Questions de société

"Président-e-s, encore un effort !" (Communiqué de SLU, 17/04)

Publié le par Florian Pennanech


Lejeudi matin 16 avril, la CPU s'est réunie en séance plénière pouraborder quelques-uns des dossiers brûlants pour le mouvement en coursdans la communauté universitaire. Vendredi dernier, SLU avait lancé unappel prévenant que cette réunion pouvait être considérée comme « la CPU de la dernière chance ».A cette lettre ouverte que nous adressions ainsi aux président-e-sd'université, la réunion de jeudi apporte plusieurs réponses.

La première est que les quelques collègues venusdistribuer le texte de cet appel aux présidents d'université devant lesiège de la CPU ce jeudi se sont retrouvés en face de quelques dizainesde membres des forces de l'ordre, en tenue et en civil. Dans un premiertemps, ceux-ci ont prétendu leur interdire cette distribution.Représentions-nous un tel danger pour l'ordre public et la sérénité desdébats de cette auguste assemblée ?

La deuxième réponse de la CPU : contrairement à cequ'elle avait fait de façon hâtive à Brest, et à ce qu'affirmait sonprésident encore récemment, elle n'appelle plus à la reprise des coursni n'intervient sur la façon de valider ou non le semestre ou l'annéeuniversitaire. C'est prendre acte à raison que ces décisions-là ne sontpas de son ressort. C'est aussi reconnaître la force et la légitimitédu mouvement en cours.

La troisième réponse de la CPU, la plus satisfaisante,est son communiqué sur la réforme de la formation et du recrutement desenseignants des premier et du second degrés. La CPU reconnaît doncclairement la précipitation et l'absence de concertation qui ontprésidé à la préparation de cette réforme essentielle pour l'éducationnationale. Nous nous réjouissons aussi que la CPU exige une prise deposition urgente du gouvernement à ce propos et une clarification desformes d'organisation de la préparation aux concours de recrutementpour l'année universitaire prochaine. Il faut cesser d'ajouter, commeon le fait actuellement, la confusion et l'inefficacité àl'irresponsabilité politique des ministères concernés.

Cela dit, nous attendons encore un effort de nosprésident-e-s d'université : qu'ils disent clairement qu'il n'est pasbesoin l'an prochain de s'inscrire dans des masters qui n'existent paset dont l'AERES a constaté l'inexistence. Qu'ils ajoutent qu'on nesaurait promettre quelque reconnaissance de M1 que ce soit en juin 2010pour les lauréats aux concours, sauf à vouloir faire passersubrepticement la réforme ministérielle controversée. Le plus simpleserait d'ailleurs que la CPU appelle les universités françaises à nepas appliquer la « mastérisation » sous la forme prévue par lesministres en charge de ce dossier.

La quatrième réponse, dont on ne peut que se réjouir,est la remise en question des critères d'attributions des dotationsbudgétaires au travers du tristement célèbre système SYMPA et, surtout,l'affirmation d'un nécessaire plan pluri-annuel pour l'emploiscientifique.

Mais, et c'est là que le bât blesse douloureusement, lacinquième et dernière réponse de la CPU est contenue dans ses silencessur trois des autres dossiers qui sont au coeur du mouvement desuniversitaires : la revitalisation des relations entre les universitéset les organismes publics de recherche, le contrat doctoral unique et,enfin, la réforme du statut des enseignants-chercheurs.

Sur ce dernier point le silence est assourdissant. LaCPU considère-t-elle que ce dossier est clos ? Les rumeurs insistantessur l'examen précipité de ce texte par le conseil d'Etat et son trèsprochain passage devant le conseil des ministres laissent sans doutesupposer aux présidents d'université que l'affaire est réglée. Maisc'est là ne pas prendre la mesure du refus radical par la communautéuniversitaire de la modulation des services. Nous saurons le leurrappeler dans les jours et les semaines qui viennent. Nous ne devonspas perdre sur les statuts autant de temps que sur la mastérisation.

En l'absence de tout véritable débat sur les décretsincriminés, SLU demande donc la suspension de la procédure deconsultation du Conseil d'Etat. SLU appelle en outre la communautéuniversitaire à poursuivre et intensifier sa mobilisation. SLU appelleenfin à prendre exemple sur nos collègues de plusieurs universités et àfaire voter dans les conseils centraux des engagements à ne mettre enplace ni modulation de service, sous quelque forme que ce soit, niréforme de la formation et du recrutement des enseignants sous la formeactuelle voulue par le gouvernement. Nous ne céderons pas. Lesprésidents d'université comme les ministres concernés doivent le savoir.

Vendredi 17 avril 2009