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Russie, la force des faibles (4e Doctoriales en études russes, Besançon)

Russie, la force des faibles (4e Doctoriales en études russes, Besançon)

Publié le par Marc Escola (Source : Lilia Androsenko)

Russie, la force des faibles

Quatrièmes Doctoriales en études russes 

Les rapports entre « forts et faibles », « dominants et dominés », « maîtres et esclaves » constituent un thème classique de l’anthropologie.Corollaire de cette dialectique, la question de la force des faibles, c’est-­‐à-­‐dire celle du renversement capable d’intervenir dans l’expression des rapports de forces, constitue un paradoxe particulièrement intéressant à analyser, et néanmoins souvent relégué à la marge des réflexions, ou peu mis en lumière par la recherche.

C’est le thème choisi pour ce quatrième colloque doctoral en études russes, colloque comme à son habitude largement pluridisciplinaire, et qui entend cette année explorer les prolongements de cet apparent oxymore dans les différents domaines d’études des doctorants et jeunes chercheurs : qu’il s’agisse de l’histoire de la Russie, de la politique russe, actuelle et passée, des questions de géopolitique, mais encore bien sûr de l’ensemble des sciences humaines – philosophie, littérature, linguistique, cinéma, arts visuels, musique, arts de la scène... –, toutes périodes confondues.

L’importance des questions sociales dans le champ des idées aux XIXe et XXe siècles en Russie a contribué à prodiguer un statut particulier à la question des rapports forts/faibles dans de nombreux domaines de la pensée. Il n’est que d’observer l’importance de ces questions dans la philosophie russe moderne, qu’il s’agisse de la réception de Hegel qui oppose la force de l’esclave à la faiblesse du maître, ou de celle de Marx postulant la force des opprimés. Mentionnons également la « pensée russe » incarnée par N. Berdiaiev pour qui les rapports d’esclavage et de domination ont façonné l’histoire de l’Humanité, ou encore l’exaltation du quotidien de V. Rozanov, l’amour du peuple de V. Soloviev, le slavophilisme d’I. Ilyne, l’intérêt de P. Florenski pour la ruralité russe. Convoquer cette question du rapport forts/faibles, l’utiliser également en tant que prisme ou grille de lecture des événements ou représentations semble par conséquent particulièrement pertinent dans le champ des études russes.

Très largement, la question de la force des faibles renvoie aux marges, aux « petits », aux « sans-­‐voix », aux « invisibles » ainsi qu’à une multitude de formes d’opposition ou de marginalisation, parfois volontaires, qu’un caractère minoritaire commun relègue au rang de faibles. L’enjeu de notre colloque est d’étudier aussi bien lescomportements individuels et collectifs liés à ces questions dans le champ social, politique, et historique, que leurs représentations, notamment artistiques. La thématique de la force des faibles invite également à analyser l’évolution des oeuvres et des artistes eux-­mêmes, y compris leurs relations avec le pouvoir – quand le rapport des forces s’inverse. 

Dans les domaines historique, politique, sociologique et géopolitique, deux angles d’analyse se distinguent, selon que l’on appréhende la Russie « de l’intérieur », ou dans son rapport à l’autre et à l’étranger en particulier.

Autre domaine d’étude philologique : la linguistique. L’opposition fort/faible n’est-­‐elle pas présente dans la grammaire russe : en phonologie, (dureté/mouillure), en morphologie (les trois genres), dans le système verbal (imperfectif/perfectif), les catégories sémantiques (animé/inanimé), etc.?

Toutes les analyses de ces différents champs, conduites dans un esprit scientifique rigoureux, seront accueillies avec le plus vif  intérêt.

Organisation de l’événement

La participation aux doctoriales est ouverte à tous les doctorants et chercheurs post-­‐doctorants (ayant soutenu leur thèse il y a moins de 4 ans) issus d’établissements supérieurs français, suisses et belges.

Toutes les propositions de communication dont le contenu s’inscrit dans le champ des études russes seront examinées.
Les propositions émanant des doctorants de l’ED LECLA (UFC) sont les bienvenues.

Les doctorants et jeunes chercheurs souhaitant participer aux doctoriales feront parvenir aux membres du comité scientifique et d’organisation leur proposition de communication (texte de 3000 à 4000 signes environ, accompagné d’une brève présentation de son auteur) avant le 15 Avril 2018.                                                  

Les doctoriales se tiendront les 5 et 6 juin 2018 à l’Auditorium de la MSHE, sur le campus de l’Arsenal de l’Université
de Franche-­‐Comté (UBFC).

Les frais de logement des doctorants dans les chambres universitaires retenues par les organisateurs seront pris en charge par l’AFR. De même, les déjeuners et dîners des participants seront financés par l’université d’accueil (laboratoire ELLIADD, ED LECLA, UFR SLHS de l’Université de Franche-­‐ Comté). Des soirées culturelles et conviviales sont en cours d’organisation et le programme complet de l’évènement sera diffusé au mois de mai 2018.

Comité scientifique et d’organisation
Armelle Groppo, Présidente de l’AFR : afr.presidence@gmail.com
Jasmine Jacq, UFC, AFR : jjacq@univ-­fcomte.fr
Lilia Androsenko, UFC , AFR : liliia.androsenko@univ-­fcomte.fr
Evelyne Enderlein, Université de Strasbourg, AFR : enderleine@gmail.com
Philippe Comte, Université Paris I, AFR : comte.philippe1@free.fr
Catherine Géry, INALCO, AFR : catherine.gery@inalco.fr
Hélène Mélat, Sorbonne Universités, AFR : helene.melat@paris-­sorbonne.fr
Cédric Pernette, Sorbonne Universités : pernette.cedric@neuf.fr
Sergueï Tchougounnikov,UB : serge.tchougounnikov@yahoo.fr