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Appels à contributions
Proust et le théâtre

Proust et le théâtre

Publié le par Camille Esmein (Source : sjef houppermans)

APPEL À CONTRIBUTIONS POUR LE NUMÉRO 4 DE LA REVUE MARCEL PROUST AUJOURD'HUI :
PROUST ET LE THÉÂTRE

REVUE MARCEL PROUST AUJOURD'HUI

NUMÉRO 4 (2006) « PROUST ET LE THÉÂTRE »


La Revue Internationale bilingue (français / anglais) Marcel Proust aujourd'hui fait alterner des numéros thématiques et des numéros d'orientation générale. Après le thème des Mille et Une Nuit (le sommeil et les rêves chez Proust) nous avons choisi pour notre numéro 4 (2006) celui du théâtre dans l'oeuvre proustienne.

Proust a tout d'abord vécu à un moment de l'histoire où le théâtre occupe une place particulièrement importante dans la vie culturelle et sociale. Le prestige et la visibilité' d'un auteur dépendent souvent de ses engagements du côté de la scène. Marcel Proust témoigne de cette position privilégiée dans sa correspondance et dans les entretiens. Mais il a eu également lui-même l'intention d'écrire pour la scène et ce que nous en connaissons occupe une place spéciale dans l'ensemble des textes qui circulent' autour de la Recherche. Ne pourrait-on pas affirmer aussi que souvent le style et la structuration de son oeuvre principale montrent plus ou moins clairement l'influence que la forme théâtrale a pu exercer sur son écriture? Mais il est important d'aller plus loin et de considérer de plus près la confrontation des genres telle qu'elle joue à différents nivaux (et suivant diverses acceptions du terme) au coeur de la fiction proustienne. Pourrait-on parler d'une théâtralisation de la narration qui rejoint certaines formes de poétisation?
De toute manière cette mise en jeu de l'art de la scène et des possibilités du texte théâtral passe ostensiblement par un autre dialogue qui est celui avec les grands dramaturges et les majeurs représentants du théâtre français et international. Un réseau intertextuel et intermédial particulièrement riche se développe suivant ce point de vue. La Recherche est une tragédie racinienne, mais également une comédie moliéresque parfois ou encore un drame bourgeois. Et avant tout Proust vise à atteindre la complexité shakespearienne.
Le théâtre est présent dans la Recherche comme fonction' là où les entrées en scène, les coups de théâtre, les apartés, les grands dialogues et les principaux monologues tentent de visualiser les protagonistes et de faire entendre leurs voix.
D'autre part le théâtre est. également un des sujets importants dont parle le cycle, en mentionnant telles pièces ou bien en présentant des acteurs et (surtout) des actrices (telles que Rachel ou la Berma) qui dans un sens incarnent le désir du jeu et du masque comme un des ressorts clé de l'oeuvre. S'y ajoutent les passages qui ont lieu dans un théâtre entraînant souvent des métamorphoses essentielles (des baignoires au paradis) ou encore tous ces jeux, ces rôles spécifiques qui donnent à la fiction son entrain virtuel. Dans le domaine des références et des noms propres se manifeste le caractère hybride de l'univers proustien, à la frontière d'un héritage vénéré et d'une série d'occurrences que fait naître le dérobement fictionnel des personages et des textes. L'appel du théâtre constituerait-il pour Marcel un même engagement fondamental que pour Wilhelm Meister suivant les voies de leur apprentissage?
On pourrait résumer cette mise en place du théâtre chez Proust par deux termes : fascination et allégorie. La fascination s'exhibe dans les figures (personages autant que formes) qui captent le regard par la fulguration de leur apparition scénique. L'allégorie (selon la définition qu'en donne Walter Benjamin) trace les lignes infinies d'une représentation de la Comédie Humaine et de ses innombrables déguisements.

Ce numéro sera préparé par Sjef Houppermans et Romana Goedendorp en collaboration avec toute l'équipe rédactionnelle.

Nous vous invitons à nous envoyer vos suggestions (100 mots) avant le 1er septembre 2005 ; les articles complets devront nous parvenir avant le premier janvier 2006.

Envoyez toutes vos remarques, questions et propositions à

Sjef Houppermans, Département de Français, Université de Leiden,
Postbus 9515
NL 2300 RA Leiden (Pays-Bas / The Netherlands)

j.m.m.houppermans@let.leidenuniv.nl