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Rendre accessible le théâtre étranger (XIXe siècle-XXIe siècle) : traduire, adapter, réécrire, commenter, programmer, mettre en scène

Rendre accessible le théâtre étranger (XIXe siècle-XXIe siècle) : traduire, adapter, réécrire, commenter, programmer, mettre en scène

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Ariane FERRY)

Rendre accessible le théâtre étranger (xixe – xxie siècles) :

traduire, adapter, réécrire, commenter, programmer, mettre en scène.

 

18 – 19 – 20 mars 2014

Université de Rouen

Cérédi

 

Comité d’organisation : Ariane Ferry et Marianne Bouchardon

Appel à communication

En octobre 2012, a été publié chez Verdier le premier tome de l’Histoire des traductions en langue française (Jean-Yves Masson et Yves Chevrel dir.). Ce volume, consacré au xixe siècle, a été dirigé par Yves Chevrel, Lieven d’Hulst et Christine Lombez. Un volume consacré au xxe siècle est en préparation sous la direction de Jean-Yves Masson et Bernard Banoun, ainsi que deux autres volumes sur les périodes antérieures. Différents colloques ont accompagné et continueront à accompagner les avancées de ce chantier (par exemple « L’Année 1886 » Tours, octobre 2010, et « L’Année 1936. Traductions et retraductions vers le français », Tours, mars 2013).

Les recherches entreprises à propos des traductions de théâtre au xixe siècle ont été pour les différents collaborateurs du chapitre que j’ai dirigé avec Sylvie Humbert-Mougin l’occasion de vérifier que la question de l’accessibilité du théâtre « étranger » – par la langue autant que par la dramaturgie – était reposée régulièrement par ceux-là mêmes qui en assuraient la traduction, la promotion ou la critique. De là est née l’idée de contextualiser et d’interroger plus précisément ce qui fait qu’une œuvre dramatique pouvait être évaluée, désignée comme difficile d’accès parce que étrangère à l’horizon d’attente du public, français notamment.

Marianne Bouchardon et moi-même vous proposons donc de partager cette interrogation dans le cadre d’un colloque organisé à l’Université de Rouen par le Cérédi – dont l’un des axes de recherche est « l’accès au texte » – en mars 2014.

Le comité scientifique constitué par nos soins se compose des personnalités suivantes :

Bernard Banoun (Université Paris IV-Sorbonne) ; Yves Chevrel (Université Paris IV-Sorbonne, Professeur émérite) ; Michelle Cheyne (USA, University of Massachusetts-Dartmouth) ; Sylvie Humbert-Mougin (Université François-Rabelais, Tours) ; Sylvain Ledda (Université de Nantes) ; Tanel Lepsoo (Estonie, Université de Tartu) ; Monique Le Roux (Université de Poitiers) ; Daniel Mortier (Université de Rouen) ; Jean-Yves Masson (Université Paris IV- Sorbonne) ; Florence Naugrette (Université de Rouen) ; Jean-Claude Yon (Université de Versailles Saint-Quentin).

L’objectif de ce colloque sera de pouvoir appréhender plus précisément cette question de l’inaccessibilité, supposée ou affirmée, du théâtre étranger et d’étudier les réflexions développées autour de la possibilité de le rendre accessible. Seront considérées les pratiques d’écriture et de promotion mises en œuvre pour transférer, d’une aire linguistique et culturelle à une autre, des œuvres dramatiques étrangères et les faire découvrir à un nouveau public.

Tout en prenant largement en compte le travail de traduction des pièces de théâtre dont le développement, au xixe siècle, puis au xxe siècle, est passé par diverses stratégies pour rendre accessibles des œuvres dramatiques envisagées comme différentes sur le plan linguistique, mais aussi esthétique ou idéologique, ce colloque se fixera comme objectif d’examiner, en France principalement, mais aussi dans d’autres pays, diverses pratiques visant à rapprocher le théâtre étranger d’un public nouveau.

Plusieurs axes de réflexion seront envisageables :

·      L’objet « théâtre étranger » : est-il possible de cerner, de définir, ce qui peut être qualifié de théâtre étranger à un moment historique donné dans tel ou tel espace linguistique ou culturel ? Le théâtre médiéval et le théâtre antique sont-ils perçus comme un « théâtre étranger » ? Shakespeare est-il aujourd’hui encore considéré comme « étranger » ? Comment la notion de répertoire s’est-elle progressivement élargie au théâtre étranger ?

·      La défense du théâtre étranger par les traducteurs (préfaces, presse ...) et les préfaciers : le traducteur devient au cours du xixe siècle un passeur, un médiateur, un introducteur, un avocat des œuvres dramatiques qu’il traduit et présente au public. Une certaine catégorie de traducteurs (les universitaires et les écrivains reconnus en particulier) s’est fortement impliquée dans la promotion du théâtre étranger en rédigeant des notices ou préfaces accompagnant leurs traductions, ou la traduction assumée par un de leurs proches au moment de la publication (voir : les notices de la Collection des Chefs-d’œuvre des théâtres étrangers publiée par Ladvocat à partir de 1822 ; la longue préface de Victor Hugo précédant la traduction des pièces de Shakespeare entreprise par son fils), ou en faisant paraître des articles dans la presse spécialisée comme Maurice Rémon dans L’Art du théâtre.

·      Le rôle des éditeurs et directeurs de collection : on vient d’évoquer la grande entreprise de Charles Ladvocat qui a ouvert l’ère des grandes traductions du théâtre étranger en France dans les années 1820, mais l’examen du travail d’autres éditeurs pourrait s’avérer intéressant. L’Arche, fondée en 1949 par Robert Voisin, a par exemple constitué un catalogue très riche en pièces étrangères – Bertolt Brecht, Edward Bond, Martin Crimp, mais aussi Bernard Shaw, William Shakespeare, Sénèque…

·      Les modalités d’intervention sur le texte dramatique importé : imitation de pièces étrangères, adaptation pour des représentations, passage d’un genre à un autre, réécritures, commande de nouvelles traductions.

·      L’enseignement : comment a-t-on sélectionné, traduit, présenté, valorisé ou dévalorisé, représenté aussi, tel ou tel théâtre étranger dans ces deux lieux de transmission que sont l’école et l’Université ? On pourrait par exemple s’intéresser aux premiers grands cours universitaires sur les dramaturgies et théâtres étrangers, mais aussi à la place du théâtre étranger dans les programmes scolaires.

·      Le travail des metteurs en scène contemporains sur les textes de théâtre étranger et le rôle des directeurs de théâtre dans la programmation des œuvres étrangères.

·      Le rôle des institutions et des politiques culturelles dans la diffusion du théâtre étranger ; le rôle du secteur privé.

·      Les discours de réception, le discours critique sur le théâtre étranger et ses intentions : on pourra notamment recenser et analyser les articles consacrés à un répertoire ou à un dramaturge étranger dans telle ou telle revue, généraliste ou spécialisée, pour examiner et évaluer les stratégies critiques déployées pour présenter le théâtre étranger au public cible et les transformations de ces stratégies (évolution historique de ces discours, dimension idéologique, pertinence actuelle de la notion même de théâtre étranger...).

·      Quand c’est le théâtre français qui est un théâtre étranger : comment, depuis le xixsiècle, le théâtre français a-t-il été importé, traduit, représenté et représenté ailleurs dans le monde ?

Modalités

Les projets de communication pourront se rapporter à des cas précis, mais des études diachroniques et synthétiques sur les problématiques proposées seront également bienvenues.

Ils devront être envoyés au plus tard pour le 15 septembre 2013 aux deux adresses suivantes :

 

arianeferry@orange.fr   ET    mariannebouchardon@yahoo.fr

 

Ils seront examinés par le comité scientifique en octobre.