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Pour un nouveau statut de l'art

Pour un nouveau statut de l'art

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Jacques Serrano)

le Guggenheim Bilbao
présente sur une proposition de Jacques Serrano

POUR UN NOUVEAU STATUT DE L'ART
le 10 novembre 2005 à 17h 30


A l'occasion de cette rencontre Yves Michaud (philosophe), Stephen Wright (critique d'art), Françoise Gaillard (historienne des idées), Francesco Masci (philosophe) et Alexandre Gurita (artiste) exposeront leurs propres conceptions et visions d'un nouveau statut de l'art.


Un peu partout dans le monde aujourd'hui, on voit émerger,  souvent bien loin des lieux et des temps réservés à l'art, de nouvelles pratiques qui, malgré certaines affinités et parfois d'indéniables liens de parenté avec l'art, n'en relèvent pourtant pas ou du moins, n'en revendiquent pas le statut. Souvent, ces formes de production symbolique, qui viennent interroger voire exploser les limites de l'art, répondent mieux à nos attentes esthétiques que ce qui est valorisé par des conventions en vigueur. Or du statut de ces pratiques « para-artistiques », il est bien peu question ; souvent dans la philosophie esthétique contemporaine, elles ne sont convoquées qu'en tant quelles ne sont pas de l'art, que pour vérifier et verrouiller une fois de plus les frontières de l'art proprement dit.

Il y a bien entendu un contexte à cette mise en question du statut de l'art et de l'artiste, hérité du XXème siècle : les pratiques artistiques elles-mêmes se développent désormais à une échelle de masse et se diversifient à l'extrême ; la production de sens, de formes et de connaissances a cessé d'être le seul apanage des professionnels de l'expression. On repère des compétences artistiques à l'oeuvre, ici et là, sans que les configurations et activités symboliques quelles informent soient revendiquées ou puissent être récupérées comme de l'art.

Que cette production ne cherche pas forcément la validation du monde de l'art, et n'ait cure des conventions et des valeurs qui le fondent, ne devrait pas nous empêcher d'identifier sa généalogie et la rationalité qui lui est sous-jacente. Et pourtant, la pensée esthétique, qui persiste à penser l'art comme une énigme à déchiffrer, ou comme un objet à interpréter, semble aujourd'hui bien mal outillée pour penser l'art dans ce sens élargi. Au-delà des logiques d'appropriation, qui consistent à récupérer dans le champ de l'art des activités et configurations symboliques non-artistiques; au-delà des logiques inverses mais symétriques, consistant à recycler des pratiques artistiques c'est-à-dire initiées et gérées par des artistes en dehors du champ de l'art ; mais à partir de l'extraterritorialité et la réciprocité qui semblent  préfigurer l'avenir imprévisible de l'art, il s'agit de repenser le statut de l'art aujourd'hui.

Stephen Wright
Critique d'art et directeur de séminaire au Collège International de
Philosophie

Jacques Serrano est directeur des Rencontres Place Publique et
concepteur du Forum international de l'essai sur l'art