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Réécritures de l'imaginaire policier dans la littérature espagnole ou latino-américaine contemporaines (1990-2015)

Réécritures de l'imaginaire policier dans la littérature espagnole ou latino-américaine contemporaines (1990-2015)

Publié le par Alexandre Gefen (Source : FLSH-ILLE)

                                                  

COLLOQUE INTERNATIONAL

«Réécritures de l’imaginaire policier dans la littérature espagnole ou latino-américaine contemporaines (1990-2015) »

Université de Haute-Alsace, Mulhouse (FRANCE)

Institut de Recherche en Langues et Littératures Européennes (ILLE-EA 4363)

4-5 Juin 2015 Campus Illberg

 

APPEL À COMMUNICATION

Si l’on se penche sur les trente dernières années de fiction romanesque en Espagne et dans l’Amérique latine, l’un des phénomènes les plus notables et récurrents dans l’œuvre d’écrivains majeurs (Roberto Ampuero, Roberto Bolaño, Luciano G. Egido, Eugenio Fuentes, José María Guelbenzu, Gonzalo Hidalgo Bayal, Luis Mateo Díez , Eduardo Mendoza, Élmer Mendoza, Ricardo Menéndez Salmón, A. Muñoz Molina, Leonardo Padura, Ricardo Piglia, Ramiro Pinilla, Rafael Reig…) n’est autre que l’expansion de l’imaginaire policier dans le roman classique ou traditionnel (par exemple dans le « roman de la mémoire »), en vertu du métissage entre codes littéraires dont les frontières s’estompent. Il est aisé d’observer une tendance de plus en plus marquée dans le roman contemporain en voie de consécration à l’incorporation de trames dans lesquelles la mise en lumière d’une intrigue (engendrée le plus souvent par un acte criminel ou inavouable) constitue l’axe narratif principal. En parallèle, la dissolution de l’ancien canon élitiste qui distinguait entre roman noir sui generis (populaire, sans véritable ambition esthétique) et roman littéraire ou noble (minoritaire et artistique) ne cesse d’être évidente. Ces deux processus ont été rendus possibles grâce à l’imparable hybridation des genres de la littérature postmoderne, ainsi qu’au caractère expérimental, métaphorique, autoréférentiel, métalittéraire, parodique ou ludique de bon nombre de ses textes. Par ailleurs, on ne peut pas contester la prise de conscience de la part des auteurs, de la critique et du lectorat au sujet de « l’homologation », selon les termes de Georges Tyras, qui s’est forgée ces derniers temps dans le roman hispanique postmoderne entre roman noir et « roman légitime ». Il va sans dire que la matière narrative n’est pas nouvelle dans sa genèse. Comme l’affirme avec pertinence le romancier Eugenio Fuentes, « la Bible commence avec un crime ». Et des auteurs aussi divers que Borges (sous pseudonyme) ou Juan Benet (en son nom propre et avec un style et un ton inimitables) ont suivi ce sillage dans la littérature en espagnol. Le fait réellement novateur réside dans l’auto-génération, le questionnement, la rénovation ou la réinvention d’un modèle narratif au travers de la subversion, du renversement, de la manipulation et, bien entendu, de la stylisation du code, en partant de prémisses purement littéraires susceptibles de dynamiter un moule originaire en carton-pâte.

Sous cette perspective, l’objectif du colloque est de se focaliser sur des romans ou des contes dans lesquels l’imaginaire policier pénètre avec force, mais tout en étant soumis en même temps à une sorte de déconstruction, de rupture, de tour d’écrou. Et ce dans une tentative de synthèse des tendances générales de ce genre à partir de l’analyse de cas particuliers dans un champ littéraire qui met au premier plan l’imaginaire policier avec le propos délibéré d’en élargir les limites et de l’intégrer pleinement dans les virtualités du “grand roman”. Au point de s’être transformé, comme le soutient Yves Reuter, en “laboratoire permanent de la narrativité”. Dans cette optique, nous invitons les chercheurs à l’étude de questions aussi diverses que le système des personnages, la structure et agencement de la trame, l’articulation de récits parallèles, les jeux de la voix narrative, les débuts ou incipit et les clôtures, le traitement de la temporalité, les phénomènes de pastiche ou de parodie, les clins d’œil métalittéraires, l’intertextualité sous toutes ses formes, les modes de présence de l’instance narrative (incises, aphorismes, vision du monde), l’apparition et l’abordage de l’érotisme, de l’humour, de l’ironie, de la fiction dans la fiction, les clivages entre masculin et féminin, la féminisation actantielle et scripturale, le recours à la violence ou à la truculence, les atmosphères recréées et l’inclusion de l’Histoire dans l’histoire, le rôle du hasard ou de la fatalité, les convergences —ou divergences— avec le cinéma, les variations avec les suspense, les formes de représentation d’espaces récurrents (bar, lupanar), l’irruption de scènes de crime rurales, l’exploration linguistique, etc. En définitive, l’intérêt se portera sur tout procédé littéraire (sans oublier la culture et les habitudes du lectorat) pouvant illustrer et jeter un éclairage sur les modalités et les effets de cet imaginaire tentaculaire, ainsi que sur les passionnantes problématiques qu’il engendre dans la prose de fiction hispanique contemporaine.

COMITÉ SCIENTIFIQUE

Felipe Aparicio Nevado, Université de Haute-Alsace (France)

Ma Concepción Bados Ciria, Universidad Autónoma de Madrid (Espagne)

Patrick Collard, Université de Gand (Belgique)

Jorge Chen Sham, Universidad de Costa Rica (Costa Rica)

Ezequiel De Rosso, Universidad de Buenos Aires, UCINE et IUNA (Argentine)

Emilie Guyard, Univeristé de Pau (France)

Julio Peñate Rivero, Université de Fribourg (Suisse)

Horacio Gabriel M. Simunovic Díaz, Universidad Católica del Maule (Chili)

Georges Tyras, Université Stendhal-Grenoble III (France)

Langues du colloque: espagnol et français

Langue de publication des actes: espagnol.

Les propositions de communication (titre, résumé de 200-250 mots), accompagnées d’une brève notice biobibliographique, sont à envoyer à felipe.aparicio@uha.fr avant le 25 février 2015.

Chaque participant disposera de 25 minutes pour la communication orale. La version écrite ne pourra en aucun cas dépasser les 35000 signes (notes, bibliographie et espaces compris). Les normes de style seront communiquées au moment opportun.

Calendrier:

Le délai d’admission des propositions de communication se terminera le 25 février 2015.

L’organisation communiquera l’acceptation des communications avant le 15 de mars 2015.

Journées du colloque: jeudi 4 et vendredi 5 juin 2015.

Contact et coordination: felipe.aparicio@uha.fr

Frais d’inscription: 75 euros pour les communicants titulaires d’un poste académique ou équivalent / 30 euros  pour les doctorants. Ces frais couvriront deux nuits d’hôtel, deux repas, le dîner de gala et un exemplaire des actes du colloque. Les frais de déplacement restant à la charge des laboratoires ou institutions d’appartenance des chercheurs.

Organisation : ILLE-EA 4363.