Raconter la théorie dans le roman.Dimensions thématiques, structurelles et métaréflexives de la théorie littéraire narrée dans le roman
XXe Congrès de l'AILC (Association Internationale de Littérature Comparée)
Paris, 18-24 juillet 2013
Groupe de travail "Raconter la théorie dans le roman" présidé par Manfred Schmeling et Christiane Solte-Gresser (Université de la Sarre).
Les théories de la Littérature Comparée se comprennent presque toujours comme des démarches critiques : la comparaison en soi peut déjà être considérée comme une activité critique. Viennent ensuite les approches théoriques telles que le poststructuralisme, la théorie du gender, la traductologie, l’intertextualité, la psychanalyse, le postcolonialisme ou l’interculturalité qui portent également un regard critique, soit sur l’oeuvre littéraire, soit sur la réalité dans ou derrière le texte. Enfin, la littérature en tant que telle peut comporter une dimension subversive que la critique littéraire cherche à révéler. Ce potentiel critique semble se multiplier dans les cas où la théorie est fictionalisée dans le roman. Notre groupe de travail se propose d’examiner et de comparer de tels romans dans lesquels la théorie devient l’objet de la narration. Au centre de notre intérêt se trouvent donc des textes qui ne présentent pas la théorie scientifiquement, mais en tant que récit littéraire.
Les questions qui guideront nos débats seront les suivantes:
1) A quel niveau du roman la théorie se manifeste-t-elle? (Thème de l’action, motif, forme et structure textuelle, dimension autoréférentielle ou métaréflexive, discours du personnage, objet de réflexion philosophique ou commentaire ironique du narrateur, le théoricien comme personnage fictif, ...)
2) Quelle fonction occupe la théorie fictionalisée dans le roman ? (Illustration, confirmation, remise en question, réflexion, mise en pratique, expérience ludique ou esthétique, ...)
3) Peut-on procéder à une typologie et une systématisation du phénomène en littérature (p. ex. genre littéraire, époque, région culturelle/nation, ...) ? Et quels sont les procédés méthodologiques qui permettent d’analyser cette dimension théorique de la narration (sujet ponctuel ou central, explicite ou implicite, formes de la médiation, niveau d’énonciation, ...) ?
4) Et enfin: Existe-t-il des romans narrant des théories littéraires ou culturelles qui se révèleraient être particulièrement importantes ou fructueuses pour la Littérature Comparée?
Seront bienvenues des propositions qui prennent comme objet d’étude des romans et/ou d’autres textes narratifs – peu importe l’époque, la nationalité ou l’aire culturelle –, dans lesquels la théorie (littéraire ou culturelle) se fait narration. Il ne s’agit donc pas simplement de lire un roman dans une perspective théorique (à cet égard chaque roman se prêterait plus ou moins bien au jeu de la théorie), mais de trouver des textes narratifs dans lesquels la théorie est elle-même le sujet de la narration. Veuillez nous indiquer brièvement de quelle théorie il s’agit et dans quelle mesure celle-ci constitue une dimension essentielle du texte. Quelques exemples : Philip Roth, "The Humain Stain" (mythocritique, théorie postcoloniale), Patricia Duncker, "Hallucinating Foucault" (analyse du discours, gender), Gilbert Adair, "The Dead of the Author" (déconstruction, théorie du sujet, biographisme) et pour donner un exemple plus classique : André Gide, "Les Faux-Monnayeurs" (théorie du genre, théorie de la fiction). Il est également possible de choisir un problème théorique particulier et d’examiner de quelle façon il est traité dans des textes différents.
Nous vous prions de déposer votre proposition par le site du Congrès AILC Paris 2013 (http://icla-ailc-2013.paris-sorbonne.fr/) avant le 1er juin 2012. Choisissez Main Topic numéro 21 Raconter la théorie dans le roman.