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Appels à contributions
Regards croisés sur l'Europe et les voisins européens

Regards croisés sur l'Europe et les voisins européens

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Lerousseau Andrée)

 

GERMANICA N° 56/2015

 

Regards croisés sur l’Europe et les voisins européens

Appel à contribution

 

Depuis quelques années, on remarque un intérêt accru pour le discours sur l’Europe et l’image de l’Europe véhiculés par la littérature (Anne Kraume, Das Europa der Literatur. Schriftsteller blicken auf den Kontinent 1815-1945, Walter de Gruyter, 2010 ; Der literarische Europa-Diskurs. Festschrift für Paul Michael Lützeler zum 70. Geburtstag, Königshausen & Neumann, 2013). Les études et les analyses porteront ici sur le changement et l’évolution de ce discours et de cette image depuis les années 80 du siècle dernier. Peut-on évoquer à propos de l’Europe et du rêve européen une utopie qui serait tombée en discrédit, comme si l’Europe et les Européens ne s’étaient pas montrés à la hauteur des défis engendrés par le tournant de 1989 ? Dans tous les pays de l’UE, on diagnostique un malaise grandissant face à l’Europe et à l’UE qui se manifeste par la résurgence des préjugés et stéréotypes au sein des sociétés civiles. Abstraction faite des facteurs socioéconomiques sans doute déterminants, l’absence de pouvoir d’identification et le déficit d’affection et d’amour vis-à-vis de l’Europe et de l’UE tiendraient pour une part à une défaillance des intellectuels qui n’auraient pas été à même de développer des visions cohérentes ou convaincantes de l’avenir de l’Europe. Une autre cause de ce manque de lien émotionnel serait l’absence d’un imaginaire européen. Ainsi Joachim Gauck, Président de la République Fédérale, déplorait-il dans son discours prononcé le 22 février 2013 au château Bellevue l’absence d’un « grand récit » ou de mythes fondateurs d’une identité. Quant à l’épopée européenne, le roman sur l’Europe que Robert Menasse projetait d’écrire, il n’a pas vu le jour. En contrepartie, l’écrivain et essayiste autrichien a toutefois rédigé un plaidoyer offrant un éclairage et un enseignement politiques.

Les regards croisés, la diversité des approches et des perceptions permettront tout d’abord d’esquisser un panorama et de suivre l’évolution du discours sur l’Europe et les changements dans la perception que chacun a de ses voisins européens. On se réfèrera pour cela à la production littéraire et théâtrale, aux essais et aux débats auxquels prennent part, dans la presse ou sur internet, des écrivains et des intellectuels, et aux expérimentations théâtrales. On analysera en priorité (mais non exclusivement) les productions et les débats dans l’espace germanophone et on mettra l’accent sur les transformations qu’a pu subir l’image de l’Allemagne en Europe et sur les modifications dans la perception qu’ont les Allemands de leurs voisins européens.

Au-delà de cette étude se pose la question, à nouveau soulevée par la philosophe Alicja Gescinska et par Jürgen Habermas, du rôle des intellectuels et des écrivains. Dans quelle mesure les débats, la littérature et les performances théâtrales, les « portraits » de différents pays esquissés par des écrivains contribuent-ils à nous éclairer sur l’Europe? Des perspectives d’avenir se dessinent-elles, des utopies nouvelles émergent-elles le cas échéant derrière la satire et les approches critiques, ou n’élabore-t-on que des stratégies de fuite, par peur ou « frilosité » (cf. le discours de remerciement prononcé par Habermas lors de la remise du prix Heinrich Heine à Düsseldorf)? « Dans la demeure européenne règnent le chaos et la ruine » : tel était l’intitulé d’un article parmi d’autres, publié en mars 2013 sur le site geopolitico.de. Peut-être conviendrait-il de rappeler ici le sens originel de « chaos », cet état d’où émane une création (nouvelle), et qui constitue en l’occurrence un défi pour ceux qui se refusent à considérer l’avenir européen comme sans issue et à se recroqueviller dans leur propre demeure.

 

Les propositions de contribution, sous forme d’un résumé d’environ 15 lignes (maximum 1000 signes), accompagné d’une notice bio-bibliographique, sont à envoyer à Andrée Lerousseau (andree.lerousseau@dartybox.com) et Annick Carlier (annick.carlier@univ-lille3.fr) pour le 30 juillet au plus tard.

La publication du numéro est prévue pour juin 2015 et les manuscrits devront parvenir au conseil de rédaction au plus tard le 15 janvier 2015.

 

 

 

GERMANICA Nr56/2015

 

Gekreuzte Blicke auf Europa und die europäischen Nachbarn

Call for paper

 

 

Seit ein paar Jahren gilt ein gesteigertes Interesse dem Europa-Diskurs und dem Europa-Bild, die von der Literatur vermittelt werden (Anne Kraume, Das Europa der Literatur. Schriftsteller blicken auf den Kontinent 1815-1945, Walter de Gruyter, 2010 ; Der literarische Europa-Diskurs. Festschrift für Paul Michael Lützeler zum 70. Geburtstag, Königshausen & Neumann, 2013). Gegenstand der Untersuchung und der Analyse sind hier der Wandel und die Entwicklung dieses Diskurses und des Europa-Bildes seit den achziger Jahren des vorigen Jahrhunderts. Kann man in Bezug auf Europa und den europäischen Traum von einer in Misskredit geratenen Utopie sprechen, als wären Europa und die Europäer den mit der Wende neu entstandenen Herausforderungen nicht gewachsen gewesen? In fast allen EU-Ländern diagnostiziert man ein wachsendes Unbehagen an Europa und der EU, das seinen Niederschlag in der Wiederbelebung der stereotypen Vorurteile in den jeweiligen Zivilgesellschaften findet. Abgesehen von determinierenden sozialen und ökonomischen Faktoren sei das Defizit an Identifikationsvermögen, an Anhänglichkeit und Liebe zu Europa und zur EU zum Teil auf das Versagen der Intellektuellen zurückzuführen, die keine erbaulichen Visionen von der Zukunft des Kontinents entwickelt hätten. Eine weitere Ursache für den Mangel an emotionaler Verbundenheit sei das Fehlen eines europäischen Imaginären. So bedauerte Bundespräsident Joachim Gauck in seiner in Schloss Bellevue am 22. Februar 2013 gehaltenen Rede den Mangel an europäischen Gründungsmythen und an einer “groβen identitätsstiftenden Erzählung”. Aus dem Euroepos, dem Roman über Europa, der Robert Menasse vorschwebte, ist auch nichts geworden. Dafür hat aber der österreichische Schriftsteller und Essayist in Plädoyer für Europa verfasst, das politische Aufklärung bietet.

Die gekreuzten Blicke und die Vielfalt des Approachs und der Wahrnehmungen sollen es zunächst ermöglichen, ein Panorama zu entwerfen und den Wandel im Europa-Diskurs und in der Wahrnehmung der jeweiligen europäischen Nachbarn in der literarischen, dramatischen und essayistischen Produktion, in den Debatten mit SchrifstellerInnen und Intellektuellen in der Presse oder im Internet zu verfolgen. Man wird in erster Linie (aber nicht ausschlieβlich) die Produktion und die Debatten im deutschsprachigen Raum berücksichtigen und den Akzent auf die Entwicklung von Deutschlands Image in Europa und auf das Bild, das sich die Deutschen ihrerseits von ihren europäischen Nachbarn machen, legen. 

Darüber hinaus stellt sich die von der polnisch-flämischen Philosophin Alicja Gescinska und von Jürgen Habermas wieder aufgeworfene Frage nach der Rolle der Intellektuellen und Literaten. Inwiefern tragen die Debatten, die Literatur und Theateraufführungen, die Länderporträts, die von SchriftstellerInnen entworfen worden sind, zur Aufklärung über Europa bei? Zeichnen sich hinter Satire und kritischer Auseinandersetzung Aussichten für die Zukunft ab und werden gegebenenfalls neue Utopien entfaltet, oder werden nur noch aus Angst oder “Kleinmut” (vgl. Habermas’ Dankesrede bei der Verleihung des Heinrich-Heine-Preises in Düsseldorf) nur noch eskapistische Strategien ausgedacht? “Im europäischen Haus herrschen Chaos und Zerfall” lautete ein Artikel unter vielen, der im März 2013 auf der Webseite geolitico.de veröffentlicht wurde. Vielleicht gilt es hier, sich an die ursprüngliche Bedeutung von “Chaos” zu erinnern, als einem Zustand, aus dem eine (Neu)schöpfung wird, mithin als Herausforderung für diejenigen, die sich weigern, die Zukunft Europas als alternativlos zu betrachten und sich in eigenes Haus zurückzuziehen.    

 

Bitte schicken Sie Ihre Beitragsvorschläge (ca. 15 Zeilen) sowie eine bio-bibliographische Notiz bis zum 30. Juli 2014 an Andrée Lerousseau (andree.lerousseau@dartybox.com) und Annick Carlier (annick.carlier@univ-lille3.fr). Das Redaktionskomitee entscheidet über die Annahme der Vorschläge.

Die Nummer soll im Juni 2015 erscheinen.

Deadline für die Abgabe der Manuskripte ist der 15. Januar 2015.