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Regards croisés sur l'Anthropocène. Paysages et récits (Angers)

Regards croisés sur l'Anthropocène. Paysages et récits (Angers)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Bertrand Guest)

Workshop international, Université d’Angers, 17 et 18 novembre 2016.

Regards croisés sur l'Anthropocène. Paysages et récits.

Au sein de l’Holocène, dernière période géologique du Quaternaire, elle-même
caractérisée d’un point de vue climatique comme postglaciaire, l’Anthropocène peut
être considéré comme l'époque de l'histoire de la Terre au cours de laquelle les activités humaines ont un impact significatif et global sur le système planétaire. En tant que concept scientifique émergent, l'Anthropocène est loin d’être parfaitement circonscrit dans ses limites temporelles ou thématiques car selon les champs disciplinaires, sa définition et sa datation peuvent varier. Chaque discipline définit ce concept par rapport à son objet d’étude : la planète elle-même pour les géologues, les hommes et les sociétés pour les Sciences humaines et sociales en général, l’interface nature/société, plus spécialement pour les géographes, ou le regard, les discours et  les récits pour les disciplines littéraires, par exemple.

Pour notre part, l’anthropisation comme fondement de l’Anthropocène est le postulat que nous adopterons dans nos réflexions. Les sociétés y deviennent un facteur majeur dans les processus environnementaux, marquant de leur empreinte l’environnement et les paysages.

Le projet du workshop est de dépasser, sans les ignorer, les approches essentiellement issues des géosciences, ou plus généralement des sciences de la nature, en faisant appel aux regards propres des sciences humaines et sociales (géographie, histoire, archéologie, littérature), qui n’ont encore qu’insuffisamment investi ce sujet. Dans le souci de croiser ces regards, le paysage sera pris comme thème partagé des journées d’étude, en privilégiant deux entrées :
- un objet géographique, les vallées ;
- un espace d’étude, les façades atlantiques, de l’Europe occidentale à la côte
d’Afrique.

Une thématique du workshop ciblera donc les dynamiques naturelles et anthropiques des paysages au cours de l’Anthropocène dans cet espace des façades atlantiques, de l’Europe à l’Afrique, sous le regard des géographes, archéologues et historiens. Il s’agira de discuter du rôle des activités humaines et des pratiques sociales dans les trajectoires des géosystèmes ayant abouti aux paysages dont nous avons hérité et d’en décrypter l’empreinte. À ces approches répondront les corpus correspondants des voyageurs et habitants qui ont écrit à leur sujet, de façon transséculaire. La caractérisation des paysages étudiés, dans leur dimension matérielle, naturelle ou aménagée, et leur évolution, à différentes échelles de temps, sera croisée avec l’approche des historiens, linguistes ou littéraires s’intéressant aux sources écrites et orales. L’attention portera tout spécialement sur la transmission des savoirs scientifiques dans le récit, qu’il soit ou non fictionnel ou sur la catégorie du récit de l’empreinte, centrale dans la formulation d’une pensée narrative de l’Anthropocène.

Il s’agira ainsi de coupler approches paléoenvironnementales des archives naturelles et géohistoriques (appuyées sur les cartes anciennes et l’iconographie) et une étude de la narrativité propre au concept d’Anthropocène, entre grand récit et projection coloniale, en se demandant par exemple quels imaginaires de l’empreinte spécifiques aux terrains considérés permettent de penser l’environnement hors de la « fable » universaliste d’un « Homme » homogène et unifié. Dans la rencontre et le mélange évolutifs entre littératures et oratures, discours fictionnels et non-fictionnels, comment se déclinent les récits de l’Anthropocène entre terrains et textes : en un métarécit totalisant ou en diverses formes et esthétiques ?

Enfin la confrontation des regards sur les terrains d’ici et d’ailleurs, sera l’occasion
d’engager une réflexion sur les réalités et les mythes de la nature coloniale, sous l’angle des approches scientifiques et des narrations fictionnelles.

Les contributions devront s’insérer dans 3 thématiques complémentaires :
a/ L'anthropisation : du processus à l’empreinte
b/ Les paysages de vallée : un objet d'études et de récits
c/ Réflexion autour de la fabrication du récit du paysage colonial
Elles pourront mettre en lien l'étude des activités humaines dans les vallées, des bassins versants aux littoraux, les formes d'occupation et d’utilisation du sol qui en résultent et leurs effets sur l’environnement et les paysages, mais s’attacher également à étudier les formes littéraires liées à l’expression ou à la prise en charge narrative d’une pensée de l’empreinte. Les contributions transdisciplinaires sont vivement encouragées.

Le workshop est soutenu par le CPER DI2L2S - Développement et internationalisation des lettres, langues, sciences humaines et sociales en Pays de la Loire.

Les propositions de contributions, orales ou sous forme d’affiche, sont à adresser au
comité d’organisation avant le 1er juin 2016 accompagnées d’un court résumé (max.
2000 caractères). Les contributions définitivement retenues seront notifiées début juillet.

COMITE D’ORGANISATION :
A. BALLOUCHE, Université d'Angers, LETG-Angers LEESA UMR 6554 CNRS
A.-L. BONVALOT, Université d'Angers, CERIEC - EcoLitt
M. EL HANNANI, Université d'Angers, ESO-Angers UMR 6590 CNRS
B. GUEST, Université d'Angers, CERIEC - EcoLitt
A.-R. HERMETET, Université d'Angers, CERIEC - EcoLitt
N. LEBRUN, Université d'Angers, ESO-Angers UMR 6590 CNRS
S. POTTIER, Université d'Angers, LETG-Angers LEESA, UMR 6554 CNRS


Contact : Aziz Ballouche (aziz.ballouche@univ-angers.fr)
Secrétariat : Sylvie Pottier (sylvie.pottier@univ-angers.fr),

Université d’Angers, Faculté des Sciences. Laboratoire LETG–Angers LEESA 2, Boulevard Lavoisier – 49045 ANGERS Cedex.

Tél. : +33 [0]2 41 73 50 21

Le workshop se tiendra à l’Université d’Angers, Maison de la Recherche Germaine Tillion, Campus de Belle-Beille.