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Quitte ou double

Quitte ou double

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Partisans auto-proclamés des "vraies réformes", nos Ministres ont le goût des demi-mesures quand il s'agit pour eux d'admettre leur échec à les imposer. V. Pécresse avait tenté il y a peu une "réécriture" du décret sur le statut des enseignants-chercheurs qui n'a convaincu personne. S'agissant de la formation et du recrutement des enseignants du secondaire, X. Darcos a présenté vendredi (20/3) comme une issue à la crise un nouveau "calendrier" qui consiste, au mieux, à la repousser de quelques mois en différant d'un an les nouveaux concours. Les différents collectifs qui sont au coeur de la mobilisation actuelle ne s'y sont pas davantage laissés tromper: SLU dénonce une "partie de poker menteur", la Coordination Nationale de la Formation Des Enseignants et la Coordination Nationale des Universités, mais aussi le Snesup-Fsu ou la CD-IUFM s'indignent de la manoeuvre et appellent également à une nouvelle manifestation mardi 24 mars. La crise reste ouverte: une vague de démissions des charges administratives touche déjà plusieurs universités; d'autres se disent prêtes à ne pas délivrer de diplômes cette année. On sait depuis ce soir (22/3) que V. Pécresse quittera bientôt le gouvernement pour un autre destin politique: souhaitons que ce départ annoncé soit l'occasion d'un vrai remaniement ministériel, et que les deux portefeuilles de l'Education et de l'Enseignement supérieur reviennent à des personnalités aptes à entendre l'ensemble des revendications portées par l'actuel mouvement: non seulement les questions de statut et de formation des enseignants, mais aussi le projet de contrat doctoral, la précarisation des personnels, le démantèlement des grands organismes de recherche, le mode de calcul du financement public des universités, et au-delà l'ensemble des effets de la loi dite LRU. La confiance de l'ensemble des personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche à l'égard des pouvoirs publics est désormais si bien rompue qu'on ne voit pas d'autre issue à la crise qu'un gel immédiat de toutes les réformes, et la programmation détaillée d'une vraie concertation au bénéfice d'un nouveau projet de loi.