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Proust et le livre à venir

Proust et le livre à venir

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Sébastien Baudoin)

Proust et le livre à venir

Revue d’études proustiennes, n° 6, 2017-2

Dir. Luc FRAISSE

Tout lecteur d’À la recherche du temps perdu, parvenant à la fin du cycle romanesque, est porté à croire que le livre que le héros va désormais entreprendre d’écrire, évoqué dans la section « L’Adoration perpétuelle » du Temps retrouvé, n’est autre que celui qui va ici s’achever après l’ultime section du « Bal de têtes », le héros devenant pour finir le narrateur se retirant pour écrire une œuvre longue qui commencera par « Longtemps je me suis couché de bonne heure ». La fin acheminerait vers le commencement, selon une boucle hermétiquement refermée.

Mais est-ce bien certain ? L’œuvre à écrire, silhouettée durant une quarantaine de pages par celui qui en voit naître le projet dans la bibliothèque du prince de Guermantes, est-elle bien, est-elle précisément celle qui, de « Longtemps » à « dans le Temps », se développe en trois mille pages ? Divers critiques ont incidemment soulevé la question de savoir si la Recherche ne retracerait pas bien plutôt la préparation à ce Livre, dont l’écriture, autre, se situera dans un au-delà de l’œuvre.

Ce numéro de la Revue d’études proustiennes s’interrogera sur le rapport, de similitude ou de dissemblance, entre le livre écrit par le narrateur et le livre à écrire par le héros.

On pourra, pour ce faire, procéder à une confrontation entre l’évocation du livre à écrire dans « L’Adoration perpétuelle » par rapport au livre déjà donné à lire depuis Du côté de chez Swann. Mais la complexe genèse, par ajouts successifs sur la longue durée, constituant cette section, serait à interroger fort utilement. Divers systèmes philosophiques semblent encore aptes à éclairer la parenté possiblement dissemblable entre les deux livres. Les rapports entre le héros et le narrateur, instances moins totalement confondues qu’on ne le croit, peuvent à cette occasion recevoir des explications supplémentaires. Autant d’approches, différentes mais solidaires, permettant d’envisager le grand mystère sur lequel se clôt la Recherche du temps perdu : quelle sorte de livre le héros va-t-il désormais entreprendre d’écrire ?

Les propositions d’articles (le titre s’accompagnant de quelques mots d’explication) sont à adresser à Luc Fraisse (luc.fraisse@neuf.fr) avant le 1er mai 2016. Les articles retenus sont à fournir au plus tard en janvier 2017, pour une parution en septembre 2017.