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Renaissance imaginaire : la réception de la Renaissance dans la culture contemporaine (xxe- xxie siècles)

Renaissance imaginaire : la réception de la Renaissance dans la culture contemporaine (xxe- xxie siècles)

Publié le par Cécilia Galindo (Source : Mélanie Fievet)

 

Renaissance imaginaire :

la réception de la Renaissance dans la culture contemporaine (xxe- xxie siècles)

(English version below)

 

 

EPHE/Université de Rouen, 1-2 avril 2016

 

 

Comité d’organisation

Mélanie Bost-Fievet (EPHE), Perrine Galand (EPHE), Louise Katz (EPHE, CNRS-IRHT) et Sandra Provini (CÉRÉdI/Rouen)

 

Comité scientifique

Anne Besson (Maître de conférences HDR à l’université d’Artois), Daniele Maira (Professeur à l’université de Göttingen), Gérard Milhe Poutingon (Professeur à l’université de Rouen), Jean-Charles Monferran (Professeur à l’université de Strasbourg), Isabelle Pantin (Professeur à l’École Normale Supérieure), Stéphane Rolet (Maître de conférences à l’université Paris 8), Jean Vignes (Professeur à l’université Paris-Diderot), Véronique Gély (Université Paris-Sorbonne).

 

 

Les études de réception, qui constituent aujourd’hui en France un champ de la recherche en plein essor, ont abordé largement la présence du Moyen Âge[1] et, plus récemment, de l’Antiquité gréco-latine[2] aux xxe et xxie siècles, en prenant de plus en plus fréquemment en compte les littératures de l’imaginaire et la culture populaire contemporaine. Le colloque organisé en 2012 sur L’Antiquité dans l’imaginaire contemporain : fantasy, science-fiction, fantastique[3] a notamment permis de mettre en évidence la complexité des jeux de réécriture, de citation, de détournement, et la fécondité des motifs et mythes antiques dans la construction d’univers secondaires, mais a aussi fait apparaître la Renaissance comme un jalon incontournable de la réception de l’Antiquité aux xxe et xxie siècles.

Pourtant, cette période, envisagée ici sur la longue durée, du Quattrocento à la fin du xvie siècle, n’a pas encore reçu en France toute l’attention qu’elle semble mériter et que lui accordent déjà depuis plusieurs années les recherches anglophones sur le devenir de la Renaissance anglaise[4]. La Renaissance entretient en effet avec l’idée même de réception une affinité évidente : humanistes et artistes commentent, imitent, réinventent textes, œuvres et concepts antiques et médiévaux. Nombreux sont ainsi les travaux consacrés à la réception des œuvres antiques à la Renaissance, qui font apparaître cette période comme un modèle pour le réinvestissement de sources anciennes dans la création. Mais on ne s’est encore guère intéressé à la manière dont les œuvres, les personnes, les idées de la Renaissance avaient pu informer l’imaginaire contemporain[5], et dont les œuvres des xxe et xxie siècles s’approprient ce matériau[6]. La réception de la Renaissance au xixe siècle est mieux connue, et a suscité de nouvelles études ces dernières années[7], qui ont pu à l’occasion aborder le xxe siècle[8]. L’attention s’est aussi portée, plus ponctuellement, sur la réception de tel ou tel « grand » auteur dans une perspective diachronique large : Rabelais, Ronsard et la Pléiade, Montaigne et d’Aubigné se sont vu consacrer des monographies ou des collectifs. Mais là encore, les travaux ont principalement exploré le xixe siècle[9], qui apparaît comme un point de relais majeur pour la réception contemporaine de la Renaissance.

C’est sur celle-ci cependant que nous souhaitons nous concentrer, en privilégiant la réception du Quattrocento et du xvie siècle aux xxe et xxie siècles, et en nous intéressant tout particulièrement aux œuvres de grande diffusion et à la présence de la Renaissance dans la culture populaire des cinquante dernières années, afin de dégager, dans un travail comparable à celui qui a été conduit sur les époques antérieures, les particularités de la réception de la Renaissance à l’époque contemporaine. Quels événements ont marqué l’imaginaire collectif ? Quelles caractéristiques spécifiques de la Renaissance des différents pays européens peut-on identifier dans les représentations populaires de la période ? Que reste-t-il de l’humanisme aujourd’hui ? Comment est perçue sa place dans l’histoire européenne ?

On s’intéressera, pour répondre à ces questions, à un large éventail de créations, prioritairement dans le domaine francophone, encore peu étudié : littérature, en particulier littérature dite de genre (science-fiction, fantasy, roman policier, romance) et succès de librairie, bande-dessinée, cinéma, séries télévisées, jeux (vidéo, de société, de rôle).

Trois axes de réflexion nous ont paru particulièrement féconds :

- la réception de la littérature européenne de la Renaissance.

On s’intéressera aux lectures actualisantes, aux réécritures littéraires et aux transpositions sur la scène et à l’écran des œuvres de la période – sans s’en tenir à l’auteur le plus abondamment adapté, Shakespeare. On se demandera quel type d’imitation les auteurs contemporains pratiquent : la contaminatio patiemment élaborée à partir de sources précises (réécriture futuriste de la Jérusalem libérée par François Baranger dans Dominium mundi), qui pourra donner lieu à des analyses hypertextuelles détaillées[10] ; la transposition de personnages « transfictionnels »[11] dans de nouveaux univers (Prospero et Caliban dans Olympos de Dan Simmons) ou encore la simple reprise d’éléments culturels qui, accédant au statut de mythes universels, ont gagné leur indépendance par rapport à leur période d’invention (Roméo et Juliette, de la science-fiction à la comédie musicale).

On examinera aussi les rééditions et les commentaires instrumentalisant pour une nouvelle cause des œuvres de la Renaissance devenues modèles de littérature de combat, comme la Satyre Ménippée, à la Révolution et sous la IIIe République, ou le discours De la servitude volontaire de La Boétie, régulièrement réédité en Europe dans les périodes de révolution ou de guerre. On pourra aussi se demander quelle influence les écrits de More, Machiavel ou La Boétie exercent sur la mode actuelle de la dystopie.

On pourra également s’intéresser aux fictions biographiques et aux biopics consacrées aux écrivains (Rabelais, Montaigne, Marie de Gournay…) ainsi qu’aux lectures contemporaines de penseurs humanistes perçus comme sources de notre « modernité » (Stefan Zweig, Michel Butor, Milan Kundera, Carlos Fuentes, Antoine Compagnon).

Enfin, on pourra étudier le devenir de la langue de la Renaissance, avec laquelle les écrivains francophones se sentent une affinité particulière[12], ou encore celui des jeux de langage perçus comme propres à la période, les Grands Rhétoriqueurs ayant été pris pour modèles tant par les « Incohérents » à la fin du xixe siècle que par Aragon dans ses recueils de la Résistance ou par les membres de l’Oulipo au xxe siècle. On citera aussi la recherche linguistique effectuée par Robert Merle dans sa saga historique Fortune de France, qui connut un grand succès populaire. Dans le domaine anglophone, la langue de Shakespeare est source de nombreuses expérimentations littéraires, comme la réécriture des deux trilogies Star Wars dans le style du dramaturge.

- la réception des arts et de l’imaginaire symbolique.

On cherchera à cerner notre mémoire des œuvres d’art de la Renaissance, pour laquelle le public montre toujours un engouement certain qu’indiquent tant la fréquentation des expositions que les nombreuses publicités illustrées par des tableaux renaissants, ou encore la reprise par les cinéastes de procédés de composition ou d’éclairage immédiatement reconnaissables comme renvoyant à cette période. La vigueur persistante de l’imaginaire pictural hérité de la Renaissance se repère tant dans les clins d’œil et pastiches (Bruegel dans Astérix chez les Belges) que dans les détournements d’œuvres d’art (L.H.O.O.Q.). On se penchera aussi sur la manière dont la peinture de la Renaissance (italienne et flamande en particulier) nourrit les fantasmes contemporains, comme en témoignent les nombreux polars et thrillers basés sur le mystère supposé de ces œuvres (Dan Brown, Iain Pears, Arturo Pérez-Reverte). De nombreuses fictions imaginent également la vie des peintres et les conditions de réalisation de leurs œuvres (Sophie Chauveau, Jean Diwo, Tracy Chevalier), ou élaborent une véritable mystique autour de certaines figures, comme Léonard de Vinci.

On s’intéressera en outre au devenir d’autres formes artistiques, comme le théâtre, la danse et la musique, et aux efforts de compagnies (Ris et danceries) ou d’ensembles (Clément Janequin, Doulce Mémoire) pour permettre leur diffusion, ainsi qu’à la manière dont la chanson s’est emparée de techniques musicales et de textes poétiques renaissants (disque Poétesses de la Renaissance de Chantal Grimm, chansons et albums de Ridan ou de Sting).

On pourra, enfin, prendre en compte la réception d’un imaginaire symbolique plus diffus à l’œuvre notamment dans la construction d’univers secondaire : paysages urbains – on pense à la Ciudalia de Jean-Philippe Jaworski (Gagner la guerre) ou à la Camorr de Scott Lynch (The Lies of Locke Lamora) –, qui rappellent la Gêne ou la Venise de la Renaissance ; pratiques sacrées et occultes (l’alchimie dans L’Œuvre au noir de Marguerite Yourcenar, Nostradamus) ; imaginaire du complot ; univers de la fête, de la mascarade, renversement carnavalesque ; redécouverte d’un passé perdu ou inconnu.

- la réception des événements historiques, des grandes découvertes et des inventions scientifiques.

On verra comment la représentation d’événements ou de personnages historiques oscille entre fantasme, anachronisme délibéré et souci de véracité. On pourra ainsi étudier la mémoire de la Réforme et des guerres de religion, souvent relues au prisme de l’actualité contemporaine (mise en parallèle de la Saint-Barthélemy avec la guerre de Bosnie-Herzégovine dans La Reine Margot de Patrice Chéreau). On s’intéressera aussi au devenir de certaines dynasties qui ont suscité une légende toujours vive, souvent accompagnée d’un parfum de scandale, comme les Tudor, les Borgia (qui ont inspiré d’innombrables pièces et romans, d’Hugo et Dumas à Manuel Vázquez Montalbán et Mario Puzo, et aux deux séries récentes, The Borgias et Borgia) ou les derniers Valois (Charly 9 de Jean Teulé, pour ne citer que le dernier titre en date inspiré par cette famille). Il sera en particulier nécessaire de revenir sur la genèse de la légende de ces différents personnages, et sur les œuvres qui, au xixe siècle notamment, en ont fixé les traits dans l’imaginaire contemporain, comme les historiens se sont attachés à le faire en ce qui concerne la « légende noire » des Valois, aujourd’hui largement révisée dans les ouvrages savants mais toujours vivace dans la culture populaire. Les femmes de ces dynasties, de Lucrèce Borgia à « Margot » ou à la « reine noire » Catherine de Médicis, font tout particulièrement l’objet de clichés tenaces, peintes en courtisanes ou en sorcières, tandis que l’histoire littéraire a longtemps passé sous silence les plus grandes femmes écrivains de la Renaissance.

On verra aussi quelle empreinte ont laissée les découvertes et inventions de la Renaissance dans l’imaginaire contemporain –  la conquête du Nouveau Monde (un roman comme Rouge Brésil de Jean-Christophe Rufin, un film comme The New World de Terence Malick ou encore une production pour enfants comme les Mystérieuses Cités d’or), la révolution copernicienne et les travaux de Galilée ou encore l’invention de l’imprimerie (par exemple dans Le Maître de Garamond d’Anne Cunéo) – et la manière dont celles-ci entrent en résonance avec les bouleversements épistémologiques et technologiques de notre post-modernité (mondialisation, révolution numérique…).

On pourra également se pencher sur le souci du réalisme historique dans la conception des costumes et des décors non seulement au cinéma (La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier), mais aussi dans le jeu vidéo (Assassin’s Creed 2).

 

L’exploration de l’ensemble de ces pistes permettra d’esquisser une cartographie de notre mémoire collective de la Renaissance. On se propose donc d’étudier la Renaissance comme un mythe, avec ses héros, ses héroïnes (souvent occultées par l’histoire), ses lieux privilégiés, un mythe construit et transmis par des générations de chercheurs, mais aussi d’artistes, de romanciers, de cinéastes, qui tout à la fois reconduisent des lieux communs et réinventent sans cesse cette période. Pour définir cette « Renaissance imaginaire » dans la culture contemporaine, le colloque, résolument interdisciplinaire, associera des interventions de chercheurs et des entretiens avec des écrivains et créateurs qui seront invités à réfléchir sur leurs pratiques et leur rapport à la Renaissance. Il s'adressera tant aux spécialistes de la Renaissance intéressés par ses prolongements à l'époque contemporaine, qu'aux spécialistes de littérature comparée, de littérature des xxe et xxie siècles, des arts du spectacle et aux historiens de l’art.

 

Les propositions de communication seront envoyées aux organisateurs sous la forme d’un résumé d’une page maximum, accompagnées d’une courte bio-bibliographie avant le 30 juin 2015 à l’adresse courriel suivante : melanie.bostfievet@gmail.com

 

 

 

[1] L’association « Modernités médiévales », notamment, organise depuis 2004 de nombreuses manifestations universitaires autour du médiévalisme.

[2] Si les universitaires anglo-saxons ont développé les Classical Reception studies depuis une vingtaine d’années et si les comparatistes français ont largement travaillé la réception des mythes antiques dans la littérature contemporaine, les études de réception de l’Antiquité semblent connaître un nouvel essor depuis les années 2000, avec la création de la revue Anabase en 2005, la publication du séminaire Modernités antiques organisé par V. Gély et A. Tomiche en 2007-2009 et l’organisation d’un colloque sur l’Antiquité dans la poésie contemporaine par P. Galand et B. Gorrillot en 2011, dont les actes paraîtront prochainement aux éditions Droz sous le titre : L’empreinte gréco-latine dans l’écriture contemporaine. Voir notamment S. Ballestra-Puech, « L’héritage gréco-latin », La Recherche en littérature générale et comparée en France en 2007. Bilan et perspectives, études réunies par A. Tomiche et K. Ziegler, Presses universitaires de Valenciennes, 2007, p. 47-55 ; V. Gély, « Les Anciens et nous : la littérature contemporaine et la matière antique », Bulletin de l’Association Guillaume Budé, 2009/2, p. 19-40 ; « Partages de l’Antiquité : un paradigme pour le comparatisme », Partages de l’Antiquité : les classiques grecs et latins et la littérature mondiale, dir. V. Gély, Revue de littérature comparée, LXXXVI, n° 4, octobre-décembre 2012, p. 387-395 (p. 390-391). Voir aussi le programme de recherche allemand « Transformationen der Antike » (http://www.sfb-antike.de).

[3] Voir L’Antiquité dans l’imaginaire contemporain : Fantasy, science-fiction, fantastique, sous la dir. de M. Bost-Fiévet et S. Provini, Paris, Classiques Garnier [Rencontres, n° 88], 2014.

[4] La réception de la Renaissance anglaise aux xxe et xxie siècles a déjà donné lieu à de nombreux colloques et publications, qu’ils portent sur les Tudors (voir Tudorism: Historical Imagination and the Appropriation of the Sixteenth Century, éd. Tatiana C. String and Marcus Bull, Oxford University Press, 2011), les représentations d’Elisabeth (voir par exemple Michael Dobson et Nicola J. Watson, England’s Elizabeth : An Afterlife in Fame and Fantasy, Oxford, Oxford University Press, 2002) ou encore les adaptations de Shakespeare (voir notamment les travaux de Sarah Hatchuel et de Mark Thornton Burnett). Voir aussi l’ouvrage récent dirigé par Mark Thornton Burnett et Adrian Streete, Filming and Performing Renaissance History, Palgrave Macmillan, 2011, qui porte pour l’essentiel sur le cinéma et le théâtre contemporains.

[5] Il faut citer toutefois l’ouvrage pionnier consacré à La postérité de la Renaissance, textes réunis par Fiona Mcintosh-Varjabédian en collaboration avec Véronique Gély, Éditions du conseil scientifique de l’Univ. Charles-de-Gaulle-Lille 3, 2007. On signalera aussi le volume collectif Recepcja renesansu w XIX i XX wieku, éd. Małgorzata Wróblewska-Markiewicz, Łódź, 2003, le colloque international organisé par l’Université d’Harvard et l’EHESS en novembre 2011 sur « Renaissance & cinema », ainsi que la table-ronde « Devenirs de la Renaissance » organisée par Jean-Charles Monferran et Anne Réach-Ngô le 8 juin 2013 et le colloque Inextinguible Rabelais organisé par Mireille Huchon du 12 au 15 novembre 2014 à Paris-Sorbonne.

[6] On citera en particulier l’exercice de micro-lectures pratiqué par Paul J. Smith dans Réécrire la Renaissance de Marcel Proust à Michel Tournier, exercices de lecture rapprochée, Amsterdam, Rodopi [Faux titre], 2009.

[7] Du dynamisme de ce champ d’étude témoignent le collectif Une liberté orageuse. Balzac – Stendhal. Moyen Âge, Renaissance, Réforme, textes réunis par Michel Arrous, Florence Boussard et Nicolas Boussard, Paris, Eurédit, 2004, ainsi que les thèses récentes de Stéphane Arthur, La représentation du seizième siècle dans le théâtre romantique (1826-1842), thèse de doctorat sous la direction de Françoise Mélonio, soutenue à l’université Paris-Sorbonne en octobre 2009, et de Daniele Maira, Renaissances romantiques. Littérature, Histoire, Idéologies, thèse d’habilitation présentée à l’Université de Bâle en décembre 2013.

[8] Entre la lumière et les ténèbres. Aspects du Moyen Âge et de la Renaissance dans la culture des XIXe et XXe siècles, éd. Brenda Dunn-Lardeau, Paris, Champion, 1999.

[9] On citera toutefois la journée d’étude organisée par Catherine Volpilhac-Auger à l’ENS de Lyon le 24 avril 2015 sur « La fabrique de la Renaissance au temps des Lumières. Éditer les auteurs du xvie siècle au xviiie ».

[10] Cf. Gérard Genette, Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, éditions du Seuil [Points Essais], 1982.

[11] Voir R. Saint-Gelais, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011.

[12] Voir la journée d’étude organisée et animée par Michel Jourde et Cécile Van den Avenne à l’ENS de Lyon (14 mai 2013) sur la « présence de Rabelais dans les littératures de langue française d’Afrique et d’Amérique ».

 

 

 

Imaginary Renaissance:

The Reception of Renaissance in Contemporary Culture

 

International conference

Paris, EPHE/Rouen, 1st-2nd April 2016

 

Organizing committee: Mélanie Bost-Fievet (EPHE), Perrine Galand (EPHE), Louise Katz (CNRS) and Sandra Provini (Université de Rouen)

Scientific committee: Anne Besson (Maître de conférences HDR à l’université d’Artois), Véronique Gély (Professeur à l’université Paris-Sorbonne), Daniele Maira (Professeur à l’université de Göttingen), Gérard Milhe Poutingon (Professeur à l’université de Rouen), Jean-Charles Monferran (Professeur à l’université de Strasbourg), Isabelle Pantin (Professeur à l’École Normale Supérieure), Stéphane Rolet (Maître de conférences à l’université Paris 8), Jean Vignes (Professeur à l’université Paris-Diderot)

 

Reception studies, today a growing research field in France, have largely addressed the presence of the Middle Ages[1] and, more recently, of classical Antiquity in the 20th and 21st centuries[2], while paying increasing attention to the fantastika and contemporary popular culture. The 2012 conference on « The Influence of Greek and Latin Antiquity in Contemporary Science-Fiction & Fantasy Works »[3] has shed light on the complex levels of rewriting, quoting and (mis)appropriation at play, and the fertility of classical myths and patterns in the elaboration of secondary worlds; it also highlighted the role of the Renaissance as a crucial turning-point in the reception of classical Antiquity in the 20th and 21st centuries.

However, this time period, from early Quattrocento to late 16th-century, has not yet received, in France at least, all the attention it seemingly deserves, as is the case for English-speaking scholars and the British Renaissance[4]. Indeed, the very idea of reception is at the core of the Renaissance, since many humanists and artists used to comment, imitate, or reinvent the classical and medieval texts, creations and concepts. A great many works have been dedicated to classical reception in the Renaissance, and highlighted the period as a model for the use of ancient material and sources in the creation process. Yet little attention has been paid to the manner in which the works, men and ideas of the Renaissance may have informed our contemporary imagination[5], and the 20th- and 21st-century creations may have appropriated this material[6]. The reception of the Renaissance in the 19th century is far better known, and was recently furthered[7], while the early 20th century was, sometimes, addressed[8]. There has also been some interest for the reception of this or that ‘great’ author, in a wider, diachronic perspective: one might mention Rabelais, Ronsard, Montaigne or d’Aubigné, as well as, last but not least, Shakespeare and Cervantès, each of whom was the topic of monographs and collective volumes. Still, the attention has been focused on the 19th century[9], which appears as a major milestone in the contemporary reception of the Renaissance.

This reception in the past fifty years is what we wish to address, with particular interest for popular works and culture, in order to delineate its specificities. Which events have weighed the most on our collective imagination? Are there national particularities in this field of influence? What is the fate of humanism in modern representations, and how do we perceive its purpose in European history?

In order to answer these questions, we shall take into consideration a wide array of creations: literature, particularly genre literature (science-fiction, fantasy and the fantastika, mysteries and thrillers, romance) and best-sellers; comics and graphic novels; cinema; television series; board, role-playing and video games.

Three topics seem to be of particular relevance:

- the reception of European Renaissance literature.

We will address actualizing approaches, literary rewritings and on-screen transpositions of the period’s works – without solely considering the most widely-adapted author of all, Shakespeare. We shall ask ourselves which kind of imitation is found among contemporary authors: a patient, precise contamination of particular sources (like the futuristic retelling of Tasso’s Jerusalem delivered in François Baranger’s Dominium mundi), which might lead to detailed, hypertextual analyses[10]; the transposition of ‘transfictional’ characters[11] into new worlds (such as Prospero and Caliban in Simmons’s Olympos); or the reference to cultural elements made into universal myths, which have become separated from their time and frame of invention (Romeo and Juliet, from science-fiction to musicals).

We shall also examine the new editions and commentaries which exploit Renaissance works to serve new causes: the Satire Ménippée, during the French Revolution and the Third Republic, or La Boétie’s Discourse on Voluntary Servitude, which had frequent reprints in Europe, in times of revolution and war. We will also wonder how the works of More, Machiavel or La Boétie might have influenced the currently fashionable dystopias.

Some attention will also be paid to the biographical fictions and biopics dedicated to writers (Rabelais, Montaigne, Marie de Gournay…) as well as the contemporary readings of humanistic works, considered as ‘sources’ for the moderns (Stefan Zweig, Michel Butor, Milan Kundera, Carlos Fuentes, Antoine Compagnon).

Finally, we wish to examine the fate of the Renaissance language, with which many French writers have felt a keen affinity, and of the word-plays that appear as specific to the period (in the works of Aragon, the OuLiPo or Robert Merle’s Fortune de France). The English-speaking world, too, will not be forgotten: Shakespeare’s language has given rise to numerous literary experimentations, such as Ian Doescher’s rewriting of the two Star Wars trilogies in the manner of the Bard.

- the reception of visual arts, performance arts, and symbolic imagery.

We wish to question our memory of Renaissance works of art, for which the public interest is still quite keen, as witnessed by the high frequentation of expositions as well as the many advertising boards that refer to Renaissance pictures; movie directors, too, borrow from composition or lightning devices that are immediately recognizable as characteristic from the period. This lasting influence of Renaissance imagery also transpires in pastiches (Bruegel is visually quoted in Astérix) and creative (mis)appropriations (Duchamp’s L.H.O.O.Q.). We also wish to examine the manner in which Renaissance painting, especially the Italian and Dutch traditions, has fostered modern fantasies, as illustrated by the many mysteries and thrillers that dwell on the assumed enigmas of these works (Dan Brown, Iain Pears, Arturo Pérez-Reverte). Many fictions also re-imagine the lives of painters and the conditions that prevailed when they created their works (Sophie Chauveau, Jean Diwo, Tracy Chevalier); some figures even become shrouded in quasi-mystical theories, like Leonardo da Vinci.

Furthermore, we shall examine the fate of other artistic forms, such as theatre, dance and music, as well as the endeavors of certain companies or music ensembles to broaden their diffusion (Ris et danceries, Doulce Mémoire). We will also ponder on the way in which some instrumental techniques are re-visited (lute-playing in Sting’s album), and Renaissance verse is put into song.

We may, finally, address the reception of a more diffused symbolic imagery, which becomes especially visible in the building of secondary worlds: urban landscapes (one might remember Jaworski’s Ciudalia or Scott Lynch’s city of Camorr, both reminiscent of Venise or Genoa in the Renaissance); sacred and occult practices (around the arts of alchemy, in Yourcenar’s The Abyss, or the character of Nostradamus); plot theories; the world of parties, masquerades and carnival; the rediscovery of a lost or unknown past.

- the reception of historical events, scientific inventions, and the great discoveries.

We will assess, in the representation of historical events or characters, the share of fantasy, deliberate anachronism, and care for veracity. Thus, we will study the way in which the Reform and Religion wars are present in collective memory, while often being re-read through the prism of contemporary events (the war in Bosnia, for example, in Chéreau’s rendering of the Saint-Barthélémy in Queen Margot). We will also study the still-vivid legends surrounding some dynasties, such as the Borgias (who have inspired countless plays and novels, from Hugo and Dumas to Manuel Vázquez Montalbán and Mario Puzo, and two modern TV series, The Borgias and Borgia), the Tudors (in its namesake TV series, as well as the many novelizations and movie adaptations of the life of Elizabeth the 1st), or the last of the Valois (in Jean Teulé’s Charly 9, to mention only the most recent title inspired by this family). It seems important, in particular, to revisit the genesis of the legends around these characters, and to mention the 19th-century works which settled their characteristics in contemporary imagination: historians have demonstrated how the ‘légende noire’ of the Valois, still vivid in popular culture, should be largely disproved in scholarly approaches. The women in particular, from Lucrezia Borgia to queen Margot or the ‘black’ queen Catherine de’Medici, fall victims to stubborn clichés, which paint them as courtesans or witches, while literary history has long been silent about the works of the greatest women writers of the Renaissance.

We will also wonder how our contemporary imagination was imprinted by the great discoveries: that of the New world (in Rufin’s novel Brazil Red, Malick’s film The New World or the TV show The Mysterious Cities of Gold), Copernic’s revolution and Galileo’s works, or the invention of the printing press (for example in Anne Cunéo’s Le Maître de Garamond). We shall question how they resonate with today’s post-modern epistemological and technological changes (world globalization, numeric revolution…).

We may, finally, examine the concern for historical realism in the conception of settings and costumes, in cinema (Tavernier’s Princess of Montpensier) as well as the videogame industry (Assassin’s Creed 2).

 

By exploring all these leads, we hope to draw the first draft of a map delineating our collective memory of the Renaissance. Therefore, we wish to study the Renaissance as a myth, with its heroes and (oft-forgotten) heroines, its places of predilection, a myth which was built and transmitted by generations of scholars as well as artists, novelists, directors, who have passed on some topical representations as well as constantly reinvented the period. In order to better define this ‘imaginary Renaissance’ in contemporary culture, our conference, with a firmly interdisciplinary approach, will bring together academic contributions and exchanges with writers and creators, who will be invited to reflect upon their practices and relationship to the Renaissance. It is opened to specialists of the Renaissance with an interest in its contemporary reception, as well as specialists of comparative literature, 20th- and 21st-century literature, art history and the performing arts.

 

Paper proposals, presented as abstracts no longer than one page, should be sent to the organizers along with a short bio-bibliography, before July 1st, 2015, to the following address: melanie.bostfievet@gmail.com

 

[1] Many conferences on this topic have been organized by the « Modernités médiévales » association since 2004.

[2] The field of Classical Reception Studies in the USA and Great Britain is booming (see the recent symposiums organized by T. Keen, Liverpool, 2013, and B. E. Stevens and B. Rogers, Seattle, 2015). Recent French works on the topic include the review  Anabase (2005-), the seminar Modernités antiques, org. V. Gély et A. Tomiche, 2007-2009, the conference on L’Antiquité dans la poésie contemporaine, org. P. Galand and B. Gorrillot, to be published as L’empreinte gréco-latine dans l’écriture contemporaine, Droz. See also S. Ballestra-Puech, « L’héritage gréco-latin », La Recherche en littérature générale et comparée en France en 2007. Bilan et perspectives, études réunies par A. Tomiche et K. Ziegler, Presses universitaires de Valenciennes, 2007, p. 47-55 ; V. Gély, « Les Anciens et nous : la littérature contemporaine et la matière antique », Bulletin de l’Association Guillaume Budé, 2009/2, p. 19-40 ; « Partages de l’Antiquité : un paradigme pour le comparatisme », Partages de l’Antiquité : les classiques grecs et latins et la littérature mondiale, dir. V. Gély, Revue de littérature comparée, LXXXVI, n° 4, octobre-décembre 2012, p. 387-395 (p. 390-391). For the German research, see « Transformationen der Antike » (http://www.sfb-antike.de).

[3] L’Antiquité dans l’imaginaire contemporain : Fantasy, science-fiction, fantastique, sous la dir. de M. Bost-Fiévet et S. Provini, Paris, Classiques Garnier [Rencontres, n° 88], 2014

[4] See for example Tudorism: Historical Imagination and the Appropriation of the Sixteenth Century, ed. Tatiana C. String and Marcus Bull, Oxford University Press, 2011; Michael Dobson and Nicola J. Watson, England’s Elizabeth : An Afterlife in Fame and Fantasy, Oxford, Oxford University Press, 2002; the works of Sarah Hatchuel and Mark Thornton Burnett on Shakesperean reception. See also Mark Thornton Burnett and Adrian Streete, Filming and Performing Renaissance History, Palgrave Macmillan, 2011.

[5] See, however, La postérité de la Renaissance, ed. Fiona Mcintosh-Varjabédian and Véronique Gély, Éditions du conseil scientifique de l’Univ. Charles-de-Gaulle-Lille 3, 2007 ; the international conference organized by Harvard University and the EHESS, nov. 2011, « Renaissance & cinema » ;  « Devenirs de la Renaissance » org. Jean-Charles Monferran et Anne Réach-Ngô, seminar, 8 juin 2013 ; and the conference Inextinguible Rabelais, org. Mireille Huchon, nov. 2014, Paris-Sorbonne.

[6] See Paul J. Smith, Réécrire la Renaissance de Marcel Proust à Michel Tournier, exercices de lecture rapprochée, Amsterdam, Rodopi [Faux titre], 2009.

[7] See the collective volume Une liberté orageuse. Balzac – Stendhal. Moyen Âge, Renaissance, Réforme, ed. Michel Arrous, Florence Boussard et Nicolas Boussard, Paris, Eurédit, 2004, and the recent dissertations by Stéphane Arthur, La représentation du seizième siècle dans le théâtre romantique (1826-1842), dir. Françoise Mélonio, Université Paris-Sorbonne, 2009, and by Daniele Maira, Renaissances romantiques. Littérature, Histoire, Idéologies, Université de Bâle, 2013.

[8] Entre la lumière et les ténèbres. Aspects du Moyen Âge et de la Renaissance dans la culture des XIXe et XXe siècles, ed. Brenda Dunn-Lardeau, Paris, Champion, 1999.

[9] See, however, the seminar organized by Catherine Volpilhac-Auger, ENS de Lyon, 24 april 2015, « La fabrique de la Renaissance au temps des Lumières. Éditer les auteurs du xvie siècle au xviiie ».

[10] Cf. Gérard Genette, Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, éditions du Seuil [Points Essais], 1982

[11] Cf. R. Saint-Gelais, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011.