Questions de société
Prépas, universités, les inégalités sociales perdurent dans l'enseignement supérieur (dossier màj 14/09/10)

Prépas, universités, les inégalités sociales perdurent dans l'enseignement supérieur (dossier màj 14/09/10)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

De l'ouverture sociale à Henri IV. Retour sur l'expérience de la Classe Préparatoire à l'Enseignement Supérieur, par Olivier Coquard, La vie des idées, 14 septembre 2010

Olivier Coquard, professeur au lycée Henri IV, revient ici sur la création d'une classe préparatoire destinée à accueillir des étudiants dotés d'un capital culturel inférieur à ceux des « héritiers » qui fréquentent d'ordinaire ce prestigieux lycée. Un document en forme de retour sur une expérience au coeur des tensions de l'élitisme méritocratique à la française.

Depuis les années 1980, de nombreux travaux, initiés par les recherches emblématiques de Pierre Bourdieu, ont mis en évidence la difficulté croissante, pour les jeunes issus des milieux sociaux et culturels les moins favorisés, d'entrer dans les écoles les plus prestigieuses, publiques ou non : ENA, ENS, X, HEC, IEP par exemple semblaient interdits de fait à ceux qui n'avaient pas, en dehors de l'école, bénéficié d'un environnement spécifique. Non seulement ces grandes écoles étaient devenues inaccessibles, mais en plus, les classes préparatoires à ces grandes écoles (ci-après CPGE) devenaient elles aussi des lieux où seuls des privilégiés de la culture et de la société pouvaient entrer et s'épanouir.

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Une histoire sans fin ? Les inégalités sociales perdurent dans l'enseignement supérieur, par Annabelle Allouch, La Vie des Idées, 13 septembre 2010

Le nouveau numéro des Actes de la Recherche en Sciences Sociales (juin 2010) souligne la constance du paradoxe qui accompagne les catégories populaires dans l'enseignement supérieur : malgré plusieurs vagues de massification, elles demeurent sujettes à des inégalités sociales d'autant plus persistantes qu'elles semblent échapper aux réformes.

Huit ans après la sortie de son ouvrage 80% au bac et après [1], qui portait sur les modalités d'accession à l'université de ceux qu'il appelle « les enfants de la démocratisation » Stéphane Beaud – avec Bernard Convert – continue dans le dernier numéro des Actes de la Recherche en Sciences sociales d'explorer les pratiques des étudiants des milieux populaires dans l'enseignement supérieur massifié. Le numéro, spécifiquement tourné vers les stratégies et les pratiques des élèves, permet ainsi le renouvellement empirique d'un objet d'études où l'apport bourdieusien demeure encore aujourd'hui central, bien que, comme le notent les auteurs, ses tenants et aboutissants ne soient pas toujours clairement compris par les pouvoirs publics. Les discours institutionnels, constitués d'objectifs chiffrés comme le fameux « 30% de boursiers en Grande École » lancé en janvier 2010 et de thématiques floues comme « la professionnalisation » ou « l'égalité des chances » contribuent en effet à obscurcir une partie des mécanismes de création des inégalités sociales à l'égard des classes populaires, qui semblent résister à toutes les formes de réponses structurelles.

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"Prépas", élites et inégalités, Agnès Van Zanten, sociologue, Le Monde, 14 septembre 2010

La politique favorisant l'accès de jeunes de milieux défavorisés aux filières d'excellence ne réduit pas les handicaps fondamentaux devant l'éducation.

Depuis une dizaine d'années, on assiste à l'éclosion de politiques dites d'"ouverture sociale" ou d'"égalité des chances", qui accordent divers avantages à de jeunes lycéens issus de groupes défavorisés afin de faciliter leur accès aux filières d'excellence de l'enseignement supérieur. Sciences Po amorça le mouvement en 2001 avec les conventions éducation prioritaire (CEP), suivie par l'Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), qui lança son projet, "Pourquoi pas moi ?" (PQPM) en 2003, puis par le lycée Henri-IV à Paris, qui proposa à la rentrée 2006 une classe préparatoire aux études supérieures (CPES).

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