Essai
Nouvelle parution
Propos d'étymologie sociale

Propos d'étymologie sociale

Publié le par Ganaëlle Lacroix

Maurice Tournier,

Propos d'étymologie sociale, 3 volumes

t.1, "Des mots sur la grève",

Paris, éditions ENS, "Langages", 2002, 16 .

 

Présentation de l'éditeur :

"Rassemblés autour de l'idée toute simple que la langue est d'abord un produit social héritier des conflits dans lesquels elle s'est trouvée à la fois militante, médiatrice et dépositaire, ce recueil d'articles et de chroniques illustre en partie un vocabulaire sollicité par les dissensions sociales, celui de la grève. On y verra comment se met en place - au XIXe siècle surtout - la résolution symbolique des conflits, soit dans des consensus provisoires sur le sens, des tabous ou des novations en langage, soit par des mots flous que déchirent des sémantismes et des appropriations contradictoires. Aucun terme de ce champ qui ne soit en même temps enjeu de polarisation, de modalisation, de coloration ou d'exclusion. Condamnation des Crics et des coalitions, phagocytages de peuple et d'ouvriers, opprobre sur les jaunes, aménagement patient des confréries, des compagnonnages, des mutuelles, des bourses et du syndicalisme confédéré, brandissement du Grand Jour puis du Grand Soir, rejet officiel dans les argots ou reprise à contre-courant des tenants du parler populaire... A la limite, l'incertitude de la désignation (association, grève) tendrait à faire oublier les enracinements du vocabulaire au cur des représentations sociales et à faire croire aux définitions minimales et abstraites des dictionnaires. Or, il parait clair aujourd'hui que le mythe d'une langue qui serait neutre a définitivement vécu. Les mots ne sont pas grains de sable sans poids dans le vent de l'histoire. Ils sont le vent et l'histoire."

 

Propos d'étymologie sociale, tome 2, "Des mots en politique",

Paris, ENS éditions, "Langages", 2002, 16 .

 

Présentation de l'éditeur :

"Cet ouvrage est le contraire d'un dictionnaire. Il ne parle pas de " langue " ; il ne prétend pas régenter les significations, par delà les emplois concrets du vocabulaire, pour édifier un répertoire de normes généralisables. Bien au contraire, c'est aux situations qu'il s'arrête, dans le fouillis de l'histoire, afin de saisir les différences d'utilisation davantage que les consensus, ces instants de fracture qui justement font avancer la langue. D'où l'aspect hétérogène d'un recueil d'articles et de chroniques d'origines diverses. Pour tous ces textes disparates, l'objectif est cependant le même saisir la forme ou le fond d'un terme au moment d'une " entrée en politique ", en entendant par " forme " sa manière d'être dans l'énoncé, ses liens aux autres mots, le rythme de ses fréquences, sa spécificité d'emploi, et par " fond " les stratégies qui se servent de lui au cours d'échanges entre locuteurs ou de situations d'affrontement dont la parole est témoin et actrice. Lors de ces échanges, se dissimulent - ou se révèlent - les enjeux profonds voire les idéologies d'arrière-plan qui habitent les mots et les liaisons entre mots. Ces études de cas, plus ou moins élaborées selon les supports, convergent vers une conception de l'émergence du sens que nous appelons " étymologie sociale "."

Propos d'étymologie sociale, tome 3 "Des sources du sens",

Paris, ENS éditions, "Langages", 2002, 16 .

 

Présentation de l'éditeur :

"Il existe au moins trois modes d'accès au sens. Le premier pourrait s'attacher à l'investissement langagier de notre vécu, marqué d'apprentissages et d'expériences, moi social inconscient, peut être aussi je profond avec son désir d'agir sur l'autre : inconnaissable. Le second est historique. Le sens s'est emparé de formes à telle époque, dans telles bouches ou sous telles plumes, pour dire ou contredire, agir ou endormir, construire ou exorciser l'événement ; il résulte d'interactions au sein de situations où se croisent des discours présents et passés. Le troisième mode réside dans le texte même. Le mot n'est jamais seul, mais entouré, pénétré par ses congénères, voisins d'énoncé et cousins d'habitudes. Les textes publiés ici soulèvent tantôt le problème des sources socio-historiques, tantôt celui des sources textuelles, très souvent l'un et l'autre. Nous y mettons en pratique divers types d'analyse de discours et de vocabulaire, dont les méthodes d'investigation statistique de la surface appelées " lexicométrie politique ". A la recherche, chaque fois, des signes énoncés en situation, de leurs " origines ", de leurs " valeurs " et des " fonctions " qu'ils sont appelés à remplir. Puisque telles sont, pour nous, les sources atteignables du sens."