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[400 rue Ste Catherine Est]
« Qu'est-cequ'on garde ? » : la question, portée par Marie Depussé au titrede l'essai qu'elle publie en 2000, conduit une forme particulièred'appropriation des écrits passés, lorsque le mouvement de sauvegarde se doubled'une vigilance à ce qui, en eux, ne pourrait être maintenu tel. Cette mêmequestion figure l'objet du colloque international organisé dans le cadre de l'OIC(Observatoire de l'Imaginaire Contemporain) et des axes « Imaginaire de lathéorie » et « Archéologie du contemporain » du centre derecherche Figura de l'Université du Québec à Montréal, en partenariat avecl'Université Stendhal à Grenoble et l'Université des Langues Étrangères deTokyo.
Le livre quel'on garde, ce peut être certes le livre préféré, celui d'une passion plus oumoins éphémère, qui appelle tout aussi bien la haine, mais ce peut être encore,et plus profondément, le livre porteur de la bibliothèque, un pilierintransigeant, depuis lequel ont rayonné nombreuses autres lectures, et verslequel on revient, continûment. C'est ce legs, souvent précieux parce queproblématique, sur lequel nous voudrions porter l'attention, en nous arrêtant àces textes, travaillés d'une interrogation encore nôtre aujourd'hui, et qui parlà nous travaillent. De telles lectures ne sont-elles pas, à bien y réfléchir,les plus fructueuses, en ce qu'elles confrontent à une résistance qu'onchercherait alors, dans la reprise du geste de pensée, à dépasser ?
S'il s'agitbien de « déballer sa bibliothèque », en un souvenir du gestebenjaminien, ce n'est ainsi en aucun cas dans une intention polémique : onne cherchera pas plus à revenir sur le « démon » ayant saisi une certaineivresse théorique qu'à pointer les impostures scellant quelques renomméesintellectuelles déclarées douteuses. On voudrait au contraire ici privilégierun héritage qui, cheminant par d'autres voies que la paralysie ou lepsittacisme du disciple, saurait faire la part entre ce qui d'une réflexionmérite d'être actualisé, et ce qui ne peut plus l'être. S'il paraît nécessairede revenir sur certaines figures au rayonnement pérenne (quelle que soit leurépoque), l'étude cherchera également à s'ouvrir à d'autres références sujettesà un relatif purgatoire, pour approfondir la résistance qu'elles suscitent ouexpliquer la difficulté qu'elles soulèvent. Parmi les questions qui peuventêtre abordées :
- Indépendamment des époques ou des courants, quels sontles textes d'hier qui peuvent encorenourrir la pensée d'aujourd'hui ?
- La saisie de ces textes est-elle toujours d'ordreintellectuel, ou doit-elle reconnaître une dimension affective difficile àmettre en discours ?
- Ne faut-il pas alors réévaluer le canon, pour l'ouvrirà d'autres textes « mineurs », en marge de celui-ci ?
Partant, lecolloque assumera l'hétérogénéité des objets : le livre que l'on garde nerelèvera pas seulement de la littérature au sens strict, car l'écriturethéorique ou le livre d'artiste, par exemple, peuvent autant valoir comme pointd'appui. Cependant, la parole ne sera pas moins tenue sur le fil de latransmission, où sera réfléchi, dès lors, l'arrière-plan sur lequel repose larecherche en littérature, aujourd'hui.
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Programme des journées internationales
Mercredi 23 février [18h-20h]
Librairie Port de Tête [265 av. Montroyal Est]
Rencontre avecCatherine MAVRIKAKIS
Jeudi 24 février [Local A-2580]
10h-10h30 – Introduction
Guillaume BELLON & Pauline VACHAUD
10h30-11h30 – « Comment garde-t-on ? »
Kohei KUWADA, Université des Langues étrangères de Tokyo
11h30-12h30 – « Garder Système de la mode de Roland Barthes ? »
Claude COSTE, Université Stendhal/CNRS
Pause
14h-15h – « Lire pour son époque : une politique de lalecture »
Jean-François HAMEL, UQAM
15h-16h – « La réception arabe de l'Orientalisme de Saïd »
Ridha BOULAÂBI, Universitéde Picardie
Pause
16h30-17h30 – « Ces livres qu'on ne lira jamais »
Daniel LETENDRE, Université de Montréal
Vendredi 25 février [Local A-1750]
10h-11h – « Hériter desvaincus : le pari mélancolique de Daniel Bensaïd »
Jacques PELLETIER, UQAM
11h-12h – « Écrirel'histoire au présent : Pierre Guyotat »
Julien LEFORT-FAVREAU, UQAM
12h-13h – « Garder MarieDepussé »
Pauline VACHAUD, Université Stendhal
Pause
14h30-15h30 – « Il fauttout garder ! »
Bertrand GERVAIS, UQAM
15h30-16h30 –Conclusions : « Ces paysages qui sont aussi mon séjour… »
Guillaume BELLON, UQAM/Université Stendhal