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ProusTime. Penser le temps avec Marcel Proust : interpolation, anachronisme

ProusTime. Penser le temps avec Marcel Proust : interpolation, anachronisme

Publié le par Matthieu Vernet

Journée ProusTime

Penser le temps avec Marcel Proust: interpolation, anachronisme

 

Mercredi 3 juin 2015

École normale supérieure

45, rue d’Ulm, 75005 Paris

Salle des Actes

10h30-17h

 

Journée organisée par Isabelle Serça dans le cadre des travaux de l’Équipe Proust de l’Institut des Textes et Manuscrits modernes (CNRS-ENS)

Avec : Pierre-Marc de Biasi, Antoine Compagnon, Alain Connes, Sylvie Vauclair

 

Cette Journée est le coup d’envoi d’un projet de recherche qui voudrait penser le temps dans une perspective transdisciplinaire, en se fondant sur la représentation thématique et la forme stylistique qu’en offre À la recherche du temps perdu. Entreprise délicate puisque le temps est un de ces concepts « primitifs » pour le moins difficiles à définir : pour faire court, c’est à la fois la variable « t » dans une équation, ce sentiment de la durée qu’éprouve tout un chacun qu’a décrit Bergson ou bien encore le théâtre où se déroule l’histoire des hommes en société. Ancrer la réflexion dans le texte de Proust évitera de verser dans de vaines spéculations théoriques : on partira ainsi de l’« écriture du temps » que Proust met en œuvre ou du « temps interpolé » qui est représenté dans la Recherche, tels que j’ai pu les mettre au jour dans mon livre Esthétique de la ponctuation (2012). Il ne s’agit donc pas d’examiner comment Proust inscrit dans son œuvre les savoirs de son époque, mais bien plutôt d’interroger les savoirs construits par la littérature, autrement dit de considérer l’œuvre littéraire du point de vue de ses enjeux cognitifs.

Partant de termes clefs de l’œuvre choisis pour leur plasticité d’emploi tels que « interpolation » ou « anachronisme », on s’appuiera sur l’acception précise qu’ils prennent dans la Recherche pour examiner comment ils résonnent dans d’autres domaines : mathématiques, astrophysique et arts plastiques. La réflexion nécessite en effet l’élaboration d’un langage commun, sous peine d’incompréhension entre spécialistes de domaines éloignés – langage dans lequel les vertus heuristiques de la métaphore jouent un rôle central. Ce recours aux images que propose le texte littéraire ne se fonde pas sur une quelconque valeur illustrative, mais bien sur un enjeu cognitif : la littérature – et son caractère avant-coureur – est ainsi placée au cœur du dispositif.

Participants

Pierre-Marc de Biasi, Directeur de recherche au CNRS (ITEM-ENS) et artiste plasticien.

Antoine Compagnon, Professeur au Collège de France, Chaire de « Littérature française moderne et contemporaine : Histoire, critique, théorie ».

Alain Connes, Professeur au Collège de France, Chaire d’« Analyse et Géométrie ».

Sylvie Vauclair, Professeur émérite d’astrophysique, Université de Toulouse-Paul Sabatier.

 

Organisatrice : Isabelle Serça, Professeur de Langue et Littérature françaises, Université de Toulouse-Jean Jaurès.