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Raisons graphiques. Nouvelles perspectives sur l'oeuvre de France Théoret (Montréal)

Raisons graphiques. Nouvelles perspectives sur l'oeuvre de France Théoret (Montréal)

Publié le par Marc Escola (Source : Karim Larose)

Raisons graphiques.

Nouvelles perspectives sur l’œuvre de France Théoret

Université de Montréal

14-15 novembre 2019

 

Appel à communications

 

Je suis une tenace mémoire blanche,

j’ai dans mes veines des générations antérieures

et je participe du vivant obligé.

France Théoret, Nous parlerons comme on écrit, 1980.

 

A juste titre, Isabelle Boisclair rappelle dans le Dictionnaire des intellectuel·les au Québec que France Théoret « préfère la distance, celle-ci se situant dans le regard que le sujet porte sur le monde. » C’est précisément cette distance première, matérialisée par le texte, qu’explore Théoret depuis ses premiers textes, en 1967, jusqu’à aujourd’hui. Si cette œuvre est l’une des plus abondantes parmi celles des autrices féministes de sa génération, nombre de ses aspects restent néanmoins méconnus. On pense bien sûr à l’urgence toujours vive de tisser le sens de larges pans d’une œuvre narrative et poétique dont la complexité à tant d’égards appelle lectures et relectures. On pense aussi– notamment - aux textes destinés à la publication en revue comme La Barre du Jour, mais aussi Les têtes de pioche et Spirale. On pense enfin au portrait de Théoret en intellectuelle, encore à faire et à penser à l’aune de ses résonances littéraires et politiques.

En même temps qu’elle se renouvèle, l’œuvre de Théoret suscite travaux et réflexions critiques. Justement, ce colloque sera l’occasion d’un bilan qui dépasse les paramètres de la synthèse pour faire émerger de nouvelles lectures de l’œuvre, à travers une analyse de ses motifs récurrents, de ses obsessions, de ses formes, de ses intertextes, de ses convictions les plus durables. Nous souhaitons un colloque interdisciplinaire qui ne sera pas uniquement axé sur les études littéraires, mais aussi sur les études féministes, celles qui s’intéressent à la sororité, à la solidarité, mais aussi au dissensus et à l’histoire culturelle et intellectuelle. Les proposant·es pourraient éventuellement être guidé·es par les questions suivantes : que sont devenues les questions que posent l’œuvre de France Théoret, comme celles des classes sociales, du mutisme, de la puissance du négatif? De quelles manières cette œuvre négocie-t-elle avec la mémoire, l’histoire et les héritages ? À quels nouveaux récits ouvre-t-elle la porte, dans la littérature québécoise contemporaine ?  

L’œuvre de Théoret est tout entière informée par une puissante raison graphique qui, comme le signalait l’anthropologue Jack Goody, permet de comprendre la force de transformation de la logique de l’écriture dans l’histoire des subjectivités. Ce colloque sera l’occasion d’en prendre la mesure dans la pensée de Théoret.

Aussi pourrions-nous envisager l’œuvre sous les angles suivants :

  • Esthétique, formes, genres
  • L’imaginaire littéraire et la conception de l’écriture
  • « La turbulence intérieure » : agentivité et question du sujet
  • La communauté littéraire. Intertextualité et interdiscours
  • Les influences chez Théoret : Gauvreau, Artaud, Arendt, Jelinek et al.
  • Les amitiés féministes : éthique et politique de l’œuvre
  • Théoret en intellectuelle. Les revues, les essais, les engagements
  • Théoret et la représentation du Québec social
  • Lire Théoret : la réception de l’œuvre, les prolongements actuels de l’oeuvre
  • Partager Théoret : l’institutionnalisation de l’œuvre

*

Prière d’acheminer vos propositions de 200 mots à :

Marie-Andrée Bergeron (marieandree.bergeron@ucalgary.ca) avant le 20 juillet 2019.

 

Comité organisateur :    

Marie-Andrée Bergeron, University of Calgary

Karim Larose, Université de Montréal

 

Comité scientifique :     

Marie-Andrée Bergeron, University of Calgary

 Isabelle Boisclair, Université de Sherbrooke

Anne-Renée Caillé, Queen’s University

Kevin Lambert, Université de Montréal

Karim Larose, Université de Montréal