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Queer : écritures de la différence ? Stratégies discursives ‘queer’

Queer : écritures de la différence ? Stratégies discursives ‘queer’

Publié le par Vincent Ferré (Source : Pierre Zoberman)

Colloque International

Queer : écritures de la différence ?
STRATEGIES DISCURSIVES "QUEER" DANS LE TEMPS ET DANS L'ESPACE

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programme

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contact : Pierre Zoberman (Paris 13/ CENEL), QueerStrategies@aol.com

résumé des interventions : http://www.univ-paris13.fr/cenel/coll-pub.htm


La remise en cause du consensus culturel et de son expression « sédimentée », le canon, par des écrivains, des critiques et des théoriciens au nom d'une appartenance communautaire/ identitaire a joué un rôle essentiel dans la formulation de nouvelles problématiques idéologiques. Or, ces mutations sont perçues et promues de manière bien différente dans les contextes culturels et universitaires français et américains. C'est l'un des enjeux de l'étude des stratégies discursives « queer » : si l'on prend en compte cette ligne de partage sans se contenter, comme on le fait si souvent, de constater qu'elle existe, les deux perspectives peuvent s'enrichir mutuellement.
Fait caractéristique, les presses universitaires américaines multiplient les collections sur les études post-coloniales, les études féministes et les études de gender , les études gay et lesbiennes ou queer. Par delà l'identité sexuelle, la notion de queer, qui, de manière symptomatique, n'a pas de traduction française reconnue, correspond à la reprise positive d'une insulte assimilant homosexualité et étrangeté (ou décalage) et renvoie à tout ce qui remet en cause l'ordre dit hétéronormatif, lequel régit, dans les sociétés occidentales, la répartition sociale des rôles sexuels, la famille, etc. cette extension était particulièrement marquée dans le mouvement qui s'est nommé « Queer Nation » et qui a contribué à la revalorisation, voire à la revitalisation du terme.
C'est dans ce contexte que l'on peut/doit étudier la rhétorique de la contestation de l'ordre que cette notion de « queer » implique.

La notion elle-même n'est pas une évidence : après des débuts consensuels, les plus politisés ou les plus activistes des théoriciens y diagnostiquent aujourd'hui une forme d'euphémisme, un recul devant l'explicitation des « identités sexuelles » qu'ils voient comme à nouveau réprimées : ils veulent en conséquence restreindre le champ aux études gaies et lesbiennes. Dans notre perspective cependant, peut-être profondément influencée par le jacobinisme même que nous tentons de problématiser, c'est bien la vocation du terme queer à recouvrir tout un répertoire de positions et de stratégies marginales qui doit, nous semble-t-il, lui faire accorder la préférence.
L'évolution des pratiques éditoriales et la refonte des programmes de humanities (rejet des auteurs DWEM Dead White European Males [Mâles blancs européens morts] , promotion de la francophonie comme alternative à la littérature française traditionnelle, etc.) constituent des indices caractéristiques d'une reconfiguration des espaces littéraires, revendiquée comme telle outre-Atlantique. Cela indique aussi une approche différente du corpus de la littérature et une aspiration à une saisie du littéraire sans aucune distance avec la réalité historique et socio-politique. En même temps, l'opposition à ce mouvement est formulée sous forme d'attaques hautement politisées (D'Souza, Illiberal Education). Comme la littérature elle-même, l'étude de la littérature devient donc un champ de luttes politiques et idéologiques. Ces polémiques et cette violence soulignent l'importance des enjeux engagés par la théorisation de la place de l'identité dans le (re-)développement du phénomène littéraire et de l'urgence de rendre compte des stratégies discursives d'hier et d'aujourd'hui.

Le colloque se propose d'explorer des textes et des pratiques culturelles d'aires géographiques et de périodes variées pour mettre en lumière les procédures d'identification et de construction des identités sexuelles ou « dérangeantes », sachant qu'une même pratique peut ne pas avoir la même fonction ou la même signification dans des contextes différents (le travestissement, par exemple). Comment s'écrit, se décrit, se construit, ou se proscrit la différence ? Est-elle inclusive ou distinctive le désir homoérotique constitue-t-il par exemple un critère distinctif, ou apparaît-il simplement comme un cas parmi d'autres de marginalité (le terme est lui-même problématique), potentiellement menaçante, mais aussi régulièrement « récupérée » comme effet de mode ? Peut-on identifier des constantes trans-temporelles, trans-culturelles, dans les stratégies représentatives et discursives ?


La remise en cause du consensus culturel et de son expression « sédimentée », le canon, par des écrivains, des critiques et des théoriciens au nom d'une appartenance communautaire/ identitaire a joué un rôle essentiel dans la formulation de nouvelles problématiques idéologiques. Or, ces mutations sont perçues et promues de manière bien différente dans les contextes culturels et universitaires français et américains. C'est l'un des enjeux de l'étude des stratégies discursives « queer » : si l'on prend en compte cette ligne de partage sans se contenter, comme on le fait si souvent, de constater qu'elle existe, les deux perspectives peuvent s'enrichir mutuellement.
Fait caractéristique, les presses universitaires américaines multiplient les collections sur les études post-coloniales, les études féministes et les études de gender , les études gay et lesbiennes ou queer. Par delà l'identité sexuelle, la notion de queer, qui, de manière symptomatique, n'a pas de traduction française reconnue, correspond à la reprise positive d'une insulte assimilant homosexualité et étrangeté (ou décalage) et renvoie à tout ce qui remet en cause l'ordre dit hétéronormatif, lequel régit, dans les sociétés occidentales, la répartition sociale des rôles sexuels, la famille, etc. cette extension était particulièrement marquée dans le mouvement qui s'est nommé « Queer Nation » et qui a contribué à la revalorisation, voire à la revitalisation du terme.
C'est dans ce contexte que l'on peut/doit étudier la rhétorique de la contestation de l'ordre que cette notion de « queer » implique.

La notion elle-même n'est pas une évidence : après des débuts consensuels, les plus politisés ou les plus activistes des théoriciens y diagnostiquent aujourd'hui une forme d'euphémisme, un recul devant l'explicitation des « identités sexuelles » qu'ils voient comme à nouveau réprimées : ils veulent en conséquence restreindre le champ aux études gaies et lesbiennes. Dans notre perspective cependant, peut-être profondément influencée par le jacobinisme même que nous tentons de problématiser, c'est bien la vocation du terme queer à recouvrir tout un répertoire de positions et de stratégies marginales qui doit, nous semble-t-il, lui faire accorder la préférence.
L'évolution des pratiques éditoriales et la refonte des programmes de humanities (rejet des auteurs DWEM Dead White European Males [Mâles blancs européens morts] , promotion de la francophonie comme alternative à la littérature française traditionnelle, etc.) constituent des indices caractéristiques d'une reconfiguration des espaces littéraires, revendiquée comme telle outre-Atlantique. Cela indique aussi une approche différente du corpus de la littérature et une aspiration à une saisie du littéraire sans aucune distance avec la réalité historique et socio-politique. En même temps, l'opposition à ce mouvement est formulée sous forme d'attaques hautement politisées (D'Souza, Illiberal Education). Comme la littérature elle-même, l'étude de la littérature devient donc un champ de luttes politiques et idéologiques. Ces polémiques et cette violence soulignent l'importance des enjeux engagés par la théorisation de la place de l'identité dans le (re-)développement du phénomène littéraire et de l'urgence de rendre compte des stratégies discursives d'hier et d'aujourd'hui.

Le colloque se propose d'explorer des textes et des pratiques culturelles d'aires géographiques et de périodes variées pour mettre en lumière les procédures d'identification et de construction des identités sexuelles ou « dérangeantes », sachant qu'une même pratique peut ne pas avoir la même fonction ou la même signification dans des contextes différents (le travestissement, par exemple). Comment s'écrit, se décrit, se construit, ou se proscrit la différence ? Est-elle inclusive ou distinctive le désir homoérotique constitue-t-il par exemple un critère distinctif, ou apparaît-il simplement comme un cas parmi d'autres de marginalité (le terme est lui-même problématique), potentiellement menaçante, mais aussi régulièrement « récupérée » comme effet de mode ? Peut-on identifier des constantes trans-temporelles, trans-culturelles, dans les stratégies représentatives et discursives ?

Programme

Université Paris 13
Amphi Copernic (Institut Galilée)
99, avenue J.B.Clément 93430 Villetaneuse

 

Jeudi 26 mai 2005

9h – 9h30 : Petit-déjeuner et inscription
9h30 9h45 : Ouverture (Pierre Zoberman)

9h45 – 11h15. Stratégie et théorie

Apostolos Lampropoulos, Université de Chypre :
«Queer(ing) Theory : une relance de l’activité théorique »

Marie-Hélène Bourcier, Université Lille III : « Deleuze et Guattari reload »

Lawrence Schehr, University of Illinois, Urbana-Champaign (USA) : « Comment peut-on être post-queer? : Vers de nouvelles théorisations »

11h15 – 11h30. Pause
11h30 – 12h30 : Repenser l’ailleurs I – L’Amérique pré- et post-moderne

Nicolas Balutet, IUFM d’Alsace:« Les moqueries du
Chalca cihuacuicatl. Analyse d'un chant du Mexique ancien »

Kathleen Gyssels, Université d’Anvers (Belgique):« Les queer poètes de la (post-) négritude : Léon-Gontran Damas, James Baldwin et Langston Hughes : comment être noir et homme ? »

12h30 – 13h45 : Déjeuner

13h45 – 14h45 : Censure et persécution

Elisabeth Ladenson, University of Virginia (USA) : «Indécence, homosexualité et censure littéraire»

William J. Spurlin, Cardiff University (UK) : « 'Rein bleiben und reif werden!' La Racialisation du désir sous le régime National-Socialiste »

14h45 – 15h45 : Revisiter le passé I

Gary Ferguson, University of Delaware (USA) :
« Pré-modernité(s) : strategies de lecture ‘queer’ »

Martial Martin, Université de Picardie:« Gaverston dans les libelles de la Ligue et de la Fronde : figure de l’homosexuel ? »

15h45 – 16h15 : Pause

16h15 – 17h45 : Revisiter le passé I – suite

Dick Dickinson, Sarah Lawrence College (USA.): « Un détour racinien ? Nouveau regard sur le héros »

Nicholas Hammond, Cambridge University (UK.) :
« Bavardages et bardaches : relectures du XVIIe siècle »

Juan Jiménez-Salcedo, Université François Rabelais (Tours): « ‘... vous êtes le jeune homme à cinquante noms ‘: Le XVIIIe est-il un siècle queer ? »

17h45 - 19h15: Quand la danse explore l’autre côté du désir. Projection d’une vidéo chorégraphique, Glad to Be Unhappy (de Francis Patrelle) suivie d’une discussion.

Vendredi 27 mai 2005

9h –9h30. Petit-déjeuner
9h30 – 11h. Altérité, identité, sexualité : Renée Vivien et les autres

Maria-José Bruña Bragado, Université Paris 8 / Université de Salamanque (Espagne) : « Désir homoérotique et construction de l’identité des femmes dans le “Romantisme Féminin” (Renée Vivien et Rachilde) »

Dominique Fisher, University of North-Carolina, Chapel Hill (USA) :« Altérités rachildiennes

Melanie C. Hawthorne, Texas A&M University (USA) :
«Nationalité et Sexualité: Renée Vivien, poète français?»

11h – 11h30 : pause

11h30 – 12h 30 : Repenser l’ailleurs II – Afrique sub-saharienne

Thierno Ibrahima Dia, Université Bordeaux 3-Montaigne : « Ka mën Karmen ("triompher de Karmen", en wolof). Du saphisme au sophisme »

Chantal Zabus, Université Paris 13 : « Théorie queer et matière africaine : Queering African Literature : Same-Sex Desire in Some African Novels »

12h30 – 13h45 : déjeuner

13h45 – 14h45 : Littérature – Écriture et stratégies fictionnelles

Eric Bordas, Université Paris III – Sorbonne Nouvelle : « Style “gay” : d’une littérature “homosexuelle” »

Michael Rinn, Université de Bretagne Occidentale : « Hervé Guibert, fils des Lumières »

14h45-15h45 : Revisiter le passé II

Allen Miller, University of South-Carolina, Columbia (USA):« Queering Alcibiades: Foucault, Persius, and Halperin »

Jean Schneider, Université Lyon 2: « Amitié ou amour ? Les termes d’affection dans l’épistolographie byzantine : le cas de Maxime Planude »

15h45 – 16h15 : pause

16h15 – 17h15 : Photographie et subversion des genres

Agnès Vannouvong, Université Paris 8 : « Les scènes identitaires queer dans le théâtre de Jean Genet »

Mike Yve, Musée des Beaux-Arts de Bordeaux : « Matthias Herrmann : autoportraits érotiques et subversion des genres »

17h15 – 18 h30 : Vernissage de l’exposition « Queer Bodies » – œuvres photographiques de François Burgun Karl Lakolak et Matthias Herrmann (commissaire d’exposition : Mike Yve, du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux)

Samedi 28 mai 2005

9h – 9h30 : Petit-déjeuner
9h30 – 10h30 : Stratégies autobiographiques

Geetha Ganapathy-Doré, Université Paris 13 : « All About H. Hatterr de G.V. Desani : une autobiographie queer »

Sabine Schrader : Université de Lipsia (Leipzig) (Allemagne):« L'écriture autobiographique gay et lesbienne au XXe siècle - l'invention des moi (s) homosexuel(s) dans la littérature française »

10h30 – 11h : Pause

11h – 12h : Repenser l’ailleurs III – Maghreb

Max Kramer, Columbia University, New York (USA) :
« L’influence de l’identité gay occidentale sur la perception de la sexualité entre hommes dans les pays musulmans »

Khalid Zekri, Université de Mekhnès (Maroc) : « Écrire gai au Maghreb »

12h – 13h15 : Déjeuner

13h15 – 14h15 : Stratégies cinématographiques

Uta Fenske, Université de Cologne (Allemagne) :
« “What can you do when you have to be a man?" Masculinity and movies: Tea and Sympathy(1956 V. Minelli) »

Richard Goodkin, University of Wisconsin, USA :
« L’Ambisextérité, ou Le Sexe de Seconde Main »

14h15 – 15h45 : Discussion générale et clôture

19h30 ou 20 h dîner/ célébration à Paris

FORMULAIRE d'INSCRIPTION :

(A retourner avant le 25 avril à Pierre Zoberman, Colloque « Stratégies discursives queer' », UFR LSHS, Université Paris 13, 99 avenue J.-B. Clément, F-93430 VILLETANEUSE, France, ou par courrier électronique à QueerStrategies@aol.com si le formulaire n'est pas accompagné de paiement)

 

Nom :....................................Prénom :.............................................

Institution :.................................................................

Adresse : ............................................................

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Téléphone :.........................................................

Adresse électronique :.................................

Date d'arrivée :...........................  Date de départ :........................................

Souhaitez-vous que les organisateurs vous réservent une chambre ? (Pour plus de renseignements sur l'hébergement, contacter Pierre Zoberman par e-mail : QueerStrategies@aol.com)

1. Frais d'inscription au colloque : ........................................................... 25E

Pour ceux qui présentent une communication, l'inscription comprend le petit-déjeuner et le déjeuner pour les trois jours du colloque, ainsi que le dîner de clôture du samedi 28 juin (merci de confirmer votre participation aux repas). Les autres participants peuvent s'inscrire pour les déjeuners, au prix de 10 par déjeuner et pour le dîner de clôture, pour 15, à condition d'en avoir prévenu les organisateurs au moins deux semaines à l'avance) Les partenaires des participants pourront assister aux séances sans frais d'inscription, mais ils/elles devront s'inscrire pour les repas.

2. Déjeuner du jeudi 26 mai (sur le campus)  ............................ 10 x........= ....

3. Déjeuner du vendredi 28 mai (sur le campus) :  ...................... 10 x........= ....

4. Déjeuner du samedi 28 mai (sur le campus) :  ........................ 10 x........= ....

5. Dîner du samedi 28 mai (à Paris) :.......................................... 15 x........= ......

Total :...................................................................................................

Veuillez libeller votre chèque en euro uniquement à l'ordre de AC Université Paris 13, en indiquant au dos : « Colloque Stratégies discursives mai 2005 », et cocher la case « Paiement joint ». Nous ne sommes malheureusement pas en mesure d'accepter les cartes de crédit ou les chèques en devises autres que l'euro, ou tirés sur des banques étrangères. Si vous n'avez pas accès à un compte français, vous pourrez payer en euro à votre arrivée (cocher la case « Paiement sur place »).

Ì Paiement joint                                                                     Ì Paiement sur place

Besoins spécifiques (repas ou plats végétariens, etc.). Nous essaierons, dans la mesure du possible, d'en tenir compte : :...........................................

Pour ceux qui donnent une communication, merci de rappeler vos besoins techniques spécifiques, ainsi que la langue de votre communication et vos besoins en matière de traduction. En cas de difficulté majeure en français, veuillez contacter Pierre Zoberman (QueerStrategies@aol.com) :

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Date :..........................                      Signature :.........................