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Re‐présentations non‐fictionnelles de la mort dans les médias 

Re‐présentations non‐fictionnelles de la mort dans les médias

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Alain Rabatel)

Re‐présentations non‐fictionnelles de la mort dans les médias 


Journées d'études organisées par Alain RABATEL & Marie‐Laure FLOREA 
ICAR, IUFM, CNRS, Université de Lyon 
Lieu : IUFM de Lyon, 80 Boulevard de la Croix‐Rousse, Grand Salon 

[Affiche à télécharger au format pdf en bas de cette page]

La mort occupe une place prépondérante dans les médias : elle figure en bonne place dans la rubrique « faits divers », à travers les morts par assassinat ou par accident, dans les « pages  internationales »,  à  travers  l'évocation  des  drames  qui  frappent  des  populations  entières  (catastrophes  naturelles, famines,  génocides,  guerre),  dans  les  « pages nationales », à l'occasion des décès de personnalités de premier plan notamment dans le monde des arts ou de la politique, de suicides révélateurs des malaises d'une catégorie de la population (comme les suicides récents très médiatisés de détenus ou de policiers), de décès survenus dans des conditions particulières, qui relancent certains grands débats de société (à l'instar de la mort assistée de Vincent Humbert, qui a refait parler d'euthanasie).  Même la rubrique sportive n'échappe pas à la mention sporadique de décès accidentels ou consécutifs à du dopage. 
Toutefois, si la mort occupe une place centrale dans le tissu événementiel que les médias tentent de refléter, les représentations franches de la mort dans les médias sont en revanche peu nombreuses. Les représentations discursives tout d'abord sont souvent empreintes d'euphémisation (on parle plus volontiers de « deuil » ou de « disparition » que de « mort »), voire de stratégies de contournement : les nécrologies, qui, étymologiquement, sont censées dire la mort, parlent de la vie du disparu bien plus que de sa mort. Les représentations iconiques de la mort sont elles aussi très marginales : les images d'agonie ou de cadavres restent très rares (ne serait‐ce que par comparaison avec leur fréquence dans les fictions), et sont généralement assorties de multiples précautions oratoires de la part du journaliste avant diffusion. Cette faiblesse des représentations de la mort dans les médias est illustrée par la rareté des genres dédiés (nécrologies et annonces de décès), ce qui semble paradoxal eu égard à l'omniprésence de l'évocation de la mort dans les médias. Cette contradiction ne saurait étonner, moins en raison de la nature philosophique du sujet qu'à cause de la terreur que l'expérience de sa propre mort est de nature à susciter, même si cette remarque n'épuise pas la réflexion sur la prégnance de mécanismes anthropologiques qui dénotent la permanence d'un rapport complexe à la/sa mort. 
Fondamentalement, il existe un paradoxe, dont on voudrait cerner les tensions, aujourd'hui, entre une omniprésence de la mort et sa re‐présentation « déréalisante » selon l'expression de Louis-Vincent Thomas. Dans cette optique, la notion de re‐présentation est fondamentale. Le trait d'union met l'accent sur le fait que la re‐présentation est plus qu'une représentation fidèle d'une réalité préexistante, fût‐elle mise en scène – même si elle est cela aussi –,  elle est une construction nouvelle, une manière de présenter les objets du discours qui joue sur des effets de réel, à des fins argumentatives particulières et avec un point de vue particulier. On cherchera donc à déterminer comment la mort est dite et montrée dans les médias. 

Jeudi 25 mars 2010 
9h30 –  10h00  Accueil 
10h00 – 10h15  Ouverture des journées d'étude par Anne‐Marie MERCIER‐FAIVRE, Professeure de littérature, Chargée de mission Recherche, Université Lyon I – IUFM 
10h15 – 10h50  Marie‐laure FLOREA (Université Lyon II) : « Dire la mort, écrire la vie : représentations de la mort dans la nécrologie » 
10h55 – 11h30  Jocelyne CHABOT & Sylvia KASPARIAN (Université de Moncton, Canada) : « Les corps perdus. Re‐présenter le massacre des Arméniens dans la presse canadienne (1915‐1917) » 
11h35 – 12h10  Annick BATARD (Université Paris XIII) : « Le traitement journalistique de la mort à travers deux rubriques très différentes de la presse écrite nationale généraliste : Culture et 
International » 
12h15 – 14h15  Déjeuner au Bistrot du Boulevard 
14h20 – 14h55  Benoit LAFON (Université Grenoble III): « Les funérailles télévisées. Confrontation distanciée à la mort et naissance de figures tutélaires » 
15h00 – 15h35  Sophie PÈNE (Université Paris V) : « Facebook mort ou vif » 
15h35 – 16h05  Pause 
16h10 – 16h45  Jean‐Bernard CHEYMOL (Université Paris III) : « L'utilisation de la mort dans le discours télévisuel bref sur l'art » 
16h50 – 17h25  Hélène POURTIER‐TILLINAC (Paris XII) : « La mort dans la critique cinématographique de Libération, du Monde et du Figaro : un outil de légitimité culturelle ? » 
17h30 – 18h00  Discussion des textes de Claire SÉCAIL (Université de Versailles – Saint‐Quentin) : « Images du cercueil dans les journaux télévisés (1950‐2010) » et d'Adeline 
WRONA (Université Paris IV – CELSA) : « La mort actualisée : ʺJesuismort.comʺ ») & bilan des travaux de la journée  

Vendredi 26 mars 2010 
9h00 – 9h35  Agnès DEVICTOR (Université d'Avignon et des pays de Vaucluse) : « Du cadavre au martyr ou la représentation de la mort dans la presse iranienne lors de la guerre Iran‐Irak » 
9h40 – 10h15  Valérie GORIN (Université de Genève – Suisse) : « ʺLe martyre des innocentsʺ : mises en scène visuelles et discursives de la mort de masse dans les crises humanitaires, des 
années 1960 aux années 1990 » 
10h15 – 10h45  Pause 
10h50 – 11h25  François ROBINET (Université de Versailles – Saint‐Quentin) : «  Voir/ne pas voir la mort : les représentations photographiques des conflits des Grands Lacs dans les médias 
français. » 
11h30 – 12h05  Yeny SERRANO (Université de Genève – Suisse) : « La mort des victimes et des combattants dans les récits informatifs des journaux télévisés : le cas du conflit armé en 
Colombie » 
12h10 – 14h10  Déjeuner au Bistrot du Boulevard 
14h15 – 14h50  Alain RABATEL (Université Lyon I – IUFM) : « La médiatisation des suicides à France Télécom, de fin août à octobre 2009 » 
14h55 – 15h30  Pascal HINTERMEYER (Université de Strasbourg): « Le traitement médiatique de l'euthanasie volontaire » 
15h35 – 16h10  Denis GUTHLEBEN (Université Paris I) : « La mort aux États‐unis sur petit écran » 
16h10 – 16h40  Conclusion des travaux