Editos
Actualités
Quelle sortie de crise?

Quelle sortie de crise?

Publié le

Ainsi donc le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs a été réécrit, avec les organisations syndicales qui avaient accepté de faire le déplacement au Ministère: la réécriture ne convainc vraiment personne, si l'on en juge par les communiqués publiés depuis lors par SLU, qui dénonce une "stratégie du bluff", par  QSF, et par le Collectif pour la défense de l'université, qui a quelques doutes juridiques. En dépit des tergiversations de la CPU, elle-même confrontée à une crise, tous dénoncent le caractère dilatoire de ces prétendues "concessions", et rappellent les autres sujets de litige: la réforme de la formation et du recrutement des enseignants du secondaire, sur laquelle le gouvernement prétend toujours aller de l'avant, au mépris du calendrier et en dépit des messages de la récente Coordination nationales sur la formation des enseignants, mais aussi la réforme des allocations doctorales, le mode de calcul des dotations budgétaires, le statut des personnels précaires, le démantèlement du CNRS, etc. La liste est longue: c'est désormais l'ensemble des dispositifs et effets de la loi LRU qui est clairement mis en cause. Après un mois de crise, la mobilisation ne fléchit pas, comme en témoignent les motions votées par la Coordination nationale des universités; les cours demeurent suspendus dans la plupart des établissements d'enseignement supérieur (mais se multiplient hors les murs), une trentaine d'universités au moins sont désormais bloquées, dont la Sorbonne, et cette nouvelle semaine de conflit est celle du "printemps des chaises"⦠Dans l'attente de la journée nationale de manifestation qui devrait réunir mercredi prochain l'ensemble du corps enseignant, de la maternelle à l'Université, mais aussi le milieu hospitalier, et au delà la nouvelle journée de grève générale du 19 mars, difficile d'imaginer désormais un scénario de sortie de crise crédible: il y faudra sans doute l'annonce solennelle de l'abandon de l'ensemble des réformes, et de l'ouverture de vraies négociations pour une nouvelle loi-cadre revenant sur l'essentiel de la LRU.