aussi l'article de Laurent Mouloud sur le site de L'Humanité et celui de Véronique Soulé sur celui de Libération.

Nouvel Obs.com publie également quelques extraits du rapport en question:

Un rapport de l'Education nationale pointe les failles de la rentrée scolaire

En collèges et lycées, où "le recrutement de professeurs titulairesest à peine suffisant pour couvrir les postes à pourvoir", des"tensions" sont "prévisibles dans la continuité des difficultésrencontrées" en 2009/2010: "titulaires remplaçants insuffisants danscertaines disciplines", "davantage de postes partagés entre plusieursétablissements", plus de vacataires, etc.

Le rapport souligne que les recteurs "doivent accueillir 25.000élèves en plus avec l'équivalent de trois ou quatre mille emplois enmoins'". Au total, ce sont 16.000 postes qui sont supprimésdans l'éducation nationale en 2010, mais la plupart concernent despostes de stagiaires, supprimés par la réforme de la formation desenseignants.

En départements, "la tension dans les services administratifs" est"très sous estimée par l'administration centrale", alors que lesacadémies deviennent "l'échelon de gestion majeur du système", "pour lemeilleur et pour le pire".