Questions de société
Radicalisation du mouvement anti LRU: Rennes, Orléans, Strasbourg, Lyon. (maj. 09/04/09)

Radicalisation du mouvement anti LRU: Rennes, Orléans, Strasbourg, Lyon. (maj. 09/04/09)

Publié le par Sophie Rabau

A lire dans Libération : Lesfacs débordées par leurs étudiants (07/04/09)

La présidence de Rennes 2 envahie lundi, la fac de Strasbourg ce mardi, le président de l'Université d'Orléans séquestré, tout comme celui du Crous de Paris... Climat tendu dans les universités.

Ces jours-ci, mieux vaut avoir des compétences engestion de crise si l'on est président d'université. Après Rennes 2hier, c'est au tour des facs de Strasbourg et d'Orélans d'êtreinvesties aujourd'hui par les étudiants opposés à la loi LRU surl'autonomie des universités.

A l'Université de Strasbourg (UDS), un groupe de 100 à150 étudiants a investi lvers 16 heures la salle du conseil, perturbantune réunion de la présidence au cours de laquelle les 31 directeursd'Unités de formation et de recherche (UFR) présents venaient de voterla fin du blocage des trois bâtiments de l'université réoccupés depuisla reprise des cours lundi.

Plusieurs isssues ont été barricadées mais il étaitencore possible de quitter la salle du conseil. Les étudiants ont lu unappel à la présidence dans lequel ils dénoncent entre autres le faitque le grand amphithéâtre d'un des bâtiments occupés ait été scellé pardes vis et des barres de fer.

Lundi, l'assemblée générale des étudiants avait voté àune large majorité le blocage des locaux de la présidence del'Université de Strasbourg (UDS) et de plusieurs facultés, tandis quela présidence avait menacé de faire appel à la police « en cas dedébordements ».

A Orléans, Depuis 14 heures, une grosse soixantained'étudiants, essentiellement issus de la coordination nationaleétudiante, retiennent Gérald Guillaumet, le président de l'université,dans son bureau du Château d'Orléans La Source.

Les étudiants demandent au président de prendre des positions plus tranchées face à sa ministre Valérie Pécresse.

-----------

Voir aussi les pages:


Séquestration et évacuation musclée au Crous de Paris, Libération, 7 avril 2009

Pour lire cette brève sur le site de Libération

Midi, l'heure du repas au Crous de Port-Royal à Paris.Une cinquantaine d'étudiants, principalement de l'université Paris 8,envahissent le restaurant universitaire pour organiser une opération« repas gratuit » pour les étudiants.

Ils veulent dénoncer la transformation des Crous,d'après les recommandations du rapport Lambert. La direction du Crousdécide de fermer l'établissement pour empêcher cette distributiongratuite de nourriture. Les étudiants qui étaient venus juste pourmanger sont dépités, et ne soutiennent pas l'action de leurs camarades.

De l'occupation à la séquestrationDevant l'échec de leur action, les jeunes montent dans les étages dubâtiment pour rencontrer la direction. Ils se retrouvent face à faceavec Denis Lambert, le directeur du Crous, et l'auteur du fameuxrapport mis en cause.

Les étudiants veulent des explications et décident dele séquestrer dans une salle en compagnie de Jean-Luc Hembise, ledirecteur-adjoint du Crous. Au total, la « conversation » dure 1h30environ. Les étudiants exposent leurs revendications : la baisse destarifs de tous les services du Crous, l'augmentation du nombre et dumontant des bourse, la création de postes supplémentaires Biatoss(Bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers, deservice et de santé)...

Peu à peu la discussion se ferme, et les deux« séquestrés » refusent le dialogue. Si le désaccord est évident, leton reste calme et aucune menace ou insulte ne fuse. Jusqu'à l'arrivéede la police.

« C'est une honte ! »Une quinzaine de policiers font irruption dans la salle vers 14 heureset évacuent avec brutalité les occupants. Alors que les étudiantss'étaient mis d'accord pour ne pas résister par la violence, et ne pasfaire dégénérer la situation, ils sont éjectés sans ménagement.

Scène d'empoignades, de personnes piétinées, de brastordus, une employée dans le couloir s'écrie outrée : « Vous n'avez pasle droit ! Ils étaient calmes, c'est une honte ! » L'évacuations'effectue au pas de charge et les étudiants se retrouvent dehors.

Devant le bâtiment ils sont encerclés par la police quiréclame les pièces d'identité. S'ensuit une mêlée dans laquelle desétudiants sont malmenés et trainés sur le sol. Plusieursinterpellations ont lieu dans la foulée.

Alors que la pression retombe autour du Crous, quelquesmembres du personnel sortent dans la rue pour exprimer leur indignationdevant les méthodes employées par la police. Tous les étudiants sontrelachés après contrôle d'identité. [NOTE DE LA REDACTION : aucunétudiant n'a été emmené au poste par la police, contrairement à cequ'on avait cru constater dans un premier temps].

NICOLAS CHAPUIS

-------------------------

Strasbourg     : occupation de la présidence de l'université
mardi 7 avril 2009

rien.gif

Mardi 7 avril 2009, à 16h, 200étudiants et personnels grévistes de l'Université de Strasbourg ontenvahi la présidence où se tenait une réunion des directeurs d'UFR. Unappel leur a été lu, en voici la copie.

Appel à la présidence de l'UDS :

Réunis au nombre de 1000 en AG hier, les étudiants etpersonnels ont montré qu'aucun frein ne viendrait amoindrir la luttequi est la leur depuis plus de deux mois. A une très large majorité,ils ont reconduit le blocage des bâtiments Platane, Patio, Portique etDroit. Malgré l'ampleur de leur mobilisation à Strasbourg et dans laFrance entière, la Présidence ne cesse de tenter d'enrayer leur action.L'Amphi 1, lieu principal de nos décisions et où devait se déroulernotre assemblée générale était bloqué comme nous arrivions àl'Université. Il s'agissait de chaînes, écho de ce dans quoi ladirection voudrait nous enrouler. Les étudiants et personnels désireuxde faire valoir leur droit de se réunir démocratiquement, n'ont pascédé à l'obstruction : pour rentrer, ils ont scié les chaînes. C'est àce genre d'extrémité que la Présidence nous contraint. Parvenus dansl'amphithéâtre, les étudiants ont constaté que l'électricité leur étaitcoupée, de sorte encore, à ce que leur assemblée ne puisse pas avoirlieu. Ils ont ensuite gagné la Place Rouge, ouverte à toutes et à tous.Bien qu'outrés par ces mesures de répression mesquine, les étudiants etpersonnels ne s'étonnent pas. Voilà deux mois en effet qu'ilsconnaissent ce genre de traitement. A la veille du sommet de l'OTAN(qui comme on pouvait s'y attendre a été utilisé comme un prétexte pourcasser la mobilisation), le Patio, occupé par ses étudiants, s'estretrouvé bloqué de toutes parts… mais par la direction. Entrées etsorties nous étaient défendues, par une junte de vigiles spécialementdéfrettée qui empêchait l'accès au toilettes et celui de toutravitaillement en nourriture et en eau. A défaut de la police, qui nedevait arriver que peu après, la Présidence lâchait déjà sur desétudiants qu'elle ne représente décidément pas, les hommes d'uneentreprise privée. Cela s'inscrit dans la logique qui est la siennedepuis les débuts du mouvement : collaboration directe avec legouvernement en place, travail de sape permanente du mouvementuniversitaire, accusations mensongères (épisode du cambriolage du BVE),instrumentalisation d'une soi disant « opinion universitaire »justifiées par des pétitions qui ne sont que l'expression d'une autreminorité… Mesdames et messieurs de la présidence, voyez que vosembûches ne parviennent pas à enrayer un mouvement massif etconnaissant peu de précédents historiques.L'assemblée générale tenue démocratiquement et au soleil malgré vosefforts s'est massivement prononcée pour un semestre plancher. Car niles blocages, ni l'occupation ne cesseront tant que les réformes debase LRU et celles qui y sont liées n'auront pas été abrogées. Afin quenotre mobilisation ne puisse être un prétexte pour pénaliser lesétudiants en lutte, l'assemblée générale réclame impérativement :L'absence d'examen sur les cours n'ayant pas eu lieu ou sans laprésence d'un enseignantSemestre plancher pour tous les étudiants de l'UDS (10 pour tous)Possibilité d'obtenir une note supérieure à 10 en effectuant destravaux spécifiques

Entendez-nous sur ces points, et cessez l'obstruction :la responsabilité de la perte du semestre présent vous incombera en casde refus et de nouvelles manipulations.

puce.gifhttp://www.strasbourgenlutte.com/

---------------

Occupation pacifique du quai 43, Lyon 1 : Communiqué de presse

Pour suivre cette occupation sur le blog associé

Communiqué de presse

Depuis 14 heures aujourd'hui, des personnels et étudiants de l'universitéClaude Bernard Lyon 1 occupent pacifiquement le bâtiment dit "Quai 43"en forme de bateau, centre nerveux de l'administration des enseignements.

La direction de l'université impose depuis quelquesjours au personnel administratif de rentrer sur ordinateur les listesde notes du premier semestre remises au rectorat lors de la rétentionde notes à Lyon 1 dans le cadre du mouvement national universitaire. Lasaisie de ces listesen l'état comporte des risques considérables d'erreurs, alors queces notes seront rendues électroniquement par les enseignants dès quele gouvernement aura pris en compte les revendications de lamobilisation.

A travers cette action, baptisée "L'université coule,Lyon 1 monte en bateau", les personnels et étudiants se déclarentsolidaires des personnelsadministratifs réquisitionnés et réclament l'arrêt de ce travaildégradant et inutile.

Nous rappelons à cette occasion au gouvernement que la résorptionde la précarité des personnels administratifs dans les universités, ainsique l'augmentation des bas salaires est l'une des revendicationscruciales du mouvement. Précisons que certains de ces services fonctionnent actuellement avec près la moitié de contractuels.

Nous demandons par ailleurs au Président de Lyon 1d'arrêter la centralisation des services administratifs d'enseignementet de faire en sorte qu'au contraire, ces personnels soient placés auplus proche des enseignants et des étudiants, dans un souci d'unmeilleur service et d'une plus grande qualité de vie pour tous lesmembres de la communauté universitaire. Une mesure urgente que nousréclamons du président est la reconduction des contrats des personnels,sans période de chômage, et de prendre en compte les voeux despersonnels concernant leurs affectations.

Les personnes occupant pacifiquement le quai 43.

blog : http://occupation-presidence-lyon1.over-blog.com/