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Rater encore. Rater mieux

Rater encore. Rater mieux

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Parmi les amitiés littéraires d’Alberto Giacometti, celle qui le lie à Samuel Beckett n’est pas la plus connue, mais c’est l’une des plus durables. Elle remonte à 1937 et se développe dans l’après-guerre. Les deux artistes aiment se retrouver dans les soirées sans fin des cafés de Montparnasse, puis arpenter Paris la nuit. De profondes parentés rapprochent leurs œuvres, qui s’expriment dans une collaboration exceptionnelle : la réalisation par Giacometti d’un décor pour une mise en scène d’En attendant Godot en 1961. Pour la première fois, l’Institut Giacometti présente les liens qui ont rapproché l’artiste et l’écrivain. Le rapprochement opéré entre les sculptures et dessins de Giacometti et les textes et pièces sonores et filmiques de Beckett vient révéler l’importance du processus créatif vécu entre répétition et déception (le fameux « rater mieux » de Cap au pire), leur intérêt pour un corps à la fois médium et contrainte, l’importance de la scénographie, la dislocation du corps et de la parole, la solitude, et un sens de l’absurde.

La collection "Le savoir suisse" (Lausanne, EPFL Press) accueille un portrait du sculpteur signé par un écrivain : Alberto Giacometti. La vie dans le regard, par Étienne Barilier. Thomas Franck met pour sa part en miroir le plasticien et un philosophe dans Le philosophe dans l'atelier. Sartre et Giacometti en miroir (P.U. Liège).