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Réécritures du Roi Lear

Réécritures du Roi Lear

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Florence Fix)

Réécritures du Roi Lear

(articles pour le numéro 11 de la revue Le Paon d'Héra)

 

(appel pour articles sans journée d'étude ni colloque)

Le roi Lear : réécritures et hybridations

En proposant à nos auteurs de réfléchir à la figure de Médée, la mère infanticide, nous avions dû en définitive publier deux numéros, tant la question de la défection maternelle trouvait de résonances et de représentations dans les arts. En nous intéressant aujourd’hui à l’abus d’autorité par le père, nous espérons ouvrir un second volet tout aussi riche de la réflexion sur la parentalité, la transmission, l’héritage, dans tous les sens du terme, du point de vue masculin.

Le roi Lear de Shakespeare soumet ses trois filles à un chantage affectif : à celle qui saura le mieux, non pas l’aimer mais lui dire qu’elle l’aime, il donnera la majeure partie de son royaume. Désir fou de contrôler sa descendance jusque dans l’intimité de ses émotions, désir incestueux peut-être aussi si l’on en croit l’analyse de Freud, folie dictatoriale d’un homme seul, et puis jeu sur l’artifice et la rhétorique, puisqu’il suffit de bien parler, et non de bien aimer, pour obtenir l’héritage… le roi Lear est tout cela à la fois et a fasciné nombre de grands comédiens et de metteurs en scène.

Au cinéma sous la direction de Jean-Luc Godard, ou interprété à la télévision par Orson Welles ou Laurence Olivier, à la scène par la conception de Peter Brook, l’homme meurtri qui mène sa famille à sa perte fascine, d’autant qu’une seconde intrigue, tout aussi scabreuse et opaque porte elle aussi sur la paternité malmenée. Dans le théâtre de l’extrême contemporain encore, la recherche des sources de la catastrophe familiale anime des réécritures et des adaptations (par exemple Seven Lears du dramaturge Howard Barker).

En musique, Berlioz, Debussy, Dukas ou Chostakovitch accompagnent cette figure de la paternité hallucinée et sans concessions qui fut également source d’inspiration pour les peintres pré-raphaélites anglais. Verdi, lui, avait un projet sur ce thème qui n’a pas abouti.

Dans ce portrait du père en maître-chanteur, nous aurons plaisir également à accueillir des travaux sur d’autres personnages connexes de la tragédie shakespearienne : l’autre rapport père-enfant de la pièce ou bien la figure de Cordelia, la jeune fille martyre par sincérité retiendront notre attention. Le roi diminué qui met ses filles sous surveillance et entend régir leurs émois s’il ne peut plus régenter un royaume nous aidera ainsi à interroger l’effraction de l’intime, les dérives de la transmission et l’abus d’autorité travesti en amour paternel.

Modalités

De nombreuses disciplines sont invitées à participer : littérature comparée, musique, histoire de l'art, danse, cinéma, esthétique, philosophie... l'objectif étant de donner à la fois un panorama de la présence du Roi Lear dans les arts, la littérature… et des précisions, des analyses sur des sujets plus réduits.

Les auteurs peuvent proposer des articles universitaires (10 à 12 pages) ou bien des « introductions à » des oeuvres qui feront l'objet d'une courte présentation (4-5 pages). Un cahier des charges sera envoyé après l’acceptation du sujet.

Les textes peuvent être écrits en français ou en anglais.

Les auteurs sont invités à envoyer leurs propositions (une dizaine de lignes) avant le 20 décembre 2012 à Laurence Le Diagon-Jacquin et Florence Fix :

laurence.lediagon@wanadoo.fr et florence@jfix.com