Questions de société
Propagande:

Propagande: "L'autonomie change tous les repères", V. Pécresse (les Échos 10/08/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Propagande gouvernementale:

"L'autonomie change tous les repères", entretien avec Valérie Pécresse (les Échos 10/08/09)

Propos recueillis par M. A., Les Echos 10/08/09

http://www.lesechos.fr/info/france/02095789270--l-autonomie-change-tous-les-reperes-.htm

Deux ans après le vote de la loi LRU, quel bilan tirez-vous de son application ?

Le constat est clairementpositif. La prise d'autonomie des universités se déroule plus vite queprévu : 60 % des 85 universités seront passées aux responsabilités etcompétences élargies en deux ans, soit un rythme bien plus rapide quela montée en charge initialement prévue (20 % par an). Cette dynamiquemontre la forte aspiration des universités à profiter de cet espace deliberté nouveau.

C'est-à-dire ?

L'autonomie a provoqué un déclic.Elle a incité les universités à se rapprocher des autres acteurs del'enseignement et de la recherche, qu'il s'agisse de leurs homologues,des grandes écoles ou des organismes de recherche. Le problème del'université française, c'est qu'elle a été morcelée en disciplines.Or, pour proposer un enseignement attractif et espérer une visibilitéinternationale, il est essentiel de savoir développer des expertises etdes stratégies communes, de regrouper les publications.

Ces possibilités sont-elles déjà intégrées ?

 Lesexemples sont nombreux. A la rentrée prochaine, les premières classespréparatoires aux grandes écoles seront ouvertes au sein desuniversités. Autre initiative, Paris-Orsay, qui a signé en mai dernierun accord de double diplôme avec l'Ecole polytechnique. De même, lesdifférents acteurs de l'enseignement supérieur tendent à se rassemblerau sein des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres), quisont actuellement douze en place. Ainsi, le Pres de Lyon regroupe lestrois universités de la ville, les deux écoles normales supérieures,l'Ecole centrale, l'EM Lyon, et l'IEP. En mettant en place dessignatures communes, des collèges doctoraux, et des doubles diplômes,ces pôles pourront davantage rivaliser au niveau mondial.

La réforme a pourtantété rudement attaquée, avec de nombreux mouvements au sein des campus.Y a-t-il encore des ajustements à faire ?

 Ilfaut bien comprendre que l'autonomie change tous les repères. Nouspassons d'un système où la réalisation de projets demandait des trésorsd'énergie, à un système où ceux qui ont des idées peuvent lesconcrétiser rapidement. Il est normal que cela suscite des craintes.

Prenonsla gouvernance. Certains présidents étaient élus au 28tour par uncollège de 140 membres. Quelle est alors la légitimité de l'intéressé ?Aujourd'hui, l'application de la loi est de nature à rassurer. Il fautla laisser vivre.

Certains s'inquiètent ausside l'arrivée de financementet d'acteurs du secteur privé.

C'est un débat du passé. Il esturgent de rapprocher l'université avec l'univers socio-économique.C'est ce que nous réalisons en mettant l'accent sur l'insertionprofessionnelle des étudiants, que la loi a inscrite dans les missionsdes universités ou encore via la mise en place des fondations privées.Ces rapprochements ne signifient en aucun cas une privatisation. Depuis2007, l'Etat a augmenté son budget des universités de 1 milliard paran. Lorsqu'on sait que les fondations ont récolté quelque 65 millionsdu privé, il n'est pas raisonnable de parler de désengagement de l'Etat.

Leclassement de Shanghai, comparant les performancesdes universités auniveau mondial, devrait être rendu public prochainement.Vousattendez-vous à ce quela loi LRU améliore dès cette année lesperformances des universités françaises ?

 Aterme oui. Ce classement a beaucoup de défauts, mais on ne peut pasl'ignorer. Il n'est pas adapté pour valoriser les forces del'enseignement français. Lorsque vous avez 85 universités, 225 grandesécoles, et 21 organismes de recherche, vous n'êtes pas lisibles pour unclassement de ce type. J'ai proposé, durant la présidence françaiseeuropéenne, de mettre en place une alternative européenne. Une dizainede pays européens ont accepté de participer. Il ne s'agit pas d'unclassement, mais d'une cartographie. Les universités seront ainsiévaluées par formation (droit, économie gestion, sciences) et non parétablissement. Un premier établissement a été choisi avant l'été pourétablir une cartographie en économie et en sciences de l'ingénieur pour2012.

PROPOS RECUEILLIS PAR M. A., Les Echos --------

Également sur le site des Échos:

Universités : la réforme de l'autonomie à marche forcée02095972028.gif ptigraph.gif

[10.08.09]